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“La vie matérielle” 15e Prix Fondation d'entreprise Ricard
à la Fondation d'entreprise Ricard, Paris

du 6 septembre au 2 novembre 2013



www.fondation-entreprise-ricard.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 6 septembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Alex Cecchetti, H, 2012. Chorégraphie pour nus cachés, CAC Vilnius, Lituanie « Marija and the bird » : photographie, épreuve argentique, 42x70 cm, Courtesy de l'artiste.
2/  Benjamin Valenza, A burning release, 2012. Photographie, tirage inkjet couleur, Courtesy de l1artiste, Ribordy Contemporary, Genève et de Fluxia, Milan.
3/  Lili Reynaud Dewar, Why Should Our Bodies End At The Skin (tutorial), 2012. Vidéo, Courtesy de l'artiste et de Mary Mary, Glasgow.

 


texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt

 

Le Prix de la Fondation d’entreprise Ricard est un moment phare de sa programmation  mais aussi du parcours d’un jeune artiste. Celui-ci sera non seulement récompensé mais son œuvre sera achetée par la Fondation puis rejoindra la collection du Centre Pompidou. Le principe est simple : la directrice Colette Barbier choisit chaque année un commissaire. Pour la quinzième édition du prix c’est Yann Chateigné qui organise l’exposition et sélectionne les artistes.

L’importance du geste
Le titre qu’a choisi Yann Chateigné évoque un livre de Margueritte Duras qui aurait eu 100 ans cette année. La vie matérielle, un  livre sans commencement ni fin, un livre qui n’en est pas vraiment un, inspire cette exposition qui se veut sans vraiment d’objet ni de sujet. Les pièces présentées ont été conçues pour l’exposition et sont donc liées à la vie matérielle du lieu. « Une exposition qui se fonde sur des gestes primaires », souligne son commissaire. Et du geste, il en est bien question. Jonathan Binet s’interroge sur la matérialité d’un tableau en décomposant son acte de création. L’installation de Caroline Mesquita est un véritable tracé dans l’espace. Au cours de la performance présentée par Alex Cecchetti le jour du vernissage, une danseuse répond à la lecture d’un texte de l’artiste, une histoire d’amour autobiographique. Elle entre en interaction avec le mur laissant sur celui ci une trace pouvant à chaque lecture du texte, réactiver la performance.

Une scène vide
Les allusions au théâtre sont elles aussi très présentes comme dans l’ oeuvre  d’Alex Singh inspirée d’une pièce qu’il est en train d’écrire. Questionnement sur l’identité, ses bustes semblent tous avoir été recouverts du masque de la mort. Bouches ouvertes avec des airs de commedia dell’arte, ses personnages semblent chercher leurs dernières inspirations. La vie matérielle c’est aussi le théâtre de la maison et de sa vie économique, dont la responsabilité est  généralement attribuée  à la femme. L’artiste Lili Reynaud Dewar qui présente ici I am intact and I don’t care  travaille souvent sur les stéréotypes  et s’attache par exemple à montrer qu’il n’y a rien d’intrinsèquement féminin à la tenue d’une maison. Dans  son œuvre,  le lit d’une blancheur immaculée est souillé par une fontaine d’encre noire. Des panneaux de tissus à moitié effacés dénotent une matérialité fantomatique.

Clémentine Randon-Tabas

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire : Yann Chateigné, critique et curateur, responsable du Département Arts visuels de la Haute école d’art et de design de Genève.

Avec Stéphane Barbier-Bouvet, Jonathan Binet, Alex Cecchetti, Caroline Mesquita, Chloé Quenum, Lili Reynaud Dewar, Alexandre Singh, Benjamin Valenza


“À l’origine de La vie matérielle, il y a le désir de concevoir une exposition plus physique, plus littérale et en un sens plus abstraite que ce que j’avais pu produire dernièrement. Un projet qui se fonde sur des gestes presque primaires, qui tendent vers un degré zéro, un langage restreint et engagé. Non pas penser avec des oeuvres finies mais à partir d’attitudes, avec un leitmotiv, celui d’une exposition sans sujet ni objet : que ces gestes entretiennent une relation matérielle avec l’environnement, qu’ils agissent sur le contexte, aient une capacité de transformation (apparitions, déplacements, découpes…).
L’exposition est une sorte de mécanique vivante. Les formes y ont une vie propre. Elles renvoient à autant d’actions absentes (passées, présentes ou à venir). Il y aurait quelque chose du théâtre dans ce projet, d’une chorégraphie invisible, non pas nécessairement en tant que représentation, mais en tant que manière de voir les choses. La vie matérielle serait dès lors telle une scène vide, un espace possible ou l’économie – au sens d’administration du foyer, de production, de pauvreté – régit une relation désaccordée entre les corps.
Une vie matérielle habite ce projet, dont le titre vient d’un livre de Marguerite Duras, qui aurait eu cent ans l’an prochain. Un ouvrage qui traite, au travers de cette forme blanche, neutre et instinctive, de la maison, de l’ordre et du sexe, des rapports sociaux, de l’écriture et d’un monde altéré. Car ici, bien que de manière hermétique, tout est donné : la présence de ces formes, la dispersion et l’entropie ; la tension entre elles, l’irrelation, quelque chose comme un retour du retour du réel.” Yann Chateigné, commissaire

Le catalogue de l’exposition, conçu en en collaboration avec la revue franco-suisse Criticism, assemble une série de textes critiques et de biographies, ainsi qu’une documentation et une archive de l’exposition.
Le design graphique de La vie matérielle est conçu par Charles Mazé & Coline Sunier.


Remise du 15ème Prix Fondation d'entreprise Ricard

Le Prix Fondation d'entreprise Ricard sera remis à l'un des artistes de l’exposition La vie matérielle lors du Bal jaune qui se tiendra le 25 octobre 2013. Ce Prix est décerné par un jury de collectionneurs, amis des grands musés d’art contemporain, et des commissaires des précédentes expositions du Prix Fondation d’entreprise Ricard. Il consiste en l'achat d'une oeuvre au lauréat. Cette oeuvre est ensuite offerte au Centre Pompidou qui la présente dans ses collections permanentes.