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“The Edelkoort Design Collection” article 1038
à l'Institut Néerlandais, Paris

du 6 septembre au 29 octobre 2013



www.institutneerlandais.com

 

 

© Anne-Frédérique Fer, le 6 septembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Belinda (2005) par Julia Lohmann.
2/  Perished Screen (2006) par Studio Job.
3/  Drawn from Clay (2006) par Lonny van Ryswyck.

 


texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt

 

A l’occasion de la semaine du design, l’Institut néerlandais présente la collection privée de l’influente Lidewij Edelkoort. Cette chasseuse de tendances de talent a toujours su, en continuant à prendre des risques, rester à l’avant-garde. C’est son regard avisé sur le design de ce début de siècle qui nous est offert.
 
Une fonction purement esthétique
Lidewij Edelkoort ayant présidé de 1999 à 2008 la Design Academy d’Eindhoven, de nombreuses pièces de sa collection sont des créations de ses étudiants. Il s’agit même parfois de travaux de fin d’étude comme le troublant Smoke du talentueux et mondialement reconnu Maarten Baas. La vision de Lidewij Edelkoort s’inscrit essentiellement dans la démarche d’un design plus conceptuel qui se développe principalement aux Pays Bas mais dont l’influence est mondiale. La forme n’y sert plus la fonction mais le concept. Cette démarche trouve son origine dans les mouvements radicaux des années 60-80 comme l’anti-design. Une nouvelle génération de designers s’élevait à l’époque contre le fonctionnalisme moderniste et le consumérisme à outrance. L’objet se fait poésie au service d’une autre relation au monde. On découvre la nature morte 7 pots / 3 siècles / 2 matières d’Hella Jongerius ou la Round table chair de Jurgen Bey, mélanges d’objets et de siècles. Uniquement esthétiques, ces pièces uniques n’ont pas vocation à être utilisées. Entre séduction et répulsion le design questionne bien là son rôle ainsi que son rapport avec l’art. De même lorsqu’il a conçu Pump it up, son fauteuil interactif, ce n’était pas la simple assise qui était au centre des préoccupations du designer Nacho Carbonell. Nouvelle star du design et lui aussi ancien élève de la Design Academy d’Einhoven il a désiré souligner les liens qui nous unissent à notre environnement. Lorsque grâce à notre poids de petits animaux en latex se gonflent, il transforme d’une manière ludique le simple acte de s’asseoir en un acte de création.

Retour à la nature
Fuyant les moyens de production industriels, cette nouvelle génération de designers prône un retour à l’artisanat et à la pièce unique. Ils privilégient la récupération ainsi que le détournement de matériaux et affirment le désir d’un monde plus humain ou l’on ne se cramponnerait plus aux objets que l’on possède, mais où on prendrait conscience de leur caractère éphémère. Poussé par des préoccupations écologiques, des désirs d’économie et d’humanité, on observe un retour à la nature marqué dans les créations actuelles. Ainsi Nacho Carbonell s’inspire du monde animal et végétal pour créer des hybridations comme avec Evolution, ses poétiques chaises coquillages, à la coquille en papier mâché. La collection comporte aussi plusieurs pièces des Brésiliens Fernando et Humberto Campana. Ces designers engagés s’inscrivent dans la logique du design povera. Ils sont les créateurs du célèbre fauteuil Favela entièrement construit de matériaux de récupération. A son côté une autre de leurs créations, un fauteuil entièrement tissé de mauvaise herbe. Cette racine qui étouffe les arbres trouve ici une nouvelle vie et devient une métaphore de la ville qui chaque jour prend un peu plus le pas sur la forêt. Dans cette même démarche la designer Julia Lohmann a récupéré pour son banc Belinda des restes de l’industrie de la viande, l’effet est saisissant.

Clémentine Randon-Tabas

 


extrait du communiqué de presse :

 

En collaboration avec l’Institut Néerlandais et à l’occasion de la Paris Design Week 2013, Lidewij Edelkoort, une des plus célèbres expertes de tendances au monde, montre pour la première fois au public sa collection privée de design. The Edelkoort Design Collection offre un regard fascinant sur la première décennie du design néerlandais et international au 21ème siècle.
Edelkoort a collectionné des pièces de design qui ont suscité des tendances majeures. Tendances créées par une nouvelle génération étant en phase avec la technologie dans un contexte post-millénaire et explorant également souvent l’artisanat et les valeurs de la matière.
L’exposition déploie dans les salons du 4ème étage de l’Institut Néerlandais des oeuvres de designers contemporains rarement vues en France, telles que Pump It Up, le projet lauréat de Nacho Carbonell (Espagne), une édition de pigment naturel du mobilier Clay de Maarten Baas (Pays-Bas), également du même artiste un grand piano bébé carbonisé, le premier d’une série pour sa fameuse collection Smoke, les Glassworks de Dick van Hoff (Pays-Bas), un fauteuil TransPlastic par Fernando & Humberto Campana (Brésil), des oeuvres Farm par Studio Job (Pays-bas) et 7 Pots / 3 Centuries / 2 Materials, des pièces uniques de Hella Jongerius (Pays-Bas).
Lidewij Edelkoort est sans conteste la plus reconnue au monde des chasseuses de tendances. Sa société Trend Union produit des cahiers de tendances utilisés par des stratèges, des designers et des gens du marketing pour des marques qui vont de Armani à Zegna dans des marchés variés de Zara à Prada. Ses prévisions soulignent les concepts qui seront importants pour les saisons à venir dans des industries aussi diverses que celles de la mode, du textile, du design, de l’intérieur, de l’architecture, de la nourriture, du luxe, de la technologie et du transport.
En tant qu’ancienne directrice de la Design Academy Eindhoven (1998-2008) et que fondatrice de la Designhuis, considérée comme une des vingt personnalités les plus influentes dans le monde du design par le magazine Icon, Edelkoort est devenue une patronne de l’industrie du design et de l’éducation du design novateur. Elle a reçu plusieurs récompenses importantes, en incluant le Prins Bernhard Cultuurfonds Prijs en 2012.

A l’occasion de l’exposition, un catalogue est publié, en présentant des images en couleur ainsi que des textes sur le design contemporain signés par Lidewij Edelkoort. Une séance de dédicace avec l’auteur se tiendra pendant le vernissage le 10 septembre à 20h.