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“Prix Marcel Duchamp 2012” Daniel Dewar et Gregory Gicquel, Le Hall
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Légendes de gauche à droite :
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texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt Trois pièces composent cette œuvre : Une tapisserie monumentale, une imposante sculpture en bois et un assemblage de kakémonos de soie peinte. Il s'agit pour les artistes Daniel Dewar et Grégory Gicquel de provoquer une rencontre avec le spectateur à travers cette monumentalité. En effet, l'échelle gigantesque de la tapisserie, dont la présentation suspendue au plafond rend palpable et inquiétante son poids, impose d'emblée sa présence dans l'espace. Son côté brut, l'épaisseur des mèches de laine irrégulières sont un appel aux doigts plein de promesses. La rencontre s'établit par le sens tactile, nous appelant à nous approcher. Puis le chaos des couleurs, innombrables pixels démesurés, nous submerge et nous repousse. Avec le recul l'image trouve un sens, quatre dessins apparaissent : un kimono, un homard, une paire de baskets et un corgi. Tout comme les artistes de Hip Hop ont utilisé le sampling pour créer du nouveau à partir de fragments de la culture musicale des précédentes générations, ici ce sont les traditions de l'artisanat et du pop art qui sont samplées et remixées. Sculpté dans un large tronc de chêne, dont une section tient lieu de socle, un imposant personnage se tient droit, les bras le long du corps, comme au garde à vous. Son aspect quelque peu anguleux, musculeux, assume la solidité de l'essence qui le compose. Cette puissance virile exprimée dans son corps ainsi que la rigidité de la posture lui donnent un aspect martial plus que sportif. Tournant le dos à l'entrée de l'espace, il nous invite à entrer pour contempler ses traits. Faisant face à la tapisserie, il forme un contraste saisissant, sa rigidité et sa solidité s'opposant à la douce souplesse de la laine et à ses dessins vifs et joyeux. Enfin, sur le mur opposé, de longs kakémonos de soie juxtaposés offrent l'image apaisante d'une carpe nageant au milieu d'algues et de plantes aquatiques. D'inspiration asiatique, cette peinture sur soie reprend les codes millénaires du travail à l'encre de chine. Mais la vivacité de ses couleurs et son format d'une extravagante démesure remixent la culture ancestrale en en brouillant les pistes. Des verts flashy, presque fluos éclatent en taches floues de lavis et s'imposent sur les nuances grises du poisson, comme si le décor était plus important que le sujet. Les dimensions sont plus proches de celles d'une fresque de street art que de l'art traditionnel auquel l'oeuvre s'affilie. La remarquable démonstration de maitrise des techniques artistiques ainsi que l'étendue du travail réalisé imposent le respect. L'oeuvre lauréate du prix Marcel Duchamp s'inscrit dans notre culture contemporaine du remix et nous offre deux niveaux de lecture selon notre approche. Est-ce une réinterprétation actuelle d'artisanats classiques ou bien du street art patiemment matérialisé par un savoir-faire séculaire ? Sylvain Silleran
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extrait du communiqué de presse :
commissariat
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Fondée en 1994 et présidée par Gilles Fuchs, l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français regroupe 300 collectionneurs d’art contemporain engagés intensément dans l’aventure de la création et mobilisés autour de la scène française. Créé par l’ADIAF en 2000, le Prix Marcel Duchamp distingue chaque année un lauréat parmi quatre artistes français ou résidant en France, travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels : installation, vidéo, peinture, photographie, sculpture... Lauréats du Prix Marcel Duchamp Thomas Hirschhorn (2000), Dominique Gonzalez-Foerster (2002), Mathieu Mercier (2003), Carole Benzaken (2004), Claude Closky (2005), Philippe Mayaux (2006), Tatiana Trouvé (2007), Laurent Grasso (2008), Saâdane Afif (2009), Cyprien Gaillard (2010), Mircea Cantor (2011), Daniel Dewar et Grégory Gicquel (2012). |