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“Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur” 7ème édition Carte Blanche à Ursula Kraft
Galerie Esther Woerdehoff & Hôtel La Belle Juliette, Paris

du 5 au 28 septembre & du 30 septembre au 4 novembre 2013



www.phpa.fr

www.ewgalerie.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 5 septembre 2013

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Légendes de gauche à droite :
1/  © Ursula Kraft – carte blanche PHPA 2013.
2/  © Bénédicte Hébert – PHPA 2013
3/  © Emmanuelle Brisson – PHPA 2013

 


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Interview de Ursula Kraft,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 septembre 2013, durée 7'57". © FranceFineArt.

 


Texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Pour cette septième édition du prix photo d’hôtel, photo d’auteur, son créateur Alain bisotti s’associe de nouveau à la galerie Esther Woerdehoff. Les organisateurs soucieux de promouvoir la jeune photographie contemporaine présentent le travail des artistes sélectionnés. Le concept est simple, chaque mois un photographe passe une nuit dans un hôtel et présente une photo inspirée de celle-ci. Douze jeunes photographes ainsi que l’artiste Ursula Kraft se sont prêtés au jeu de réinventer avec talent les Hôtels de Paris Rive Gauche.

Une histoire extraordinaire
On ne peut que saluer le choix du jury qui a décidé cette année de primer le travail admirable de l’artiste grecque
Daphné Rocou. Inspirée par une histoire que lui racontait sa mère dans son enfance, elle nous offre une image puissante ancrée dans la réalité.
La génération du mataroa
nous transporte en 1946, lorsque ce navire néo zélandais emmena vers la France, 154 étudiants grecs. Ces artistes et intellectuels, devenus boursiers de la France grâce aux efforts de deux philhellènes Octave Merlier et Roger Milliex, furent ainsi protégés des horreurs de la guerre civile. Les étudiants logèrent à la cité Universitaire puis dans les hôtels de la rive gauche. En effet l’hôtel fut et est encore aujourd’hui le lieu de vie transitoire de nombreux immigrés.
Les personnages nous apparaissent entre présence et absence, empreints d’une nostalgie qu’on voudrait salvatrice. Le regard perdu au loin, les visages parfois flous, Ils sont partis mais pas encore arrivés. Quelle que soit notre histoire, nous avons peut être tous tel Ulysse, un désir de retrouver une patrie perdue. C’est peut être pour cela que cette image nous touche autant. Selon les propres mots de l’artiste son oeuvre n’est pas seulement artistique ou esthétique mais un appel de solidarité. A quoi bon faire de la photographie ajoute t’elle si celle-ci n’est pas porteuse d’un message. Celui-ci est poignant et dans le contexte actuel, ne peut laisser indifférent.

Jeu de double
Mais PHPA c’est aussi la carte blanche donnée chaque année à un artiste. Pour cette édition Alain Bisotti a fait appel à l’artiste allemande
Ursula Kraft dont l’univers onirique à la beauté parfois effroyable ne cesse de nous transporter. L’artiste a choisi de rendre hommage à Lewis Carroll et Wim Wenders. L’hôtel, lieu de transition, parait en effet le cadre idéal à un conte initiatique. Sa merveilleuse Alice, à l’aube de l'âge adulte, traverse le miroir et se trouve plongée dans un univers à la fois féerique et sombre. Tantôt cygne, tantôt corbeau, elle ne manquera pas d’y laisser quelques plumes avant de retrouver la réalité. Un travail hypnotisant.

C’est l’idée du double, qui inspire elle aussi l’artiste Juliette Bates, lauréate du prix spécial du jury. Dans l’hôtel la belle Juliette, elle décide de se photographier dans la baignoire. Elle, la Juliette toujours vêtue de noir s’invente comme double de la blanche Juliette Récamier. Jouant subtilement avec la lumière, l’artiste nous offre une image à la présence envoûtante. Le temps semble s’être suspendu. Etrange et indéfinissable, le cygne nous captive inexorablement.


Clémentine Randon-Tabas

 


extrait du communiqué de presse :

 

Les lauréats de la 7ème édition du Prix Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur créé par les Hôtels Paris Rive Gauche : 
Le prix PHPA 2013 et le prix Virginie Clément 2013 ont été remis à Daphné Rocou.
Un prix spécial a été décerné par la galerie Esther Woerdehoff et Alain Bisotti à Juliette Bates.


Le Prix Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur 2013
Depuis 2005, le label « Hôtels Paris Rive Gauche » a initié le projet artistique « Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur » visant à soutenir la photographie contemporaine. Le concept du projet est simple : proposer chaque mois à un jeune photographe de passer une nuit dans un des Hôtels Paris Rive Gauche pour réaliser une photographie unique et un texte inspirés par ce séjour. La photographie sélectionnée, le texte et une présentation de l’artiste sont ensuite exposés sur la galerie en ligne des Hôtels Paris Rive Gauche (www.phpa.fr).
Les artistes concourent pour un prix de 3000 € et pour le coup de coeur du personnel des hôtels, le prix Virginie Clément. Les 12 photographies de l’année sont également exposées dans un lieu prestigieux, depuis trois ans à la Galerie Esther Woerdehoff.
Le Prix PHPA et l’exposition ont été créés en 2007.

