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“Oui” 6ème Promenades Photographiques en Condroz
à Marchin et Evelette, Belgique
du 3 au 25 août 2013 (ouvert les week-ends)

www.biennaledephotographie.be

Légendes de gauche à droite :
1/  © Bénédicte Deramaux.
2/  © Benoît Grimalt.
3/  © Anne De Gelas.

texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

Cette biennale, plus connue sous le nom des Promenades photographiques en Condroz, porte bien son nom. Bien loin des galeries des grandes ou plus petites métropoles, l’ambiance y est profondément bucolique. Les spectateurs, avides de photographie contemporaine, déambulent ainsi entre les prés et les vaches, un plan à la main. Ils pénètrent au fil de leurs visites chez l’habitant de fermettes fraichement rénovées en installations agricoles toujours en activité. Les amateurs de curiosités locales ne seront, eux non plus, pas déçus.  La visite est ponctuée pas un arrêt presqu’obligé au Musée de l’os ou au café privé « Le moderne », dont le tenancier Pol Guilmot vaut à lui seul le détour.

Parmi les 25 expositions présentées sous l’égide du « oui »  lors de cette échappée rurale, le spectateur ne pourra qu’être happé par le travail d’Anne De Gelas. Cette artiste présente quelques pages issues de ses carnets. Elle nous dévoile par le biais de photographies, de dessins ou de textes quelques bribes de son intimité. Au premier regard, les images semblent insondables mais à la lecture des textes, tout change. « On ne prononce jamais les mots qui conviennent pour annoncer à un enfant la mort de son père. Jamais. Ces mots n’existent pas. » On relit l’histoire, chaque image devient autre, plus intense, plus violente, plus douloureuse. On y plonge. On s’y perd comme on s’oublie dans un deuil. L’homme qui n’était jusque là que peu présent envahit désormais la pièce et son absence en devient presque pesante, jamais morbide. Il n’est pas question ici de ressasser le passé, de tenter d’arrêter le temps avec nostalgie. Ces carnets, qu’Anne De Gelas remplit au fur et à mesure des jours qui passent, incarnent à eux seuls un cri, un grand « oui » à la vie qui continue.

La balade champêtre se poursuit. On traverse toutes les pièces, de la cuisine au salon, en passant par les écuries. Les murs en pierre du pays sont pourvus de multiples fenêtres, certaines en noir et blanc, d’autres en couleurs. Si l’on s’étonne de la grande qualité des travaux proposés dans ce qui semble, à nos yeux citadins, le fin fond du Condroz, on pourra tout de même déplorer un manque de variété dans les expositions qui pourrait en lasser quelques-uns. C’est alors que les 16 photographies que Benoit Grimalt n’a pas prises ne manqueront pas de nous surprendre et de nous donner un nouveau souffle. « Non », il n’y a pas de photo dans cette pièce. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’y a rien. Benoit Grimalt a consigné chacune de ces photographies manquées par un dessin qu’il a annoté. Alors « non », il n’a pas pu photographier Marie qui s’était rhabillée trop vite. « Non », il n’a pas photographié Napoléon, car la photographie n’existait pas. « Non », il n’a pas photographié son père avec une moustache, parce qu’il n’en portait tout simplement pas. « Non », le photographe ne peut pas toujours faire la photographie qu’il imagine: plus de pellicule, trop de brouillard ou tout simplement pas envie. Mais « oui », il peut toujours en conserver, si ce n’est une trace matérielle, au moins un souvenir au coin de sa mémoire. Les photographies qui n’existent pas n’en restent pas moins de précieuses images.

Julie-Marie Duro

extrait du communiqué de presse :

Une proposition du centre culturel de Marchin
Responsable projet : Pierre Mossoux

Tous les week-ends du mois d’août 2013, les villages de Marchin et d’Evelette, situés dans le Condroz liégeois et namurois, accueillent la 6ème édition des Promenades photographiques en Condroz intitulée « Oui ».
Le simple titre « Oui » est un étendard, un cri de ralliement, un élan. Juste un jaillissement qui fait écho aux coups de coeur et à l’engagement des organisateurs.
Les Promenades proposent 25 expositions qui réunissent autant de photographes belges et étrangers, dont de jeunes créateurs ainsi que des artistes de renom international. Des artistes bien connus donc : Elina Brotherus, Amaury Da Cunha, Anne De Gelas, Alain Janssens, Hugues de Wurstemberger, … Des jeunes artistes : Artur Eranosian, Benoît Grimalt, Armand Quetsch, David Widart et bien d’autres. Et un immense talent à découvrir : Kasimir Zgorecki (Pologne, 1904-1980).
Les expositions sont organisées en milieu rural, dans des lieux charmants sur le plan architectural, patrimonial et paysager. Une des spécificités de cette édition est que la plupart des expositions sont installées chez l’habitant.

