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“Agir dans ce paysage” Exposition collective
au Centre international d'art et du paysage, Ile de Vassivière

du 7 juillet au 29 septembre 2013



www.ciapiledevassiviere.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 5 août 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Julien Dubuisson, Ghost Dance, 2010. Ciment-résine, 9 dalles de 100x100x7 cm. Courtesy Musée d’art moderne de la Ville de Paris. © Julien Dubuisson.
2/  Pierre Redon, Tülü̈, 2013. Courtesy de l’artiste, © Pierre Redon.
3/  Julie Chaffort, Hot Dog, 2013. Moyen-métrage de 46 minutes. Projet de résidence artistique au Château de Vassivière. © Julie Chaffort.

 


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Interview de Marianne Lanavère, directrice du Centre international d'art et du paysage,
par Anne-Frédérique Fer, au centre d'art de Vassivière, le 5 août 2013, durée 29'18". © FranceFineArt.
Avec des extraits sonores des œuvres de Dominique Petitgand, Pierre Redon et Julie Chaffort.

 


extrait du communiqué de presse :

Marianne Lanavère, directrice du Centre international d'art et du paysage.

 

Avec Mélanie Blaison, Julie Chaffort, Julien Dubuisson et Maggy Cluzeau, Anita Molinero, Dominique Petitgand, Reto Pulfer, Pierre Redon, Anne-Lise Seusse.

Le Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière propose cet été une exposition reflétant diverses manières d’agir, à travers l’art, dans le paysage. Par la sculpture, le dessin, la photographie, l’installation sonore et le film, les oeuvres des neuf artistes invités apparaissent comme diverses traductions de la présence humaine dans une nature que l’exploitation des ressources et les aménagements successifs ont déjà largement contribué à transformer.
C’est dans cette toile de fond que peuvent advenir de multiples situations, mises en scène et assemblages mêlant la tradition à l’artifice. Anti-spectaculaires, ces infimes arrangements révèlent un rapport intime et synesthésique aux matières, sons et couleurs du paysage. Dans ces lieux, un geste, si discret soit-il, suffit à évoquer un rituel, et une bribe contient en soi un langage.

Dans le « Phare », Dominique Petitgand présente l’installation sonore Proche, très proche qui mêle au silence des bruits de matériaux entrechoqués et une voix décrivant l’existence de liens invisibles. Intéressé par les interstices du langage et par l’impossibilité de définir précisément les choses, l’artiste nous convie, tout en gravissant les 117 marches de la tour, à une expérience extrasensible du bâtiment et du paysage.

Dans la « Nef » Reto Pulfer a tendu entre les murs de larges pans de textile colorés qui recréent avec légèreté le volume d’une chambre funéraire antique. Peinte de manière impressionniste tel un paysage, cette architecture nomade invite à imaginer un rituel susceptible de s’y dérouler, tels ceux que l’artiste se plaît généralement à réaliser, entre performance musicale et poésie concrète. Dans le Bois de sculptures en plein air, une sculpture composée de matériaux recyclés s’aligne précisément avec les étoiles.

Anne-Lise Seusse présente deux séries photographiques récentes qui s’attachent à enregistrer de manière énigmatique l’activité humaine dans le paysage : tandis que Mont Verdun s’intéresse aux traces laissées dans la nature par un ball trap, la série Pascal s’attache, quant à elle, aux gestes d’un homme qui a choisi de vivre sa spiritualité. La série documente son espace de vie façonné par le travail des carriers, et présente la structure de sa cabane en pierres sèches comme un appareil de visions cosmogoniques.

L’oeuvre d’Anita Molinero Porcelaine blanche, polystyrène blanc réalisée en 2003 par le CRAFT (qui fête cette année ses 20 ans) en collaboration avec le FRAC Limousin (dont l’artiste est actuellement commissaire de l’exposition des 30 ans du Frac), développe une réflexion sur la transformation de la matière. Sculpture monumentale rappelant un trilithe préhistorique, l’oeuvre entièrement blanche mêle dans une rencontre improbable la technique traditionnelle de porcelaine émaillée à un matériau synthétique, le polystyrène.

L’« Atelier » se transforme en salle de cinéma pour accueillir Hot-Dog, le moyen-métrage de Julie Chaffort tourné l’hiver dernier lors de sa résidence sur l’île de Vassivière. Composé de plusieurs tableaux reflétant un monde décadent et jubilatoire, le film met en scène des situations incongrues où les personnages se confrontent à la nature et à l’artifice. Le paysage devient alors contemplatif et dangereux, à la fois pour les protagonistes et pour les spectateurs.

En haut, dans la « Salle des études » Mélanie Blaison présente une grande installation de dessins indiciels qu’elle a réalisés sur des papiers trouvés lors de ses déambulations. Procédant d’un équilibre entre les traces d’usure non intentionnelles et ce que l’artiste va décider d’y ajouter, chaque dessin, par sa couleur et sa texture, apparaît comme une évocation sensible d’un paysage.

Julien Dubuisson a co-réalisé avec Maggy Cluzeau, pendant sa résidence sur l’île de Vassivière au printemps, Betula Pendula (bouleau), moule d’un tronc d’arbre dont la surface entièrement déroulée est mise à plat et présentée au mur. Une autre sculpture, Ghost Dance est inspirée d’une danse rituelle circulaire, que l’artiste a exécuté dans l’argile. L’oeuvre reproduit ainsi l’empreinte du martèlement des pieds en creux dans la matière.

L’exposition se finit dans le « Petit théâtre » par une nouvelle installation de Pierre Redon faisant partie du projet Tülü, du nom d’un tapis turc. Tressé à partir de longs poils de chèvre, le tapis a inspiré à l’artiste la composition d’une oeuvre musicale proposée en écoute. Divers objets, partitions, planisphères et capes de bergers composent cette installation participative qui invite les visiteurs à déposer une mèche de cheveux servant in fine à tresser un tapis réinventé.