extrait du communiqué de presse :
programmation : Hubert Laot, Directeur artistique de l’auditorium du musée Guimet et Martine Armand, Chargée de la programmation films de l’Été indien
Cette année, le festival présente 30 films dont 21 inédits avec Shyam Benegal en invité d’honneur.
La dixième édition de l’Eté indien, placée sous le Haut Patronage de l’Ambassade de l’Inde à Paris, célèbre en 2013 le centenaire du premier film indien, un film mythologique du « père du cinéma indien » Dadasaheb Phalke (1870-1944), Raja Harishchandra qui sort en 1913 sur les écrans de Bombay et passionne le public indien. Cette édition est l’occasion de présenter les 16 minutes sauvegardées et restaurées de ce tout premier film, ainsi que des films muets rares, le premier film parlant-chantant présenté dans un festival international (Venise en 1937), de nombreux fleurons du cinéma populaire ayant marqué l’histoire du cinéma indien tels qu’Awaara, Mother India ou Mughal-e-Azam, des films de grands réalisateurs illustrant un cinéma d’auteur pertinent et remarquable, tels que Satyajit Ray, Ritwik Ghatak, Mrinal Sen, Guru Dutt, Adoor Gopalakrishnan, Aparna Sen, mais aussi des films de réalisateurs abordant une nouvelle approche populaire, comme Ashutosh Gowariker, Sanjay Leela Bhansali ou Aamir Khan... Au total, une immersion dans l’histoire du cinéma indien en 30 films dont 21 inédits, en hindi, urdu, bengali, marathi, malayalam et tamoul, avec pour la première fois cette année des séances le samedi. Un hommage particulier est rendu à l’invité d’honneur Shyam Benegal, cinéaste à l’oeuvre éclectique et incroyablement riche de plus de soixante-dix oeuvres, qui viendra présenter plusieurs de ses films. Une conférence ainsi que des spectacles de musique et de danse complètent cette dixième édition. Une plongée exceptionnelle dans la diversité de la plus importante production cinématographique au monde.
Cent ans de cinéma indien par Hubert Laot et Martine Armand Dix Étés indiens déjà. Dix années d’un festival consacré au cinéma indien, mais aussi aux musiques et danses de l’Inde. Depuis dix ans, chaque automne, nous avons programmé à l’auditorium du musée Guimet près de deux cents films, souvent inédits, rares, méconnus… Et pourtant, si l’on sait qu’aujourd’hui, l’Inde possède la plus grosse industrie cinématographique au monde et que celle-ci produit un millier de films par an, l’ambition de rendre compte de cette démesure semblait irréaliste. Comment évoquer la multiplicité et la complexité des cinémas indiens (pour reprendre le pluriel cher à notre ami Yves Thoraval) ? Notre approche fut avant tout thématique, associant des films de toutes époques et de toutes les régions, reflétant le meilleur du cinéma populaire mais aussi du cinéma d’auteur. Du premier voyage de 2004, panorama incomplet mais déjà si fascinant des régions et des langues de l’Inde, jusqu’au centenaire célébré cette année avec d’autant plus de plaisir que c’est aussi le dixième anniversaire de l’Été indien, les étapes furent significatives, les découvertes riches et souvent inattendues, toujours chargées d’émotion… Cinémas bengali, marathi ou malayalam, stars du cinéma hindi, musiques et danses de l’Inde, villes et villages, accession de l’Inde à son indépendance (à l’occasion du soixantième anniversaire en 2007), hommage à Satyajit Ray, cinéma des N.R.I. (Non Resident Indians)… tout juste l’ébauche d’un paysage qui se précisait un peu plus à chaque édition. Actualité oblige, nous aborderons cette année le cinéma indien sous son angle historique et son évolution, sans oublier sa diversité et ses spécificités. Le cinéma indien est, il est vrai, né à Bombay avec la sortie en avril 1913 du film muet Raja Harishchandra que Dadasaheb Phalke tourna en 1912 et qui fut un véritable succès populaire. Mais, malgré le cliché occidental qui voudrait réduire le cinéma indien au seul Bollywood (cinéma populaire en langue hindi tourné