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“Alaïa” article 1084
au Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

du 28 septembre 2013 au 26 janvier 2014



www.palaisgalliera.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, le 30 septembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Alaïa, Robe courte à motif panthère en anamorphose. Automne-Hiver 2010. Maille jacquard de laine et élasthanne. Archives personnelles de Monsieur Alaïa. © Illustration Aurore de la Morinerie, 2013.
2/  Alaïa, robe bustier, couture P/E 2003. Bustier de cuir moulé et jupe en taffetas. Archives personnelles de Monsieur Alaïa. © Patrick Demarchelier.
3/  Alaïa, Robe bustier bordée de coquillages, Printemps-Été 1990. Ficelle et élasthanne. Archives personnelles de Monsieur Alaïa. © Illustration Aurore de la Morinerie, 2013.

 

extrait du dossier de presse

Commissariat de l’exposition :
 Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

Scénographie : Martin Szekely, designer



Le Palais Galliera célèbre Azzedine Alaïa en lui consacrant son exposition d’ouverture. Cette première rétrospective parisienne est présentée dans les galeries rénovées du palais, ainsi que dans la salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Une sélection de soixante-dix modèles iconiques retrace le parcours créatif unique d’Azzedine Alaïa.

Son apprentissage est intimement lié aux clientes qu’il a su séduire par des vêtements sur mesure, des personnalités légendaires comme Louise de Vilmorin, Arletty ou encore Greta Garbo. Encouragé par son ami Thierry Mugler, il présente en 1979 sa première collection griffée, et déjà il rend le cuir plus fragile, plus sensuel aussi.
Le jersey et le stretch, dont il drape les corps, rappellent l’École des Beaux-Arts de Tunis où il étudia la sculpture : « Quand je travaille le vêtement, il faut que ça tourne autour du corps, de profil et de dos ». Les zips tracent leur chemin autour des robes, les oeillets percent les manteaux, les piqûres soulignent le galbe des tailleurs…

Alaïa a modelé un corps nouveau tel un sculpteur dont les mains façonnent la mousseline ou le cuir. Il est l’un des rares à maîtriser toutes les étapes de la réalisation d’un vêtement : tracer un patron, dessiner à même la toile les formes et les volumes qu’il a en tête, couper, coudre et dompter les tissus. En inventant de nouvelles morphologies par le simple jeu de coutures complexes, Alaïa est devenu le couturier d’une oeuvre qui traverse le temps. Son influence sur la mode contemporaine est fondamentale. Azzedine Alaïa, infatigable travailleur, artisan sublime de lui-même, poursuit son chemin en préférant « les vêtements qui durent » à ceux qui s’éteignent avec les saisons. Cet insatiable amoureux des femmes confie : « Je fais des vêtements, elles font la mode… ». Les mannequins et amies qu’il a révélées – comme Naomi Campbell, Stephanie Seymour, Linda Spierings, Linda Evangelista, Veronica Webb ou Yasmin Le Bon – sont aussi ses plus fidèles admiratrices.

En 1985, il reçoit deux Oscars de la Mode à Paris. La même année, il défile au Palladium de New York avec Jean-Paul Goude à la direction artistique, enfin, il est célébré au CAPC de Bordeaux avec les sculptures de Dan Flavin.
En 1996, à Florence, une monographie lui est consacrée au Palazzo Corsini, suivie d’une exposition avec les peintures de Julian Schnabel à la Biennale de la Mode.
En 1998, une rétrospective lui est dédiée au Groninger Museum, où ses modèles côtoient les oeuvres de Pablo Picasso, Jean-Michel Basquiat, Anselm Kiefer, Christophe von Weyhe…
En 2000, au Guggenheim Soho, il est exposé avec les toiles d’Andy Warhol.

Au Palais Galliera – qui fut le lieu même de la première exposition Warhol à Paris – les robes d’exception d’Alaïa sont exposées dans une scénographie confiée au designer Martin Szekely. Dans la Salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, elles poursuivent ce dialogue avec l’art si cher au couturier. Les robes d’Alaïa prennent place aux côtés de deux compositions du peintre (La Danse ou Lutte des Nymphes, 1931 et La Danse inachevée, 1931-33) et des Murs de peintures, 1995 de Daniel Buren. La juxtaposition de leurs pratiques artistiques met en avant leurs affinités créatives. Le travail de la forme, du volume et de la matière répète la gestuelle du peintre ou du sculpteur qui module, ajuste, cherche, dans un véritable élan de création, décloisonnant ainsi les liens entre la mode et l’art.
L’association du Palais Galliera et du Musée d’Art moderne trouve ici sa meilleure expression. En créant un dialogue entre les arts plastiques et les arts appliqués, elle témoigne de l’exigence de créateurs avant-gardistes et de pratiques au delà des champs artistiques.