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“Été indien” 10e édition : Cent ans de cinéma indien                                                  ( évènement partenaire )
à l’Auditorium du musée Guimet, Paris

du 9 septembre au 30 octobre 2013



www.guimet.fr/fr/auditorium

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Légendes de gauche à droite :
1/  Saint Tukaram (Sant Tukaram), Fiction de V. Damle et S. Fathelal, 1936, 2h10’.
2/  Le rôle (Bhumika), Fiction de Shyam Benegal, 1977, 2h22’.
3/  Harishchandrachi Factory, Fiction de Paresh Mokashi, 2008, 1h35’.

 


1029 Ete-indien audio
Interview de Hubert Laot,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 juin 2013, durée 8'06". © FranceFineArt.

 


texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt.


Le musée Guimet présente la dixième édition de son festival qui coïncide avec les cent ans du cinéma indien. Pendant deux mois s’enchaîneront films populaires et films d’auteur avec comme invité d’honneur le précurseur du cinéma du milieu Shyam Benegal. Des films rares, souvent inédits qui nous plongent au cœur de l’Inde, avec pour la première fois de très appréciables projections le samedi.

Un angle historique
C’est une approche historique qui est adoptée pour cette date anniversaire. On peut ainsi savourer les 16 mn retrouvées du premier film indien Raja Harischandra de D.G Phalke, diffusé pour la première fois en 1913. Le film inspiré d’un épisode du Mahabharata est envoûtant autant tant par ses images que par sa musique exceptionnelle. Le cinéma indien est tout d’abord muet et dès ses débuts séduit aux quatre coins du pays. Sa diversité reflète celle de l’Inde. Multiplicité de foyers de production, de langues mais aussi de genres, il s’agirait plutôt des cinémas Indiens. A la source de ceux-ci, on peut voir le Nâtya Shâstra, un texte écrit par le sage Bharata quatre cents ans avant notre ère. Ce traité codifiait les arts en soulignant leur interconnectivité. Dans ce texte, les arts de la danse, du théâtre et de la musique sont présentés comme un moyen de toucher le plus grand nombre. L’art devait procurer un éventail large d’émotions aux spectateurs pour que ceux-ci vivent une expérience transcendante. Bien sur le texte fut écrit bien avant l’apparition du cinéma, mais on peut voir dans ce dernier des réminiscences de cet héritage culturel. Le cinéma populaire des débuts convie danse, chants, musique et plonge le spectateur dans un tourbillon d’émotions.

Syam Benegal et le cinéma du milieu
Lorsque l’on parle de cinéma indien en France on pense généralement au cinéma Bollywood. Pourtant, celui-ci ne représente qu’une petite partie de la production indienne, bien qu’il ait tendance à éclipser les autres depuis le début des années 90. Dès le début, cinéma populaire et cinéma d’auteur se développent en parallèle. Le cinéma populaire a vocation de divertissement alors que le cinéma d’auteur tend à s’ancrer dans la réalité en traitant souvent de sujets sociaux avec une grande finesse comme dans les films de Satyajit Ray. Reconnu internationalement, ce nouveau cinéma souffre cependant de son peu de moyen de diffusion. Les deux genres paraissent inconciliables jusqu’à ce que dans les années 70, Shyam Benegal soit le précurseur d’un nouveau genre qui emprunte autant au cinéma populaire qu’au cinéma d’auteur. Le réalisateur sera présent lors de la projection du très beau film Bhumika qui clôture le festival.

Clémentine Randon-Tabas



extrait du communiqué de presse :

 

programmation :
Hubert Laot, Directeur artistique de l’auditorium du musée Guimet
et Martine Armand, Chargée de la programmation films de l’Été indien

 

Cette année, le festival présente 30 films dont 21 inédits avec Shyam Benegal en invité d’honneur.

 