Pour cette édition 2013, l’exposition se déroule en deux temps. Tout d’abord du 5 au 28 septembre à la galerie Esther Woerdehoff. L’exposition sera ensuite visible à l’Hôtel La Belle Juliette du 30 septembre au 4 novembre 2013
L’exposition investie l’intérieur et l’extérieur de la galerie. Outre les photos des 12 photographes concourant pour le prix PHPA, la Carte Blanche à Ursula Kraft comporte 11 photos inédites.

« Notre collaboration avec la galerie d’Esther Woerdehoff se poursuit. Cette galerie de renom a un passé fabuleux puisqu’il s’agit des anciens ateliers où ont travaillé Camille Claudel et Constantin Brancusi. Le vernissage de l’exposition PHPA à la galerie est devenu un rendez vous photographique à ne pas manquer lors de chaque rentrée parisienne ! Il nous a paru logique de continuer l’exposition à la galerie Photographique de l’Hôtel La Belle Juliette, superbe lieu qui donne une grande visibilité à la photographie contemporaine, grâce à son nouvel espace d’exposition, qui raconte l’histoire d’une femme exceptionnelle, mécène des arts en son temps : madame Récamier ». Alain Bisotti, directeur artistique PHPA


Les artistes de l’édition 2013

Cécile Henryon http://cecile_henryon.ultra-book.com

Aurore Valade http://www.aurore-valade.com

Samuel Hense http://samuelhense.fr
Laurent Lafolie http://laurent-lafolie.fr
Tilby Vattard http://www.tilby.fr

Baptiste de Ville d’Avray http://www.baptiste-dva.fr

Emmanuelle Brisson http://www.instantforlife.com
Daphné Rocou http://www.lightstalkers.org/daphnerocou

Bénédicte Hébert http://www.benedictehebert.org

Juliette Bates http://www.juliettebates.com
Arnaud Chambon http://www.arnaudchambon.fr

Nathalie Déposé http://www.limelight.ptibook.com


Carte blanche 2013 : Ursula Kraft

Chaque année, Alain Bisotti, directeur artistique de l’événement, confie à un artiste une Carte Blanche inédite et hors concours dévoilée le soir du vernissage. Cette année Alain Bisotti a choisi le travail onirique de la photographe allemande Ursula Kraft.
Ursula Kratf va rendre un double hommage à l’univers de Lewis Carroll et de Wim Wenders en nous présentant :

« Alice dans les hôtels »

« … Quand Alain Bisotti m’a invitée à réaliser la Carte Blanche PHPA 2013, peut être pensait-il, en connaissant mon travail, que j’allais amener le spectateur dans un univers habité par des fictions fabuleuses...
… Quand j’ai visité les hôtels, j’ai noté que les surréalistes avaient séjourné dans un de ces hôtels et que d’étranges créatures apparaissaient dans les tapisseries murales...
… Quand j’ai appris que l’hôtel du Panthéon allait fermer pour travaux, Alain Bisotti et moi étions d’accord, que cette période de transformation permettrait une réelle mise en scène. Alice qui allait voyager dans les hôtels, pourrait vraiment prendre possession du lieu...
 De fait, j’ai imaginé que…
Alice y griffe sa signature et y installe son nid. Elle passe de l’autre côté du miroir et pénètre dans un monde chimérique.
 Les étranges créatures, la fille avec des ailes, la nymphe-papillon, et les autres êtres fabuleux, se réveillent la nuit et l’amènent dans des mondes oniriques entre le clair et l’obscur. Alice se transgresse elle-même entre l’homme et l’animal, entre sa grande et petite taille, entre la mystérieuse Noire et l’innocente Blanche. 
Elle rencontre les oiseaux d’Hitchcock et fait rêver la tasse de Meret Oppenheim. Au lieu de suivre l’histoire, et de jouer au croquet avec un flamant rose, elle va se coucher avec un cygne blanc, gracieuse comme La Belle Juliette. Black swan – white swan – twins. Comme dans les contes… les soeurs opposées… et quand l’une secoue les coussins, comme dans Dame Hiver, il neige sur la terre. L’autre devient noire comme de la poix, les plumes noires lui collent à la peau, comme un corbeau.
 Pour fuir ce cauchemar, elle porte, à l’instar de Peau d’âne, une cape en plumes blanches. Elle s’élance dans l’escalier, laissant des plumes dans son sillage, quitte l’hôtel, et se retrouve - dans la réalité. »

Histoires (merveilleuses) d’ Ursula Kraft