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“Les Frères Chapuisat” Le Buisson Maudit
à l’abbaye de Maubuisson, Saint-Ouen l’Aumône (95)

du 20 mars au 3 novembre 2013



www.valdoise.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 5 juin 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Les Frères Chapuisat, exposition Le Buisson Maudit, installation (bois), salle du parloir 2013. Production : l’abbaye de Maubuisson/ Conseil général du Val d’Oise. Photo : Catherine Brossais, © Conseil général du Val d’Oise. © Les Frères Chapuisat.
2/  Les Frères Chapuisat, exposition Le Buisson Maudit, installation (bois), salle du chapitre 2013. Production : l’abbaye de Maubuisson/ Conseil général du Val d’Oise. Photo : Catherine Brossais, © Conseil général du Val d’Oise. © Les Frères Chapuisat.
3/  Les Frères Chapuisat, exposition Le Buisson Maudit, installation (bois), hall 2013. Production : l’abbaye de Maubuisson/ Conseil général du Val d’Oise. Photo : Catherine Brossais, © Conseil général du Val d’Oise. © Les Frères Chapuisat.

 


973 Freres Chapuisat
Interview de Isabelle Gabach, directrice de l’abbaye de Maubuisson,
par Anne-Frédérique Fer, à l’abbaye de Maubuisson, Saint-Ouen l’Aumône, le 5 juin 2013, durée 14'07". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Isabelle Gabach, directrice de l’abbaye de Maubuisson

 

Du 20 mars au 3 novembre 2013, l’abbaye de Maubuisson poursuit son programme d’expositions monographiques en invitant Les Frères Chapuisat. Connus pour s’emparer des espaces sur un mode invasif dans une logique d’occupation totale, ces artistes suisses vivent et travaillent « in situ ». Ils se déplacent d’un chantier d’exposition à un autre et adoptent – chose rare dans le champ de l’art contemporain – un mode de vie nomade. Regroupés autour de la figure tutélaire d’un des deux Frères Chapuisat, Grégory Chapuisat (né en 1972 à New York, États-Unis), Les Chapuisat mêlent l’art et la vie. D’un projet à un autre la fratrie Chapuisat évolue, grandit, adoptant-intégrant de nouveaux frères de cœur tandis que d’autres repartent vers d’autres horizons. Même si leur travail se veut empirique, il procède d’un protocole précis et d’une éthique estampillés « Chapuisat ».
Présenté au Life à Saint-Nazaire, au CAN de Neuchâtel, au Jardin des Tuileries durant la FIAC ou au Crédac d’Ivry-sur-Seine, le travail des Frères Chapuisat se construit essentiellement en regard de contextes spécifiques d’expositions. Entre architecture et sculpture, leurs oeuvres procèdent d’une conception de la sculpture élargie au champ entier de l’espace réel. Leurs oeuvres bousculent les perceptions de l’espace, du mouvement et de la gravité. Ils se saisissent régulièrement de grands espaces dont ils proposent des interprétations renouvelées. C’est également le cas, ici à l’abbaye de Maubuisson, ancienne abbaye cistercienne du XIIIe siècle, où les artistes mettent en exergue la dimension historique et les anciennes fonctions des espaces de l’abbaye, et en donnent, salle après salle, une lecture qui leur est propre. Pour exemple, la salle du Chapitre – anciennement dédiée à la lecture quotidienne d’un chapitre de la règle de saint Benoît – se transforme en une sorte d’amphithéâtre niché en hauteur et lové sous les croisées d’ogives médiévales.
Inviter des Frères de coeur dans une ancienne abbaye de moniales, dites des soeurs de choeur, est une jolie idée, surtout quand on sait que les religieuses engagèrent leur existence pour le sauvetage des âmes pénitentes et qu’elles confiaient les tâches manuelles aux frères convers. On peut se demander si Les Frères Chapuisat, à la fois artistes et artisans, ne seraient pas une évocation contemporaine de ses anciens frères convers dans une abbaye aujourd’hui essentiellement dirigée par des femmes…
Quant au titre de l’exposition « L e Buisson Maudit », il faut chercher du côté de l’origine du nom de l’abbaye. Une des interprétations serait que ce lieu inhospitalier, « mau(vais) buisson », et même maudit à en croire la légende du repaire de brigands installés là, aurait été sauvé par la fondation de l’abbaye au XIIIe siècle. D’investir une ancienne cache de brigands a du être source d’inspiration pour les Frères Chapuisat qui construisent volontiers des architectures où il est difficile de trouver son chemin ou seulement d’entrer, comme dans le gigantesque bloc erratique en béton armé du parc du musée ethnographique de Neuchâtel. Plus souvent ils préfèrent le bois, à l’instar de leurs précédents projets que sont l’exposition « Avant-post » au CAN à Neuchâtel en 2010 et « L a résidence secondaire » à Vercorin en Suisse en 2012. Leur exposition à l’abbaye de Maubuisson vient clôturer cette sorte de triptyque d’expositions où leurs interventions prennent la forme d’une construction en bois labyrinthique sur pilotis que le visiteur est invité à pratiquer, à expérimenter, tout en se confrontant à ses peurs et ses propres limites physiques et psychiques.

 

L’exposition Le Buisson Maudit en quelques chiffres :
47m3 de bois, soit 2500 planches

44 000 vis
2 mois et demi de montage
10 techniciens : 2 femmes + 8 hommes
Une forêt de pilotis

Salle du parloir
Les Frères Chapuisat ont un goût immodéré pour le bricolage à grande échelle, les espaces confinés et les labyrinthes. Dans la salle du parloir, et dans toutes les autres salles qui composent l’ancien bâtiment abbatial Les Frères Chapuisat ont envahi les espaces avec des constructions en bois – entre cabane et dédale labyrinthique.

Le parloir constitue l’entrée officielle de cette oeuvre hors normes qui va occuper l’ensemble des salles. Une passerelle sur pilotis ponctuée de petits espaces intimes en est le point de départ.

Salle du Chapitre
Les Frères Chapuisat prolongent leur processus invasif dans la salle du chapitre en poursuivant la passerelle de la salle précédente. Le passage se fait de plus en plus tortueux et imprévisible pour enfin aboutir au coeur d’une architecture circulaire constituée d’assises irrégulières et improbables. Ils reconfigurent la salle du Chapitre et la transforment en une sorte d’amphithéâtre ou salle du trône niché en hauteur et lové sous les croisées d’ogives médiévales.

Salle des religieuses
L’installation qui envahit l’ensemble des espaces se déploie également dans la salle des religieuses et vient ainsi repousser les limites physiques de l’espace, le sonde, l’outrepasse et le réinvente dans toutes ces dimensions. Les visiteurs déambulent dans un espace composé de nombreuses niches qui portent la trace de l’occupation de la fratrie des Chapuisat. À mi-chemin entre le repaire de brigands et de pirates, les visiteurs sont « victimes » de l’imagination des Chapuisat qui nous propulsent dans des espaces souterrains – entre nid et piège.