La dixième édition de l’Eté indien, placée sous le Haut Patronage de l’Ambassade de l’Inde à Paris, célèbre en 2013 le centenaire du premier film indien, un film mythologique du « père du cinéma indien » Dadasaheb Phalke (1870-1944), Raja Harishchandra qui sort en 1913 sur les écrans de Bombay et passionne le public indien.
Cette édition est l’occasion de présenter les 16 minutes sauvegardées et restaurées de ce tout premier film, ainsi que des films muets rares, le premier film parlant-chantant présenté dans un festival international (Venise en 1937), de nombreux fleurons du cinéma populaire ayant marqué l’histoire du cinéma indien tels qu’Awaara
, Mother India ou Mughal-e-Azam, des films de grands réalisateurs illustrant un cinéma d’auteur pertinent et remarquable, tels que Satyajit Ray, Ritwik Ghatak, Mrinal Sen, Guru Dutt, Adoor Gopalakrishnan, Aparna Sen, mais aussi des films de réalisateurs abordant une nouvelle approche populaire, comme Ashutosh Gowariker, Sanjay Leela Bhansali ou Aamir Khan...
Au total, une immersion dans l’histoire du cinéma indien en 30 films dont 21 inédits, en hindi, urdu, bengali, marathi, malayalam et tamoul, avec pour la première fois cette année des séances le samedi.
Un hommage particulier est rendu à l’invité d’honneur Shyam Benegal, cinéaste à l’oeuvre éclectique et incroyablement riche de plus de soixante-dix oeuvres, qui viendra présenter plusieurs de ses films.
Une conférence ainsi que des spectacles de musique et de danse complètent cette dixième édition.
Une plongée exceptionnelle dans la diversité de la plus importante production cinématographique au monde.

 

 

Cent ans de cinéma indien par Hubert Laot et Martine Armand
Dix Étés indiens déjà. Dix années d’un festival consacré au cinéma indien, mais aussi aux musiques et danses de l’Inde.
Depuis dix ans, chaque automne, nous avons programmé à l’auditorium du musée Guimet près de deux cents films, souvent inédits, rares, méconnus… Et pourtant, si l’on sait qu’aujourd’hui, l’Inde possède la plus grosse industrie cinématographique au monde et que celle-ci produit un millier de films par an, l’ambition de rendre compte de cette démesure semblait irréaliste. Comment évoquer la multiplicité et la complexité des cinémas indiens (pour reprendre le pluriel cher à notre ami Yves Thoraval) ? Notre approche fut avant tout thématique, associant des films de toutes époques et de toutes les régions, reflétant le meilleur du cinéma populaire mais aussi du cinéma d’auteur.
Du premier voyage de 2004, panorama incomplet mais déjà si fascinant des régions et des langues de l’Inde, jusqu’au centenaire célébré cette année avec d’autant plus de plaisir que c’est aussi le dixième anniversaire de l’Été indien, les étapes furent significatives, les découvertes riches et souvent inattendues, toujours chargées d’émotion… Cinémas bengali, marathi ou malayalam, stars du cinéma hindi, musiques et danses de l’Inde, villes et villages, accession de l’Inde à son indépendance (à l’occasion du soixantième anniversaire en 2007), hommage à Satyajit Ray, cinéma des N.R.I. (Non Resident Indians)… tout juste l’ébauche d’un paysage qui se précisait un peu plus à chaque édition.
Actualité oblige, nous aborderons cette année le cinéma indien sous son angle historique et son évolution, sans oublier sa diversité et ses spécificités. Le cinéma indien est, il est vrai, né à Bombay avec la sortie en avril 1913 du film muet Raja Harishchandra
que Dadasaheb Phalke tourna en 1912 et qui fut un véritable succès populaire. Mais, malgré le cliché occidental qui voudrait réduire le cinéma indien au seul Bollywood (cinéma populaire en langue hindi tourné à Bombay), il faut signaler que, dès les origines, la production cinématographique indienne émergea dans trois principaux centres : Bombay, Calcutta et Madras. Le premier film bengali, par exemple, fut tourné à Calcutta en 1919. Le premier film parlant date de 1931, il est déjà chantant. Le cinéma populaire prit ses marques et atteignit son âge d’or dans les années 50, date à laquelle apparaît un autre versant important du cinéma indien : le cinéma d’auteur. Cinéma populaire et cinéma d’auteur ont longtemps été dans les esprits, deux composantes en apparence inconciliables du 7e art indien. Et pourtant, l’oeuvre d’un Satyajit Ray, salué par l’Occident à Cannes en 1955 côtoyait déjà les merveilleux films de Raj Kapoor, le « Charlie Chaplin indien », ou ceux de Guru Dutt, cinéaste hypersensible et inimitable, deux acteurs et réalisateurs qui n’ont jamais sacrifié la dimension artistique de leurs créations à la facilité du divertissement.
Une étape importante dans les années 70, époque ou le cinéma populaire hindi cède de plus en plus aux phénomènes de starisation et à la facilité de stratégies commerciales éprouvées, fut l’émergence d’un genre intermédiaire entre cinéma populaire et cinéma d’artiste. Le père de cette nouvelle école s’appelle Shyam Benegal et nous lui rendrons un hommage mérité au cours de cette édition. Aujourd’hui, tous ces cinémas cohabitent. Et depuis les années 90, les films indiens sont réalisés dans une trentaine de langues et les deux tiers d’entre eux sont tournés dans les États du sud, en tamoul, télougou, kannada et malayalam.
Dans les années 1990-2000, Bollywood arrive sur le devant de la scène internationale avec de grosses productions à succès (Devdas
, Lagaan, La famille indienne…), au risque parfois de faire oublier les autres visages du cinéma indien. Le cinéma d’auteur reste en effet présent dans toutes les régions dont il parle la langue. Parfois militant ou lettré, c’est un cinéma dont la distribution reste très limitée, voire inexistante. Quant au cinéma initié par Shyam Benegal, il suffit de compulser la monumentale filmographie de son père fondateur pour comprendre qu’il a encore de belles années devant lui.
Le cinéma reste en Inde le mode d’expression artistique le plus populaire, car il est profondément ancré dans la culture indienne. Les premiers films à caractère explicitement mythologique, inspirés des grandes épopées hindouistes du Ramayana
et Mahabharata, ne cessent de nous rappeler combien les arts du théâtre, de la musique et de la danse sont, en Inde, intimement liés et indissociables conformément aux préceptes du Nâtya Shâstra, traité artistique rédigé par le sage Bharata quatre cents ans avant notre ère.
Si l’on rajoute, entre autres, l’influence des pièces de théâtre populaire, les Ramleela, et le théâtre parsi du XIXe siècle dont le répertoire a inspiré de nombreux scénarios de films, on comprend à quel point le cinéma indien, au-delà de la nouveauté technologique dont il sut et sait encore brillamment tirer parti, s’est, dès les origines, inscrit dans le droit fil de la tradition.
Trente films pour un siècle de cinéma indien. Un modeste parcours initiatique…
À suivre.