à Bombay), il faut signaler que, dès les origines, la production cinématographique indienne émergea dans trois principaux centres : Bombay, Calcutta et Madras. Le premier film bengali, par exemple, fut tourné à Calcutta en 1919. Le premier film parlant date de 1931, il est déjà chantant. Le cinéma populaire prit ses marques et atteignit son âge d’or dans les années 50, date à laquelle apparaît un autre versant important du cinéma indien : le cinéma d’auteur. Cinéma populaire et cinéma d’auteur ont longtemps été dans les esprits, deux composantes en apparence inconciliables du 7e art indien. Et pourtant, l’oeuvre d’un Satyajit Ray, salué par l’Occident à Cannes en 1955 côtoyait déjà les merveilleux films de Raj Kapoor, le « Charlie Chaplin indien », ou ceux de Guru Dutt, cinéaste hypersensible et inimitable, deux acteurs et réalisateurs qui n’ont jamais sacrifié la dimension artistique de leurs créations à la facilité du divertissement. Une étape importante dans les années 70, époque ou le cinéma populaire hindi cède de plus en plus aux phénomènes de starisation et à la facilité de stratégies commerciales éprouvées, fut l’émergence d’un genre intermédiaire entre cinéma populaire et cinéma d’artiste. Le père de cette nouvelle école s’appelle Shyam Benegal et nous lui rendrons un hommage mérité au cours de cette édition. Aujourd’hui, tous ces cinémas cohabitent. Et depuis les années 90, les films indiens sont réalisés dans une trentaine de langues et les deux tiers d’entre eux sont tournés dans les États du sud, en tamoul, télougou, kannada et malayalam. Dans les années 1990-2000, Bollywood arrive sur le devant de la scène internationale avec de grosses productions à succès (Devdas, Lagaan, La famille indienne…), au risque parfois de faire oublier les autres visages du cinéma indien. Le cinéma d’auteur reste en effet présent dans toutes les régions dont il parle la langue. Parfois militant ou lettré, c’est un cinéma dont la distribution reste très limitée, voire inexistante. Quant au cinéma initié par Shyam Benegal, il suffit de compulser la monumentale filmographie de son père fondateur pour comprendre qu’il a encore de belles années devant lui. Le cinéma reste en Inde le mode d’expression artistique le plus populaire, car il est profondément ancré dans la culture indienne. Les premiers films à caractère explicitement mythologique, inspirés des grandes épopées hindouistes du Ramayana et Mahabharata, ne cessent de nous rappeler combien les arts du théâtre, de la musique et de la danse sont, en Inde, intimement liés et indissociables conformément aux préceptes du Nâtya Shâstra, traité artistique rédigé par le sage Bharata quatre cents ans avant notre ère. Si l’on rajoute, entre autres, l’influence des pièces de théâtre populaire, les Ramleela, et le théâtre parsi du XIXe siècle dont le répertoire a inspiré de nombreux scénarios de films, on comprend à quel point le cinéma indien, au-delà de la nouveauté technologique dont il sut et sait encore brillamment tirer parti, s’est, dès les origines, inscrit dans le droit fil de la tradition. Trente films pour un siècle de cinéma indien. Un modeste parcours initiatique… À suivre.
Le programme :
Conférence Jeudi 12 septembre à 12h15
100 ans de cinéma indien par Martine Armand, programmatrice des films de l’Eté indien Martine Armand, qui programme les films de l’Eté indien pour la dixième année consécutive, abordera la naissance du cinéma muet indien dont on fête cette année le centenaire. Elle retracera l’histoire et l’évolution des cinémas indiens et leurs grands auteurs. Cinéma d’auteur et cinéma populaire, appelé Bollywood dans les années 90, seront illustrés par des films en hindi, bengali, tamoul, urdu, marathi et malayalam, dont certains extraits seront présentés lors de la conférence. Elle mettra l’accent sur l’oeuvre du cinéaste invité d’honneur cette année : Shyam Benegal. La conférence est publique et gratuite.
