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“Biennale de Lyon, 12ème édition” Entre-temps... Brusquement, Et ensuite
à Lyon

du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014



www.biennaledelyon.com

 

© Anne-Frédérique Fer, journées professionnelles, à Lyon, le 10 et 11 septembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Alain Robbe-Grillet, L'Eden et après, N’a pris les dés, 1971. Film.. Courtesy de l'artiste. Copyright : © 1971 Fonds Alain Robbe-Grillet/IMEC Images. Photographe : Catherine Robbe-Grillet. Tous droits réservés.
2/  Hiraki Sawa, Did I ?, 2011. Video noir et blanc, 9'54".Courtesy de l'artiste et de James Cohan Gallery, New York. © Droits réservés.
3/  Ding Zhang, Buddha Jumps over the Wall, 2012. Vidéo. Courtesy ShangART Gallery. © Droits réservés.

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt

 

Finalement, Gunnar Kvaran, commissaire invité de la Biennale de Lyon, aime qu’on lui raconte des histoires, et peut-être même n’importe quelle histoire, pourvu qu’elle comporte des images, et que lui soit surpris, qu’on l’emmène autre part, et que cela recommence toujours sous une autre forme.

Car, c’est la thématique centrale de cette 12e édition de la Biennale : le récit visuel et sa structure formelle, et Gunnar Kvaran, historien de l’art et directeur du musée Astrup Fearnley de Norvège, nous livre le meilleur de ses découvertes personnelles, accumulées durant les 20 années qu’il a passées à parcourir le monde et les expositions. C’est dire que l’on trouve côte à côte autant d’artistes confirmés que de jeunes pousses dans cette nouvelle édition de la Biennale de Lyon.

Le fil que Gunnar Kvaran a choisi de dérouler, témoigne d’une subjectivité pleinement assumée. Un fil dont la logique reste à peine perceptible et joue toujours d’une fluidité et d’une variété qui évitent les redondances et nous maintiennent en haleine, de la Sucrière aux berges de la Cité Internationale. On navigue ainsi d’une énigme à l’autre, si bien qu’histoire personnelle et vision du monde, espace mental et événement politique se retrouvent questionnés l’un par l’autre, dans une polyphonie des formes narratives et un dépassement de l’affrontement entre figuratif et conceptuel, puisque l’idée est fréquemment contenue dans la structure formelle de l’œuvre.  

Jouant de formes relativement nouvelles (rébus, association libre, impact mural, enchaînement aléatoire, papier-peints), ou déjà aujourd’hui largement inscrites dans les pratiques (accumulation d’objets, montages vidéo, installations hybrides, etc.), il est frappant d’observer que  de nombreux jeunes artistes interrogent la nature polysémique des images dont le statut oscille souvent entre objet et signe (Neïl Beloufa, Antoine Catala, Karl Haendel, Dineo Seshee Bobape, Laure Prouvost, etc.). Avec Superlatif and resolution, Neïl Beloufa structure la narration dans la simultanéité des événements, mêlant  images et objets, associés selon des liens plus ou moins solides, plus ou moins visibles, traduisant la complexité et la fragilité de nos espaces de perception et de pensées. Tout à la fois virtuose et déclencheur de pensées, Antoine Catala, dans une grande maîtrise des techniques de création visuelle, opère une déconstruction poétique de la fabrication des images pour construire un rébus qui nous ramènent aux vieux ressorts des structures narratives traditionnelles : le Il était une fois qui donne le titre à l’œuvre de Catala.

