contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. |
“my joburg” article 988
|
Légendes de gauche à droite :
|
texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt
« Joburg », est le petit nom familier qui désigne Johannesburg. Et c’est cette ville minière qui réunit les 57 artistes exposés à la Maison rouge jusqu’au 22 septembre 2013. Ce n’est ni l’âge, ni la formation, ni le sexe, ni le médium, ni le quartier d’origine, ni le sujet traité , ni la couleur de la peau, ni la forme qui est le ciment de cette exposition qui s’inscrit dans la série de manifestations consacrée en France cette année à l’Afrique de Sud. Mais c’est Joburg, ville turbulente et toujours victime de la ségrégation, en plein boom postapartheid qui, même s’il n’en est pas le sujet, imprègne les œuvres présentées d’un je-ne-sais-quoi qui vibre le long d’un fil invisible, mais partout tangible. De cette ballade libre dans une documentation hybride que proposent Bettina Malcomess et Dorothee Kreuzfeldt avec Not no place, qui vient comme balayer l’inquiétante Security de Jane Alexander, à l’intrigante maisonnette de Johannes Segogela Satan’s meat market, et la figure presque rassurante de Sophie que scénarise Mary Sibande dans Wish you were here, on déambule sans trop de difficulté d’une œuvre à l’autre sans toujours savoir qui en est son auteur, car l’absence de notices détaillées et la discrétion des cartels participent de la fluidité du parcours. C’est sans doute l’énergie diffuse de cette ville qui traverse les œuvres et leur mise en espace. Une énergie marquée par les violences passées et présentes, mais aussi par le changement, le mouvement, la contingence, la multiplicité des possibles que vient souligner la diversité des supports d’expression et des artistes exposés issus de génération et d’univers bigarrés. C’est peut-être le pari le plus réussi de cette exposition, c’est d’avoir aboli toutes ces frontières biologiques, géographiques, méthodologiques et mentales qui fragmentent la ville, nos pensées et nos visions du monde. Mireille Besnard
|
extrait du communiqué de presse :
Commissaires : Paula Aisemberg et Antoine de Galbert
My Joburg s’inscrit dans un cycle d’expositions que la maison rouge consacre aux scènes artistiques de villes dites «périphériques», cycle initié à l’été 2011 avec la ville de Winnipeg dans le Manitoba au Canada. L’exposition présente un panorama de la scène artistique de Johannesburg, en mettant plus particulièrement l’accent sur une jeune génération d’artistes, encore largement méconnue en France. Johannesburg, couramment appelée par ses habitants Joburg ou Jozi, mégalopole de plus de 6 millions d’habitants avec ses townships environnants dont le plus connu, Soweto, compte à lui seul presque 2,5 millions d’habitants, se révèle comme une « métropole insaisissable », selon l’expression de l’historien et chercheur en sciences sociales, Achille Mbembe. Ville tentaculaire et cosmopolite, Johannesburg est composée d’un maillage de districts hétéroclites : des quartiers « branchés », comme Melville, avec ses multiples restaurants, bars et boutiques « vintage », ou Sandton, à l’aspect de ville nouvelle avec ses résidences gardées et ses gigantesques galeries marchandes construites à la fin des années 1990, aux townships où règne une misère et une criminalité que les vingt années de démocratie de la nouvelle Afrique du Sud ne sont parvenues à endiguer. L’injustice sociale n’a pas disparu avec l’Apartheid supprimée en 1994, et la tâche semble immense dans le domaine politique et social pour que toutes les voix soient entendues. L’exposition rend compte de la diversité et de la richesse de sa création artistique en dévoilant les récentes créations de plus de 40 artistes couvrant les trois dernières générations Joburgeoises. Ce parcours est complété par des propositions d’acteurs du milieu artistique de Johannesburg. Ont ainsi été invitées Bettina Malcomess, commissaire indépendante, et Dorothee Kreuzfeldt, artiste, qui proposent un accrochage en écho à leur ouvrage NOT UTOPIA (à paraître en avril 2013) – une vision très personnelle de leur ville. liste des artistes Les artistes du Market Photo Workshop : |