Les projections http://www.guimet.fr/fr/auditorium/cinema/cat.listevents/2013/08/03/-
Lundi 9 septembre à 12h15 (2 films) Harishchandrachi Factory, fiction de Paresh Mokashi, 2008, 1h35’, VO marathi STF, inédit Raja Harishchandra, fiction de D.G. Phalke,1913, 16’, muet, inédit
Mercredi 11 septembre à 12h15 Saint Tukaram (Sant Tukaram), fiction de V. Damle et S. Fathelal, 1936, 2h10’, VO marathi - STF, inédit
Vendredi 13 septembre à 12h15 Mother India, fiction de Mehboob Khan, 1957, 2h52’, VO hindi STF
Samedi 14 septembre à 11h (4 films) D.G. Phalke, le premier cinéaste indien, documentaire de Satish Bahadur et des National Film Archives of India, 1963, 21’, muet avec cartons bilingues anglais français, inédit Raja Harishchandra, fiction de D.G. Phalke, 1913, 16’, muet, inédit Kaliya Mardan, fiction de D.G. Phalke, 1919, 50’, muet, inédit Jamai Babu, fiction de Kalipada Das, 1931, 25’, muet, inédit
Samedi 14 septembre à 14h Le vagabond (Awaara), fiction de Raj Kapoor, 1951, 3h14’, VO hindi STF, inédit
Lundi 16 septembre à 12h15 Mughal-e-Azam, fiction de K. Asif, 1960, 2h53’, VO urdu STF, version colorisée en 2006, inédit
Mercredi 18 septembre à 12h15 Aar paar (D’un côté et de l’autre), fiction de Guru Dutt, 1954, 2h26’, VO hindi STF, inédit
Lundi 23 septembre à 12h15 Chaudhvin ka chand, fiction de Mohammed Sadiq, 1960, 2h49’, VO hindi STF, inédit
Mercredi 25 septembre à 12h15 Le vagabond (Awaara), fiction de Raj Kapoor, 1951, 3h14’, VO hindi STF, inédit
Vendredi 27 septembre à 12h15 Mughal-e-Azam, fiction de K. Asif, 1960, 2h53’, VO urdu STF, version colorisée en 2006, inédit
Samedi 28 septembre à 10h30 La Trilogie d’Apu : La complainte du sentier (Pather panchali), fiction de Satyajit Ray, 1955, 1h55’, VO bengali STF
Samedi 28 septembre à 13h30 La Trilogie d’Apu : L’invaincu (Aparajito), fiction de Satyajit Ray, 1956, 1h50’, VO bengali STF
Samedi 28 septembre à 16h La Trilogie d’Apu : Le monde d’Apu (Apur sansar), fiction de Satyajit Ray, 1959, 1h46’, VO bengali STF
Lundi 30 septembre à 12h15 La rivière Titash (Titash ekti nadir naam), fiction de Ritwik Ghatak, 1973, 2h40’, VO bengali STF, inédit
Mercredi 2 octobre à 12h15 The making of the Mahatma, fiction de Shyam, Benegal, 1996, 2h25’, VO anglais STF, inédit
Samedi 5 octobre à 11h (4 films) D.G. Phalke, le premier cinéaste indien, documentaire de Satish Bahadur et des National Film Archives of India, 1963, 21’, muet avec cartons bilingues anglais français, inédit Raja Harishchandra, fiction de D.G. Phalke, 1913, 16’, muet, inédit Kaliya Mardan, fiction de D.G. Phalke, 1919, 50’, muet, inédit Jamai Babu, fiction de Kalipada Das, 1931, 25’, muet, inédit
Samedi 5 octobre à 14h30 La rivière Titash (Titash ekti nadir naam), fiction de Ritwik Ghatak, 1973, 2h40’, VO bengali STF, inédit
Lundi 7 octobre à 12h15 Mi-bémol (Komal gandhar), fiction de Ritwik Ghatak, 1961, 2h11’, VO bengali STF, inédit
Mercredi 9 octobre à 12h15 Un jour comme les autres (Ek din pratidin), fiction de Mrinal Sen, 1979, 1h32’, VO bengali STF
Vendredi 11 octobre à 12h15 Sholay, fiction de Ramesh Sippy, 1975, 3h20’, VO hindi STF
Samedi 12 octobre à 10h30 Des étoiles sur la terre (Taare zameen par), fiction d’Aamir Khan, 2007, 2h45’, VO hindi STF, inédit
Samedi 12 octobre à 14h Lagaan (Once upon a time in India), fiction d’Ashutosh Gowariker, 2001, 3h44’, VO hindi/bhojpuri/anglais STF
Lundi 14 octobre à 12h15 Sati, fiction d’Aparna Sen, 1989, 2h20’, VO bengali STF, inédit
Mercredi 16 octobre à 12h15 Face-à-face (Mukhamukham), fiction d’Adoor Gopalakrishnan, 1984, 1h47’, VO malayalam STF, inédit
Lundi 21 octobre à 12h15 Les trois idiots (3 idiots), fiction de Rajkumar Hirani, 2009, 2h50’, VO hindi / urdu STF, inédit
Mercredi 23 octobre à 12h15 Symphonie silencieuse (Mouna ragam), fiction de Mani Ratnam, 1986, 2h26’, VO tamoul STF, inédit
Vendredi 25 octobre à 12h15 Devdas, fiction de Sanjay Leela Bhansali, 2002, 3h, VO hindi STF
Samedi 26 octobre à 11h Mammo, fiction de Shyam Benegal, 1994, 2h10’, VO hindi STF, inédit
Samedi 26 octobre à 14h30 Zubeidaa, fiction de Shyam Benegal, 2001, 2h33’, VO hindi/urdu STF, inédit
Lundi 28 octobre à 12h15 Well Done Abba !, fiction de Shyam Benegal, 2010, 1h44’, VO hindi STF, inédit
Soirée de clôture : Mercredi 30 octobre à 20h30 Le rôle (Bhumika), fiction de Shyam Benegal, 1977, 2h22’, VO hindi STF Pour la soirée de clôture, l’entrée est libre dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée au 01 40 73 88 18.
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