Transformée et  altérée, l’image mise en récit peut décupler son pouvoir spectaculaire et magique   (Takao Minami). Elle peut prendre aussi une forme obsessionnelle qui la métamorphose en objets obscènes et démesurés (Ed Fornieles) ou en tapisserie (Lili Reynaud-Dewar et de Robert Gober). Dans une démarche plus minimaliste et méta-narrative, Hannah Weinberger, Patricia Lennox-Boyd se saisissent de la structure de la narration pour lui donner une forme visuelle. Avec Patricia Lennox-Boyd et son One thing After Another After Another, c’est l’enchainement même d’éléments de peu d’importance (ici, la préparation des œufs) qui est exposé. Chez Hannah Weinberger, avec Every Other year, l’image disparait presque pour faire place à deux amplis reliés entres eux et diffusant dans une confusion apparente des récits de partout et de nulle part.  L’histoire contée n’a-t-elle vraiment plus d’importance ? Je ne pense pas que ce soit le propos de Gunnar Kvaran, qui cherche surtout  à travers ces œuvres à dire à quel point les histoires sont multiples, complexes et simultanées, tant dans leur dimension personnelle que politique. C’est peut-être l’exigence première de Gunnar Kvaran : que les œuvres d’art rendent compte de cette complexité dans leurs structures formelles ;  et que l’image dans sa dimension sculpturale, plane ou écranique y soit re-questionnée.

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

Directeur artistique : Thierry Raspail

Commissaire invité : Gunnar B. Kvaran
Régisseur artistique général : Thierry Prat

Les 5 lieux : Le Musée d’art contemporain, La Sucrière, La Fondation Bullukian, L’église Saint-Just et La Chaufferie de l’Antiquaille

 

Les artistes : Jonathas de Andrade Souza, Ed Atkins, Trisha Baga, Matthew Barney, Neïl Beloufa, Gerry Bibby, Juliette Bonneviot, Dineo Seshee Bopape, The Bruce High Quality Foundation, Antoine Catala, Xavier Cha, Paul Chan, Ian Cheng, Dan Colen, Petra Cortright, Jason Dodge, Aleksandra Domanovi, David Douard, Mette Edvardsen, Erró, Roe Ethridge, Edward Fornieles, Gabriela Frioriksdottir, Robert Gober, Karl Haendel, Rana Hamadeh, Louise Hervé & Chloé Maillet, Fabrice Hyber, Glenn Kaino, John Kelsey, Jeff Koons, Donna Kukama, Margaret Lee & Michele Abeles, Patricia Lennox-Boyd, Laida Lertxundi, aalliicceelleessccaannnnee&ssoonniiaaddeerrzzyyppoollsskkii, Ann Lislegaard, Nate Lowman, MadeIn Company, Václav Magid, Helen Marten, Thiago Martins De Melo, Bjarne Melgaard, Takao Minami, Meleko Mokgosi, Paulo Nazareth, Paulo Nimer Pjota, Yoko Ono, Aude Pariset, Laure Prouvost, Lili Reynaud-Dewar, James Richards, Tabor Robak, Matthew Ronay, Tom Sachs, Georgia Sagri, Hiraki Sawa, Mary Sibande, Alexandre Singh, Sumakshi Singh, Gustavo Speridião, Tavares Strachan, Nobuaki Takekawa, Ryan Trecartin & Lizzie Fitch, Peter Wächtler, Hannah Weinberger, Ming Wong, Helga Wretman, Yang Fudong, Yang Zhen Zhong, Anicka Yi et Zhang Ding.

 


Edito par Thierry Raspail, Directeur artistique


Biennales de Lyon, la règle du jeu
Depuis la création de la Biennale en 1991, je propose aux commissaires que j’invite de réfléchir à un mot-clé. Celui-ci vaut pour trois éditions successives. Puisé dans l’actualité immédiate, à l’usage fréquent et aux amplitudes sémantiques incertaines, ce mot appelle une interprétation artistique autant que sociétale. Il y eut d’abord Histoire en 1991, puis Global en 1997, Temporalité en 2003 et enfin, de 2009 à 2013 : Transmission.

