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“Michel Vanden Eeckhoudt” Doux-amer
à l’atelier des Forges, parc des Ateliers, les Rencontres Photographie, Arles

du 1er juillet au 22 septembre 2013



www.rencontres-arles.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, Arles, le 4 juillet 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Michel Vanden Eeckhoudt, Inde 2008. © Rencontres Arles.
2/  Michel Vanden Eeckhoudt, Belgique 2011. © Rencontres Arles.

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Cul de primate plus grand que nature dès la troisième image, bâche déchirée, corps fatigués, cheval au repos dans une scène bucolique, grenouille écrasée, singes et leurs corps souffrants dans les limites que l’humain lui a imposées, fresque murale décrépie, paysage urbain mélancolique, chien sautillant de joie,  la variété et la crudité des images de Vanden Eeckhoudt prises au quatre coins de la planète, depuis plus de trente ans, viennent souligner les difficultés de la condition du vivant, toute espèce confondue, sur une terre contrôlé par l’homme.  Sa vision douce-amère nous force à  conserver un regard humain face aux créatures que l’on voudrait contenir dans la catégorie animale, sans y prêter plus d’attention.

La force de l’exposition de Vanden Eeckhoudt tient aussi dans la combinaison d’images, regroupées par deux, trois, quatre, ou six clichés, en alternance avec des grands formats plein cadre qui viennent ponctuer le parcours, recentrer le regard. Le sens de chacune de ces images s’en trouve éclaté, diffusé dans des directions multiples, pour venir se rejoindre sur la figure animale (à laquelle, semble-t-il, Vanden Eeckhoudt rattache l’homme). L’image sort ainsi de l’univoque, de l’anecdotique ou du démonstratif qui la menacent parfois. La charge émotionnelle initiale en est décuplée.

Avec un Noir et Blanc très contrasté, une composition classique mêlant qualité graphique et recherche du moment décisif, Michel Vanden Eeckhoudt poursuit la tradition de la photographie humaniste, mais parvient à se détacher des ses thèmes éculés, en déplaçant la force de son regard sur tous les éléments du vivant.

 

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

Exposition réalisée en collaboration avec Robert Delpire et Mary van Eupen


L’univers que nous dévoile Michel Vanden Eeckhoudt n’est pas gai. […] Il nous parle de nous. De nos enfants, de nos journées, de notre solitude, de nos bouffées d’allégresse, de nos fatigues, de la mort qui rôde, de la curieuse façon dont la terre tourne […]. Il photographie un rêve éveillé, libre à nous d’y associer le nôtre. Le rythme, l’harmonie, le contrepoint, l’accord, la dissonance sont au coeur de ses préoccupations. C’est cela peut-être […] qui rend possible la juxtaposition d’images prises à trente années d’intervalle. C’est cette constance de la composition harmonique qui donne à l’œuvre une cohérence définitive. Le regard de Michel Vanden Eeckhoudt est aigu et pénétrant, grave, tendre, mystérieux, drôle parfois, c’est le regard d’un homme qui regarde le monde en y trouvant plus de questionnements que de réponses. […]
Francine Deroudille (extrait de Michel Vanden Eeckhoudt, « Photo Poche », n° 110)

Michel Vanden Eeckhoudt, né en 1947 à Bruxelles. Vit et travaille à Bruxelles.