Oui, 6ème édition de la biennale des Promenades Photographiques en Condroz

« Le oui caché en vous est plus fort que tous les non et tous les peut-être dont vous êtes malades, avec votre époque… » (F. Nietzsche)

Après cinq volets consacrés aux thématiques du bonheur (2003, 2005, 2007), de lʼadolescence (2009) et de lʼutopie (2011), la 6e biennale de photographie en Condroz sʼappellera tout simplement « Oui »… Loin d'être l'éloge de la tiédeur, de l'apathie ou encore du consensus, « oui » est l'expression de ce à quoi nous ne pouvons dire non. Le oui est la boussole discrète qui oeuvre par-delà nos résistances, nos indignations, nos peurs. Il y a un oui en chacun de nous, à chaque instant, qui nous tient vivant, espérant, agissant.

Du samedi 3 au dimanche 25 août 2013— Expositions les samedis et dimanches de 10h à 19h et les jeudi 15 et vendredi 16 août.

Notre biennale propose une promenade artistique dans le Condroz liégeois et namurois. Il sʼagit toujours de mettre en valeur, de promouvoir, de défendre :

- La création artistique actuelle : nos expositions montrent les travaux dʼartistes professionnels de renommée ou jeunes qui sʼexpriment sur un thème fort, concernant chaque être humain, des expositions qui touchent, des oeuvres empreintes dʼhumanité, des expressions et des images variées, des travaux toujours de grande qualité.

- Un tourisme culturel diffus : inviter à découvrir une région magnifique faite de prés, bois, nature, calme, maisons en pierre, châteaux, fermes : les expositions sont installées dans des lieux charmants, intéressants du point de vue architectural, historique, patrimonial.

- Lʼexpression citoyenne : comme chaque fois, la thématique de la biennale est lʼoccasion de recueillir lʼexpression dʼhabitants des communes participantes ; cʼest notamment le cas à travers une mission photographique confiée à Olivier Cornil et un atelier « photo-philo » proposé aux adolescents.

Les nouveautés de lʼédition 2013 :

- Les expositions sont cette fois concentrées dans deux villages distants de 10 km : Grand-Marchin (hameau de la commune de Marchin – 12 lieux dʼexpo) et Evelette (village de la commune dʼOhey – 9 lieux dʼexpo).

- La plupart des expositions sont installées « chez lʼhabitant ».

- Un grand nombre de photographes invités, cette année ils sont 26 :

Elina Brotherus (Finlande, 1972), Brieuc Camelia (Belgique, 1988), Christophe Collas (Belgique, 1979), Anne-Lise Cornet/Modi (France, 1975), Pierre Clauss (France, 1963), Olivier Cornil (Belgique, 1976), Amaury Da Cunha (France, 1976), Anne De Gelas (Belgique, 1966), Bénédicte Deramaux (France, 1978), Artur Eranosian (Belgique, 1989), Babé Fournier (France, 1990), Luma Laurent (France, 1990), Daniel Fouss (Belgique, 1963), Vito Gisonda (Italie, 1973), Benoît Grimalt (France, 1975), Soraya Hocine (France, 1972), Alain Janssens (Belgique, 1956), Nicolas Kozakis (Belgique, 1967) avec Raoul Vaneigem (Belgique, 1934), Lucas Landi (France, 1992), Véronique Marit (Belgique, 1958), Samuel Nicolaï (Belgique, 1978), Armand Quetsch (Grand-Dûché du Luxembourg, 1980), David Widart (Belgique, 1982), Andie Wilkinson (Grande-Bretagne, 1967), Hugues de Wurstemberger (Suisse, 1955, Kasimir Zgorecki (Pologne, 1904-1980)