Au mot Transmission que je soumets à Gunnar B. Kvaran, celui-ci me répond de façon littérale par Récit. Le terme n’est pas plus un sujet qu’un titre. Il est simplement le point de départ d’un dialogue à partir duquel nous construisons trois plateformes : d’abord, une Exposition, car, quel que soit le mode d’association des oeuvres, leur lieu, leur mode de sélection ou leur absence, il s’agit bien de concevoir une exposition. Ensuite, Veduta, laboratoire de création et d’expérimentation visuelles dans lequel des artistes en résidence, la collection du Musée d’art contemporain de Lyon, des oeuvres de l’expo et des amateurs de tous âges et de toutes appartenances sociales construisent un nouveau rapport visuel au monde. Enfin, Résonance, vaste polyphonie créative dans laquelle des collectifs d’artistes, des jeunes galeries, des néo-institutions ou tout simplement des aventuriers de la forme, dessinent en contrepoint de l’expo un hommage à l’irrationnel, au pluriel et au seul temps qui vaille : le présent, car c’est le seul dépourvu de durée.


Le Récit

Langage structuré au récit manifeste pour les uns, ou image muette à propos de laquelle on peut vaguement dire quelque chose pour les autres, l’art est, à la manière du Vicomte Pourfendu de Calvino, un terrain d’opération tranché aux lignes de front cependant perméables, qui oppose depuis toujours deux factions antagonistes. Les uns rejettent l’idée selon laquelle il y aurait autre chose que le langage qui puisse raconter. Les autres, à l’image de Nelson Goodman, pensent que les oeuvres d’art exemplifient des formes, des sentiments, des idées et construisent des mondes. Vieux débat que celui-ci. Insoluble.
Les récits ont toujours cherché l’explication du monde. D’abord les mythes, puis les dieux et les légendes, et l’Histoire enfin. Et aussi, à l’évidence, tout ce qui relève du langage articulé ou non, dit ou lu ou tu : l’hystérie, la poésie, la littérature, la pensée…

Mais les images ? Que disent-elles ? Que nous raconte la Bataille d’Alexandre d’Altdorfer ? Nous dit-elle que depuis Issus et la période hellénistique jusqu’à Guillaume IV de Bavière, rien n’a changé, que c’est toujours le même truc et qu’il faut réinventer l’Histoire ? Que nous révèle le Baptême du Christ de Piero della Francesca ? Que la Concorde est bien fragile entre l’Orient et l’Occident ou que l’esprit est un ? Nous disent-elles tout cela, ces images, ou ne nous disent-elles rien de tout cela ?

Mais que ce soit l’Oeuvre qui raconte ou l’Histoire qui parle, il y a quelque chose malgré tout, ici, qui ressemble à s’y méprendre à un récit.


Le Texte

C’est au mi-temps des années 80 du siècle dernier qu’apparaît un nouvel héros « universel » : le Texte. Il est né de l’union hiérogamique du structuralisme européen et de la textualité universitaire états-unienne, mais il gagne bientôt le reste du monde pour devenir un « intertexte », puis un « supra texte » généralisé avant d’être le « cybertexte » des réseaux que l’on connaît. Fredric Jameson le dira comme ça : « L’ancien langage de l’“oeuvre” - oeuvre d’art, chef-d’oeuvre - se voit partout remplacé par le langage assez différent du “texte”, des textes et de la textualité. Un langage dont est stratégiquement exclue la réalisation de la forme organique ou monumentale. Aujourd’hui, tout peut être un texte en ce sens (la vie quotidienne, le corps, les représentations politiques), alors que les objets qui étaient auparavant des “oeuvres” sont désormais susceptibles d’être relus comme d’immenses ensembles ou systèmes de textes de diverses sortes ». Ainsi, la « dictature » du futur, portée jusque-là par une Histoire messianique, celle de l’époque moderne, pour laquelle le futur éclairait le présent à l’aune de ce qu’il promettait (à coup sûr, des lendemains radieux), s’effondre au profit d’un récit infini qui englobe le maintenant, l’événement, et bien sûr également l’image et l’art.

