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“Etrusques” Un hymne à la vie
au Musée Maillol, Paris

du 18 septembre 2013 au 9 février 2014



www.museemaillol.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 17 septembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Urne dite du « Bottarone », début du IVe siècle avant J.-C. Albâtre peint, H. 88, base 123x38 cm. Florence, Museo Archeologico. © Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana / Antonio Quattrone.
2/  Peliké attique à figures rouges représentant une scène érotique, début du Ve siècle avant J.-C. Argile épurée, H. 34 cm. Tarquinia, Museo Archeologico Nazionale Tarquiniense. © Su concessione della S.B.A.E.M. Museo Archeologico Nazionale Tarquiniense, Tarquinia / Fabio Barbieri.
3/  Fermoir de vêtement, décoré de figures d’animaux, 680-650 avant J.-C. Or, H.10, L.17 cm. Rome, Museo di Villa Giulia. ©Su concessione della S.B.A.E.M. Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt

 

Issues du IXème au IIIéme siècle avant J.C. , les 250 œuvres exposées au musée Maillol nous plongent au cœur de la civilisation Etrusque. La riche culture marchande et artisanale des Etrusques fait sortir ces objets du statut de simples artefacts pour les faire accéder au rang de véritables œuvres d'art.

La variété d'influences dans les motifs et les dessins reflète la richesse des échanges autour de la Méditerranée. Des plaques de revêtement architecturales et urnes funéraires s'ornent de bas reliefs aux personnages suivant les canons du dessin égyptien. Plus loin, des bijoux en forme de dieux ou de scarabées affichent clairement cette filiation. L'influence de l'art grec est bien entendu très présente, tant dans les formes sculptées que le dessin de guerriers et divinités. Mais les liens artistiques et culturels semblent encore plus étendus, en témoignent motifs floraux et dessin de svastika que l'on retrouve dans la tradition indienne. Les thématiques animales s'ancrent dans la tradition classique  : chevaux, tigres, taureaux ornent vases et vaisselle et y côtoient des créatures mythologiques telles que minotaures et griffons.

L'écriture plastique va évoluer par rapport à ses origines et affirmer une identité propre. D'un côté le tracé mûrit, s'affine et se complexifie, allant jusqu'à évoquer l'art de l'estampe asiatique tandis qu'à l'opposé de nouvelles formes apparaissent. Une économie dans l'expression rend le trait presque minimaliste. Un visage, une tête de veau stylisés à l'extrême, décomposés en formes géométriques simples nous renvoient à des représentations contemporaines.

Plus que de la simple décoration, les ornements racontent l'existence quotidienne de la classe dominante. La présence de femmes sur les représentations de banquets et de tournois nous renseigne sur leur statut fort libéré dans la société étrusque, les portraits de princes corpulents témoignent d'une existence prospère et hédoniste. L'apparition d'inscriptions nous indique qui sont les possesseurs de ces objets, ainsi que sur les traditions de dons entre familles, les inscrivant dans une dynamique de vie et de liens sociaux. En cela ce ne sont plus des ustensiles 'morts', issus d'une fouille archéologique mais une matière qui porte en elle les traces de la vie, la mémoire des hommes qui les ont utilisés. L'exposition réussit à nous rapprocher de ces lointains aïeux et à en faire des voisins dont on admirerait ce qu'ils ont laissés derrière eux en déménageant

Sylvain Silleran

 


Teaser du Musée Maillol "Faim de culture?" : http://www.museemaillol.com/faim-de-culture/


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :

Anna Maria Moreti Sgubini — Surintendante honoraire per i Beni Archeologici dell’Etruria meridionale

Francesca Boitani — Directrice honoraire del Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome

 

Considéré le plus souvent comme un peuple originaire d’Orient, enveloppé dans le mystère d‘une langue hermétique, le peuple étrusque eut, avant Rome, un rôle de tout premier plan parmi les grandes civilisations méditerranéennes.

Peuple de marins et de marchands, les Étrusques ont évolué dans un contexte riche de son commerce international et de ses échanges, notamment avec les Grecs, dont ils furent à la fois les émules et les rivaux.


