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“New Photography in Korea” Exposition collective |
Légendes de gauche à droite :
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texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt
C’est à l’hôtel Winssinger, construit par Victor Horta à la fin du dix-neuvième siècle, que la Galerie Paris-Beijing ouvre depuis près d’un an ses portes au public bruxellois. Elle y accueille jusqu’au 9 novembre l’exposition New photography in Korea, fruit d’un travail de prospection mené minutieusement depuis quelques années par Romain Degoul, directeur de la galerie. Elle réunit en un même espace les deux premiers volets – déjà présentés séparément à Paris – d’une exposition en trois temps. Dix-sept artistes représentent la Corée du sud. Dix-sept parcours singuliers, de l’amateur, agent de police à ses heures, au photographe de mode travaillant pour Vogue. Dix-sept visions hétéroclites d’un pays en transition. Dix-sept photographes qui partagent une même rigueur technique frôlant l’excès, l’attrait du gigantisme et une esthétique rigoureusement contrôlée. Sous la verrière, entre le bois du parquet et la verdure des arbustes de la cour, se dressent les images de Seung Hoon Park. Tressé de négatifs entremêlés, le paysage urbain en damier en ressort complètement déstructuré, déshumanisé. Des éléments récurrents, d’autres qui semblent sortir de nulle part, et voilà que notre esprit vagabonde, jusqu’à ce qu’un fragment de réel vienne le récupérer. A l’étage, les murs épais permettent d’oublier le va-et-vient des voitures et des passants. Les pièces sont calmes et l’on plonge, comme dans un songe, dans la nostalgie des photographies de Won Seung Won. Du village rural de son enfance, il ne reste rien. Rasé. Englouti par les gratte-ciels. Privée de racines, la photographe ne peut que reconstituer son éden perdu à coup de retouches numériques. Dans la brume ou sous un ciel dramatique, la petite fille observe, cherche son chemin. Et nous continuons le nôtre. De pièces en pièces, les vestiges de l’ancienne demeure art nouveau arrêtent le regard de celui qui est attentif aux accessoires du quotidien. De la poignée de porte au radiateur, de petits détails nous font voyager de la Belgique à la Corée, d’une époque à une autre. Tout va bien. Ou presque. A mesure que l’on observe les images d’Ayoung Kim, notre sérénité s’envole. Les murs épais deviennent carton plume, la rue tranquille une scène hostile. Il se passe quelque chose. Une baignoire remplie de sable sur le balcon d’un immeuble. Une chaise tombée par terre. Des pieds, que l’on croyait posés sur le sol. Un homme prêt à sauter. Tout a une fin. Notre périple, lui, est loin de se terminer. Derrière la maison ancienne, une construction moderne nous invite à d’autres questionnements. Aux murs, dans la pièce baignée de lumière, plusieurs séries de portraits interrogent notre identité. De l’inculcation du genre dans une société de consommation avec JeongMee Yoon à la confrontation des canons culturels de beauté chez Dorothy M. Yoon, notre rêverie prend forme, se déforme, se perd. Et nous avec. Nous quittons alors les lieux pleins d’espérance. Il ne nous reste plus qu’à attendre. Attendre le troisième volet de cette série. Et puis qui sait… attendre que la Corée du nord nous offre elle aussi, à son ouverture, pléthore de photographes jusqu’alors méconnus. Julie-Marie Duro
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extrait du communiqué de presse :
Les artistes : Ayoung Kim, Chan Hyo Bae, Dorothy M. Yoon, Duck Hun Hwa, Hyo Jin In, JeongMee Yoon, In Sook Kim, Mo Kwang, Kyung Soo Kim, Hein Kuhn Oh, Seung Hoon Park, Sang Hyun Lee, Sung Soo Koo, Won Seoung Won, Sohee Kim, Suntag Noh, Han Sungpil
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