Et c’est à cet instant précis, qu’apparaissent soudain de nouveaux modes de composition de récits visuels dont les artistes s’emparent, ou plutôt que les artistes inventent. Ainsi, brusquement, ils grimpent aux murs, filment, portent des masques, dessinent, sculptent, tout cela simultanément. Ils construisent, déplacent, méandrent, concentrent et superposent des temporalités, des supports et des ombres, et des inversions, déplient et dévoilent. Et ensuite, ils découvrent une complexité qui est celle des temporalités du monde et des microrécits qui l’informent. Mais quoi qu’ils fassent, ils racontent – on peut ainsi dire qu’ils transmettent.


Raconte-moi une histoire

Pour Gunnar B. Kvaran, poser récit à côté de transmission c’est par conséquent énoncer l’évidence de ce qui se passe (« Le réel est ce qui se passe », dit le philosophe). Au néo-modernisme qui emplit nos murs et les patine d’une douce nostalgie, Gunnar B. Kvaran oppose une nouvelle attention à la forme. Car c’est une forme inédite de pensée. Et la forme de cette pensée est probablement ce qui dit le plus. Les histoires peuvent être bonnes, mais ce qui les distingue au bout du compte, on le sait, c’est la pertinence de leur forme, car c’est elle qui crée le sens en formant le récit.

Le Petit Prince a dit : « Raconte-moi une histoire », et le poète l’a dessinée.

 

 


Entre-temps... Brusquement, Et ensuite par Gunnar B. Kvaran, Commissaire invité

Les romanciers ou les scénaristes espèrent toujours avoir une histoire intéressante à raconter. Une bonne histoire, c’est aujourd’hui aussi ce que recherchent à tout prix autant les hommes politiques que les marques commerciales pour influencer les comportements des électeurs ou des consommateurs. Les récits du monde ne sont plus simplement innombrables, comme l’écrivait Roland Barthes ; ils sont aujourd’hui omniprésents, installés au coeur même de la vie quotidienne.

La Biennale de Lyon 2013 rassemble et présente des artistes du monde entier qui travaillent dans le champ narratif et expérimentent, à travers leurs oeuvres, les modalités et les mécanismes du récit. L’exposition met ainsi au premier plan l’inventivité dont font preuve les artistes contemporains pour raconter autrement des histoires neuves, en défaisant les codes narratifs mainstream, les mises-enintrigue prêtes à l’emploi.

Ces artistes donnent à leurs oeuvres-récits des formes extrêmement variées, utilisant une multiplicité de registres, matériaux et techniques ou technologies. L’exposition mêle ainsi sculptures, peintures, images fixes et animées, arrangements de textes, de sons, et d’objets dans l’espace, performances, etc. Elle souligne la manière – les manières, plutôt – dont les jeunes artistes aujourd’hui, selon qu’ils travaillent en Europe, en Asie, en Amérique latine, en Afrique ou en Amérique du Nord, imaginent les narrations de demain : des narrations qui négligent les suspenses et les excitations de la fiction globalisée (hollywoodienne, télévisuelle, ou celle des best-sellers de la littérature mondiale) ; des narrations inédites qui défamiliarisent le monde, lui restituent son étrangeté et sa complexité radicales si souvent aplanies et étouffées par les mises-en-récit conventionnelles ; des narrations artistiques qui nous donnent à voir et à comprendre le monde comme toujours neuf et plus intelligible.
Ainsi, une multitude d’histoires, de natures et de genres très différents, que les artistes ont développées à partir d’expériences réelles ou de constructions imaginaires, d’anecdotes tirées de la vie quotidienne aussi bien que de phénomènes sociaux ou d’événements historiques considérables, vont se disséminer et s’entrecroiser sur les différents sites qui accueillent cette année la Biennale : la Sucrière, le Musée d’art contemporain et la Fondation Bullukian, auxquels s’ajoutent pour cette édition deux nouveaux lieux : la Chaufferie de l’Antiquaille et l’Église Saint-Just. Certaines oeuvres, et les histoires qu’elles véhiculent, s’immisceront jusque dans des maisons et appartements privés de Lyon pendant toute la durée de la Biennale, et se prêteront alors aux modes de présentation et de diffusion que les habitants de ces lieux d’exposition insolites souhaiteront inventer pour chacune d’entre elles. Ce sont autant d’histoires que les visiteurs pourront s’approprier et, à leur tour, raconter, en les énonçant autrement, en les développant probablement un peu, et en les déformant parfois sans doute aussi. Elles se propageront selon diverses modalités, au gré de conversations, sur le mode de la rumeur, ou à l’aide des nouvelles technologies des réseaux sociaux, donnant lieu à des récits imprévisibles – augmentés, discontinus et fragmentaires.
Le projet de cette édition 2013 de la Biennale de Lyon travaille la question de la Biennale d’art contemporain comme la construction d’un monde commun, et non donné. C’est la raison pour laquelle le titre choisi pour la Biennale 2013 évite soigneusement d’annoncer une synthèse descriptive des oeuvres qui seront présentées dans les expositions, mais cherche au contraire à les distraire d’une assise explicative commode qui trop souvent contribue à contredire leur polysémie fondamentale.

