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“Logical Song” Un arrangement vidéo d’Ange Leccia
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 15 juin au 22 septembre 2013



www.macval.fr

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 13 juin 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  2/  3/  Ange Leccia, Logical Song (extrait), 2013. Arrangement vidéo, 32‘ en boucle. Courtesy galerie Almine Rech. © Adagp, Paris 2013.

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt


Le Mac / Val présente à partir de ce vendredi 14 juin deux nouvelles œuvres : les « Grands Verres », installation minimaliste de Dominique Blais qui présente une conceptualisation spatiale du rapport du musée au monde extérieur et «  Logical Song », un arrangement vidéo de Ange Leicca, qui offre une ode intime à l’adolescence et l’aventure amoureuse qui nous (re)plonge au cœur des années 70.

Avec Dominique Blais, tout part de ces quatre panneaux de verre de la partie supérieure de la nef du musée. Ouverts à la lumière du jour par l’artiste, ils viendront symboliser les tentatives de l’institution pour contrôler le flux lumineux. Une volonté de maitrise complexe qui vient comme une métaphore du rapport ambigüe qu’entretient le musée avec le monde extérieur. Elle parle aussi  des enjeux antinomiques que poursuit l’entité muséale qui navigue entre révélation et conservation. Dominique Blais joue de  ces contradictions et les modélise subtilement dans une installation sobre (un pavillon, quatre toiles, des fauteuils), animée par une séquence lumineuse de quelques minutes. De l’ultra violet à la lumière blanche, jusqu’à l’occultation, de la transparence à la projection, pour finalement atteindre l’opacité, l’artiste nous maintient  sur la brèche, celle du visible et de l’invisible, de l’intérieur et de l’extérieur, celle de la complexité, du doute, mais aussi de l’équilibre.

Ange Leicca, avec un retour sur sa propre histoire et grâce à six gigantesques panneaux muraux, chacun réceptacle d’un morceau de sa composition vidéo, mêlant ancien et nouveau, connu et inconnu,  nous ramène au centre de l’expérience émotionnelle.  Car Logical song est une immersion dans l’aventure sentimentale d’un Ange Leicca adolescent. Rythmé par des battements visuels et sonores, par une alternance de visages féminins et d’images de combats, allant d’amours voluptueux en affrontements guerriers, de chants des sirènes en tubes planétaires chantonnés en play-back, de ralentis en boucle, à la prise de vue saccadée, offrant un traitement des matériaux bigarrés jusqu’à la saturation des couleurs et des sons,  l’œuvre d’ Ange Leicca nous fait vivre ainsi les soubresauts et les palpitations d’un cœur adolescent.  On devine les premières jouissances, les ruptures à répétition, les coups de foudre et de tonnerre qui ouvrent et clôturent cet arrangement avec l’histoire, avec l’intime.

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Alexia Fabre

 

Cet été, le MAC/VAL présente la nouvelle création d’Ange Leccia, un arrangement vidéo répondant au si musical « Logical Song ». Plus qu’une autobiographie, ce « film-exposition » rassemble les oeuvres qui constituent l’artiste, qui le révèlent.
À la manière d’un journal intime, il fait dialoguer les films de sa vie, des plus anciens aux plus récents. À travers un regard intime et distancié, il propose une relecture mélancolique et confiante des thèmes qui traversent son oeuvre. Jouant de l’esthétique de la vidéo, de la télévision, ou du cinéma, il assimile ses arrangements à sa propre histoire. Il nous invite à nous immiscer dans l’intimité de sa réalité qui, dans le même temps, renvoie à celle du spectateur.

Comme un battement de coeur, régulier, sûr et fragile, le passage des images en mouvement sur des surfaces stables, ponctue poétiquement le cycle du temps, créant par leur répétition, un renouveau chaque fois différent. Le rythme des images crée le mouvement que le spectateur adopte naturellement, comme pour souligner la gémellité rêvée, l’alter ego idéal, le double que l’adolescent éternel cherche dans chaque visage, paysage aussi étranger que familier... Le temps donne son immanence à chaque image, quel que soit l’âge du souvenir. À la faveur d’une maturité adolescente de l’homme, l’artiste découvre ici comme son double lui ressemble.
Ange Leccia est un artiste aujourd’hui majeur dans l’art de l’image, du son et du silence, là où la pureté de la vision prend le pas sur la narration et tend à approcher la beauté au plus près, sans complaisance ni désir de virtuosité, le plus simplement du monde… ou comment fuir la fonction illustrative de l’image pour ne toucher que son incarnation, sa matière charnelle.
La démarche d’Ange Leccia nourrit le MAC/VAL depuis sa création. Il y occupe une place particulière tant la compréhension mutuelle de l’artiste et du lieu existe depuis l’origine.
Dans une grande boite blanche, l’artiste a imaginé un nouveau dispositif de six écrans qui sait embrasser le spectateur, qui du face à face peut accepter la douce étreinte de ces images rares, souvent inédites. Parfois retenant son souffle, comme une apnée infinie mais jamais suffocante, on se laisse aller à fredonner des airs universels populaires, devenus personnels et révélateurs de l’intime.
Cette exposition monographique au MAC/VAL permet de laisser toujours aussi justement résonner l’écho du « Vivement demain », cinquième accrochage des oeuvres de la collection, qui explore de multiples manières le mythe de l’artiste visionnaire.