   

   

Le programme :

Conférence
Jeudi 12 septembre à 12h15

100 ans de cinéma indien par Martine Armand, programmatrice des films de l’Eté indien
Martine Armand, qui programme les films de l’Eté indien pour la dixième année consécutive, abordera la naissance du cinéma muet indien dont on fête cette année le centenaire. Elle retracera l’histoire et l’évolution des cinémas indiens et leurs grands auteurs. Cinéma d’auteur et cinéma populaire, appelé Bollywood dans les années 90, seront illustrés par des films en hindi, bengali, tamoul, urdu, marathi et malayalam, dont certains extraits seront présentés lors de la conférence. Elle mettra l’accent sur l’oeuvre du cinéaste invité d’honneur cette année : Shyam Benegal.
La conférence est publique et gratuite.

 

Les projections
http://www.guimet.fr/fr/auditorium/cinema/cat.listevents/2013/08/03/-

Lundi 9 septembre à 12h15 (2 films)
Harishchandrachi Factory,
fiction de Paresh Mokashi, 2008, 1h35’, VO marathi STF, inédit Raja Harishchandra, fiction de D.G. Phalke,1913, 16’, muet, inédit

Mercredi 11 septembre à 12h15
Saint Tukaram (Sant Tukaram)
, fiction de V. Damle et S. Fathelal, 1936, 2h10’, VO marathi - STF, inédit

Vendredi 13 septembre à 12h15
Mother India,
fiction de Mehboob Khan, 1957, 2h52’, VO hindi STF

Samedi 14 septembre à 11h (4 films)
D.G. Phalke, le premier cinéaste indien,
documentaire de Satish Bahadur et des National Film Archives of India, 1963, 21’, muet avec cartons bilingues anglais français, inédit
Raja Harishchandra
, fiction de D.G. Phalke, 1913, 16’, muet, inédit
Kaliya Mardan
, fiction de D.G. Phalke, 1919, 50’, muet, inédit
Jamai Babu
, fiction de Kalipada Das, 1931, 25’, muet, inédit

Samedi 14 septembre à 14h
Le vagabond (Awaara)
, fiction de Raj Kapoor, 1951, 3h14’, VO hindi STF, inédit

Lundi 16 septembre à 12h15
Mughal-e-Azam
, fiction de K. Asif, 1960, 2h53’, VO urdu STF, version colorisée en 2006, inédit

Mercredi 18 septembre à 12h15
Aar paar (D’un côté et de l’autre)
, fiction de Guru Dutt, 1954, 2h26’, VO hindi STF, inédit

Lundi 23 septembre à 12h15
Chaudhvin ka chand,
fiction de Mohammed Sadiq, 1960, 2h49’, VO hindi STF, inédit