Entre-temps... Brusquement, Et ensuite

À travers le choix de ce titre (ou de ces titres), qui met l’accent sur les procédés de mise-enrécit, il s’agit donc d’affirmer la nécessité pour une exposition de battre au rythme de son objet : ici, une attention renouvelée à la forme, à la forme comme productrice de sens, et à l’idée que dans un récit, c’est la façon de raconter, de faire récit, l’invention d’une forme narrative nouvelle qui toujours prévaut.

La Biennale de Lyon 2013 prend donc en compte cette problématique dans son organisation, sa communication, son agencement spatial et son déroulement même. Ainsi, un week-end en octobre dédié à la performance est suivi d’un autre en novembre, consacré à la question de la narration dans la vidéo et le film d’artiste contemporain, à partir de projections spéciales et de discussions, mais aussi d’un ensemble de contributions nouvelles d’écrivains et de théoriciens, publiées et diffusées tout au long de la Biennale, qui viendront à chaque fois ouvrir de nouvelles séquences évolutives du projet et étoffer la communauté des questionnements qui l’ont inspirée.

Si elle souhaite, avant toute autre chose, être une manifestation artistique collective, plurielle et partageable, cette nouvelle édition de la Biennale de Lyon n’en demeure pas moins complètement subjective et pleinement assumée comme telle. La liste des artistes qui la composent retrace l’itinéraire qui m’a conduit à lui donner sa forme actuelle. Erró, Yoko Ono et Alain Robbe-Grillet sont les artistes qui, les premiers, m’ont impressionné par leurs façons d’inventer, avec leurs oeuvres, une politique de la narration visuelle, en faisant apparaître comme contingent ce qui nous est présenté comme naturel et inévitable, en contestant le mythe de l’ordre naturel du récit qui sert à tout ordre social, moral, politique pour s’établir et se prolonger.

Robert Gober, Jeff Koons, Matthew Barney, Fabrice Hyber, Tom Sachs et Paul Chan représentent un deuxième cercle d’invités : celui des artistes avec lesquels j’ai collaboré au cours de ces quinze dernières années, qui ont poursuivi ces explorations pionnières et conçu encore d’autres manières de formaliser visuellement des histoires. En travaillant et en dialoguant avec eux à l’occasion de différentes expositions, j’ai compris l’importance que pourrait revêtir un projet d’une grande exposition collective imaginée autour de ces questions. Enfin, pour ne jamais céder au sommeil des pensées closes, conscient de la nécessité d’être constamment en quête de nouveaux modes d’interprétation et de narration du monde, j’ai choisi de présenter à la Biennale de Lyon toute une nouvelle génération d’artistes découverts au cours de mes recherches et nombreux voyages de par le monde pour la Biennale, et qui à leur tour, renouvellent les manières de restituer toute la complexité du monde d’aujourd’hui à travers des expérimentations narratives qui prennent forme au-delà des mots.

