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“Dominique Blais” Les Grands Verres
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 15 juin au 27 octobre 2013



www.macval.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 13 juin 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Dominique Blais, Solaris, 2011. Installation séquencée. Réplique (bois, peinture, plexiglas), système lumineux animé (moteur, lampe, lentille Fresnel, interface DMX, programme informatique). Production le Transpalette, Bourges. Courtesy l'artiste et galerie Xippas, Paris. Photo © DR.
2/  Dominique Blais, De l'invisible au visible, 2012. Sculpture pour la gloriette de Buffon, métaux divers, diam. 100 cm. Photo © Frédéric Lanternier. Courtesy l'artiste et galerie Xippas, Paris.
3/  Dominique Blais, Sans titre (35-39), PMMA miroir, flight cases, électronique, mécanique, film 16/9. Vue du projet dans la Maison du Peuple, Clichy-la-Garenne, 2013. Photo © DR. Courtesy l'artiste et galerie Xippas, Paris.

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt

 

Le Mac / Val présente à partir de ce vendredi 14 juin deux nouvelles œuvres : les « Grands Verres », installation minimaliste de Dominique Blais qui présente une conceptualisation spatiale du rapport du musée au monde extérieur et «  Logical Song », un arrangement vidéo de Ange Leicca, qui offre une ode intime à l’adolescence et l’aventure amoureuse qui nous (re)plonge au cœur des années 70.

Avec Dominique Blais, tout part de ces quatre panneaux de verre de la partie supérieure de la nef du musée. Ouverts à la lumière du jour par l’artiste, ils viendront symboliser les tentatives de l’institution pour contrôler le flux lumineux. Une volonté de maitrise complexe qui vient comme une métaphore du rapport ambigüe qu’entretient le musée avec le monde extérieur. Elle parle aussi  des enjeux antinomiques que poursuit l’entité muséale qui navigue entre révélation et conservation. Dominique Blais joue de  ces contradictions et les modélise subtilement dans une installation sobre (un pavillon, quatre toiles, des fauteuils), animée par une séquence lumineuse de quelques minutes. De l’ultra violet à la lumière blanche, jusqu’à l’occultation, de la transparence à la projection, pour finalement atteindre l’opacité, l’artiste nous maintient  sur la brèche, celle du visible et de l’invisible, de l’intérieur et de l’extérieur, celle de la complexité, du doute, mais aussi de l’équilibre.

Ange Leicca, avec un retour sur sa propre histoire et grâce à six gigantesques panneaux muraux, chacun réceptacle d’un morceau de sa composition vidéo, mêlant ancien et nouveau, connu et inconnu,  nous ramène au centre de l’expérience émotionnelle.  Car Logical song est une immersion dans l’aventure sentimentale d’un Ange Leicca adolescent. Rythmé par des battements visuels et sonores, par une alternance de visages féminins et d’images de combats, allant d’amours voluptueux en affrontements guerriers, de chants des sirènes en tubes planétaires chantonnés en play-back, de ralentis en boucle, à la prise de vue saccadée, offrant un traitement des matériaux bigarrés jusqu’à la saturation des couleurs et des sons,  l’œuvre d’ Ange Leicca nous fait vivre ainsi les soubresauts et les palpitations d’un cœur adolescent.  On devine les premières jouissances, les ruptures à répétition, les coups de foudre et de tonnerre qui ouvrent et clôturent cet arrangement avec l’histoire, avec l’intime.

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

L’exposition de Dominique Blais est dans l’espace de la collection.

Le MAC/VAL invite Dominique Blais à imaginer un projet lié à sa démarche sur les rapports qu’un lieu entretient avec son architecture, son public et ses oeuvres.
Sa proposition répond alors au questionnement : Comment prendre l’espace en compte ? Quelle est la relation symétrique entre l’intérieur et l’extérieur d’un musée, entre ses missions et son enveloppe ?
L’artiste, intervenant pour la première fois dans une institution muséale, prend pour points d’ancrage de sa réflexion la valeur de l’expérience, l’aventure de la recherche comme spécificité du travail d’élaboration artistique ; ou comment révéler, au-delà du processus de l’étude, que tout cheminement est aussi important que sa destination ?
À l’origine de sa recherche, Dominique Blais constate qu’une grande part des ouvertures vitrées du MAC/VAL a été occultée, au cours du temps, pour des raisons de trop grande intensité lumineuse, pouvant souvent nuire à la lecture, à l’appréhension et surtout à la conservation des oeuvres.
Il décide alors d’interroger les rapports complexes, nécessaires et néanmoins contradictoires que, dans ses missions, le musée entretient avec la lumière – naturelle ou artificielle – afin d’apprécier davantage les variations de la clarté du temps, de l’alternance des saisons, observant ainsi la poésie du passage des rayons lumineux comme de leurs ombres portées. Il souligne par ce geste les distorsions possibles de l’usage sur l’architecture…
Les grands verres de la Nef, lieu emblématique des salles du musée, constituent la source de ce processus artistique. Ce volume particulier devient univers symbolique, pour subtilement percer les mystères du lieu, de son espace, de ce qui l’environne et de ce qui le traverse…
Cette nouvelle invitation relance à sa façon le bel espoir du « Vivement demain », cinquième accrochage des oeuvres de la collection, qui explore de multiples manières le mythe de l’artiste interrogateur et prophète.