Mercredi 25 septembre à 12h15
Le vagabond (Awaara)
, fiction de Raj Kapoor, 1951, 3h14’, VO hindi STF, inédit

Vendredi 27 septembre à 12h15
Mughal-e-Azam,
fiction de K. Asif, 1960, 2h53’, VO urdu STF, version colorisée en 2006, inédit

Samedi 28 septembre à 10h30
La Trilogie d’Apu : La complainte du sentier (Pather panchali)
, fiction de Satyajit Ray, 1955, 1h55’, VO bengali STF

Samedi 28 septembre à 13h30
La Trilogie d’Apu : L’invaincu (Aparajito)
, fiction de Satyajit Ray, 1956, 1h50’, VO bengali STF

Samedi 28 septembre à 16h
La Trilogie d’Apu : Le monde d’Apu (Apur sansar)
, fiction de Satyajit Ray, 1959, 1h46’, VO bengali STF

Lundi 30 septembre à 12h15
La rivière Titash (Titash ekti nadir naam)
, fiction de Ritwik Ghatak, 1973, 2h40’, VO bengali STF, inédit

Mercredi 2 octobre à 12h15
The making of the Mahatma,
fiction de Shyam, Benegal, 1996, 2h25’, VO anglais STF, inédit

Samedi 5 octobre à 11h (4 films)
D.G. Phalke, le premier cinéaste indien, documentaire de Satish Bahadur et des National Film Archives of India, 1963, 21’, muet avec cartons bilingues anglais français, inédit
Raja Harishchandra,
fiction de D.G. Phalke, 1913, 16’, muet, inédit
Kaliya Mardan,
fiction de D.G. Phalke, 1919, 50’, muet, inédit
Jamai Babu,
fiction de Kalipada Das, 1931, 25’, muet, inédit

Samedi 5 octobre à 14h30
La rivière Titash (Titash ekti nadir naam)
, fiction de Ritwik Ghatak, 1973, 2h40’, VO bengali STF, inédit

Lundi 7 octobre à 12h15
Mi-bémol (Komal gandhar),
fiction de Ritwik Ghatak, 1961, 2h11’, VO bengali STF, inédit

Mercredi 9 octobre à 12h15
Un jour comme les autres (Ek din pratidin),
fiction de Mrinal Sen, 1979, 1h32’, VO bengali STF

Vendredi 11 octobre à 12h15
Sholay,
fiction de Ramesh Sippy, 1975, 3h20’, VO hindi STF

Samedi 12 octobre à 10h30
Des étoiles sur la terre (Taare zameen par),
fiction d’Aamir Khan, 2007, 2h45’, VO hindi STF, inédit

Samedi 12 octobre à 14h
Lagaan (Once upon a time in India),
fiction d’Ashutosh Gowariker, 2001, 3h44’, VO hindi/bhojpuri/anglais STF

Lundi 14 octobre à 12h15
Sati,
fiction d’Aparna Sen, 1989, 2h20’, VO bengali STF, inédit

Mercredi 16 octobre à 12h15
Face-à-face (Mukhamukham),
fiction d’Adoor Gopalakrishnan, 1984, 1h47’, VO malayalam STF, inédit

Lundi 21 octobre à 12h15
Les trois idiots (3 idiots)
, fiction de Rajkumar Hirani, 2009, 2h50’, VO hindi / urdu STF, inédit

Mercredi 23 octobre à 12h15
Symphonie silencieuse (Mouna ragam)
, fiction de Mani Ratnam, 1986, 2h26’, VO tamoul STF, inédit

Vendredi 25 octobre à 12h15
Devdas,
fiction de Sanjay Leela Bhansali, 2002, 3h, VO hindi STF

Samedi 26 octobre à 11h
Mammo,
fiction de Shyam Benegal, 1994, 2h10’, VO hindi STF, inédit

Samedi 26 octobre à 14h30
Zubeidaa,
fiction de Shyam Benegal, 2001, 2h33’, VO hindi/urdu STF, inédit

Lundi 28 octobre à 12h15
Well Done Abba !
, fiction de Shyam Benegal, 2010, 1h44’, VO hindi STF, inédit

Soirée de clôture : Mercredi 30 octobre à 20h30
Le rôle (Bhumika)
, fiction de Shyam Benegal, 1977, 2h22’, VO hindi STF
Pour la soirée de clôture, l’entrée est libre dans la limite des places disponibles.
Réservation conseillée au 01 40 73 88 18.