 

 

Événement en parallèle

Dans le cadre de la 12 ème Biennale de Lyon, le Palais de Tokyo présente en 2 temps les Modules Hors-les-murs.
Ouvert sur la création la plus contemporaine, le Palais de Tokyo déploie une vaste activité en faveur des artistes émergents. Le programme des Modules - Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent est devenu en quelques années un incontournable outil d’expérimentation, véritable laboratoire de la création qui reflète le dynamisme et la vitalité de la scène artistique. Pour en augmenter le rayonnement à l’occasion de grandes manifestations internationales, le Palais de Tokyo fait voyager les Modules et présente dans le cadre de la Biennale de Lyon les oeuvres de jeunes artistes.

DES PRÉSENTS INACHEVÉS du 10 septembre au 3 novembre 2013

au bâtiment Euronews (56 quai Rambaud, 69002 Lyon à 50 m de la Sucrière)

du mardi au vendredi de 11h à 18h, samedi et dimanche de 11h à 19h. Entrée libre.

Oliver Beer, Julian Charriere, Benoit Pype et Jeremy Shaw : les oeuvres de ces quatre artistes, présentés dans le nouveau bâtiment d’Euronews conçu par le duo d’architectes Jakob + MacFarlane, franchissent la barrière matérielle du visible en s’intéressant aux phénomènes qui résistent à notre oeil et à notre perception immédiate. Autour des scénarios de l’invisible, chacune des oeuvres décèle l’inachèvement du présent et dessine une architecture du vivant. Utilisant la pensée, l’accident, les micro-organismes, une explosion nucléaire, une note musique ou la transe comme révélateurs de l’imperceptible, les artistes des Modules attirent notre attention sur les mouvements et la beauté de l’insaisissable.
Chaque oeuvre souligne ainsi la fragilité et la précarité des savoirs, de la connaissance et du langage, dévoilant une négociation permanente avec une histoire vivante, continue, et mouvante. Fonctionnant comme des empreintes, des tentatives d’enregistrement ou des formules allégoriques, ces oeuvres se font l’écho d’intrigues immatérielles et pourtant tout à fait réelles, devenant des intermédiaires entre l’homme et la difficulté de dire et raconter la complexité du monde.


JUSTINE PLUVINAGE, NONEFUTBOLCLUB, PIERRE SEINTURIER

Lauréats du 58ème Salon de Montrouge du 7 novembre 2013 au 5 janvier 2014

au MTMAD - Musée des Tissus et Musée des arts décoratifs de Lyon34 rue de la Charité, 69002 Lyon.
Tous les jours sauf lundi et jours fériés, de 10h à 12h et de 13h à 17h30.

Entrée libre, sur présentation du billet d’entrée aux musées.

Justine Pluvinage, NoneFutbolClub, Pierre Seinturier, lauréats du 58ème Salon de Montrouge, investissent le Musée des Tissus et le Musée des Arts décoratifs. 
Fondés en 1856 dans la lignée de la première Exposition universelle, à la demande des industriels lyonnais, et gérés depuis lors par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, le musée des Tissus et le musée des Arts décoratifs sont les premiers musées d’art appliqué à l’industrie créés en France. Leur mission, depuis l’origine, est de renouveler la création contemporaine par les meilleurs exemples du passé.
Le Salon de Montrouge propose chaque année environ 80 artistes émergents. Chaque artiste sélectionné présente lors du Salon un ensemble d’oeuvres permettant aux visiteurs d’appréhender le mieux possible son travail artistique. Pour la 5ème année consécutive, les lauréats du Salon bénéficient d’une exposition dans le cadre des Modules - Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent du Palais de Tokyo.