L’exposition organisée par le musée Maillol explore de manière inédite le quotidien des Étrusques. Elle raconte l’extraordinaire aventure de ce peuple qui s’est développé entre le IXe et le IIe siècle avant J.-C. sur un territoire qui correspondrait aujourd’hui à la péninsule italienne.

L’image des Étrusques est trop souvent exclusivement évoquée à travers des témoignages liés au monde funéraire. Cette composante fondamentale a été fortement accentuée par la découverte de nombreuses tombes, particulièrement au cours du XIXe siècle, qui ont constitué la première source des archéologues. Ainsi a-t-on eu tendance, à tort, à les détacher du monde des vivants.


Ce sont justement les différents aspects de la vie quotidienne de cette civilisation gaie et cosmopolite qui sont évoqués dans l’exposition, à travers l’exploration des grandes cités de cette confédération : Véies, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto. La religion, l’écriture, l’armement, le sport, la peinture et la sculpture, l’artisanat avec l’orfèvrerie, les bronzes et les céramiques sont représentés. L’évolution de la connaissance de leur habitat, témoignage fondamental, est également développée.

On y voit une architecture très caractéristique, éloignée des canons classiques, agrémentée d’importantes décorations en terre cuite rehaussées de couleurs extrêmement vives.
250 oeuvres provenant des plus prestigieuses institutions italiennes et européennes sont présentées. L’exposition est placée sous le Haut patronage du Ministero per i Beni e le Attività Culturali. Avec notamment la participation du Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome ; des Musei Vaticani, Rome ; des Musei Capitolini, Rome ; du Museo Archeologico, Florence ; du British Museum, Londres ; de la Bibliothèque nationale de France, Paris ; du Martin von Wagner Museum, Würzburg ; du Staatliche Antikensammlungen et Glyptothek, Munich ; de la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague.

 


Parcours de l’exposition


Le parcours de l’exposition propose une lecture focalisée sur le mode de vie des Étrusques à travers l’évolution de leur habitat : des cabanes primitives du IXe siècle avant J.-C. aux demeures patriciennes aux intérieurs raffinés.

Le monde fastueux des princes et la multiplication des « villes-états » durant l’apogée des VIIe et VIe siècles avant J.-C. sont évoqués à travers l’art, l’économie, les us et coutumes et les manifestations du sacré.


Une sélection d’objets, d’oeuvres d’art et de pièces d’architecture retrace la longue histoire de l’Étrurie antique, des origines des cités à la rencontre avec les civilisations de la Méditerranée et à la naissance de l’écriture : bijoux raffinés en or et en argent ayant appartenu aux aristocrates étrusques – fermoirs, boucles d’oreilles, broches, colliers enrichis de pierres et d’ambre – ; vases en bronze richement décorés destinés, comme les céramiques peintes, aux banquets des personnages éminents ; figures mythologiques qui ornaient les temples ; impressionnantes représentations d’ancêtres comme celles du palais des princes de Murlo ou des monuments funéraires – aussi fastueux à l’intérieur qu’à l’extérieur – …


Ces objets illustrent chacune des grandes cités étrusques dont ils proviennent, nous livrant ainsi leurs spécificités et nous éclairant sur le dynamisme remarquable de cette civilisation : chefs-d’oeuvre des maîtres coroplastes de l’école de Véies, productions multiples des ateliers de Cerveteri, témoignages extraordinaires de la peinture de Tarquinia, impressionnantes sculptures en pierre de Vulci, terres cuites des temples d’Orvieto et expressions artistiques de Chiusi, Populonia, Pérouse ou encore Volterra.
Enfin, à cette période d’apogée succèdent les longues années de tourmente, la conquête de leurs territoires par les Romains, jusqu’à leur anéantissement.
L’exposition fait mémoire de la disparition d’un peuple qui a laissé derrière lui un passionnant patrimoine culturel qui ne nous est que partiellement parvenu, mais qui a exercé une profonde influence sur Rome.