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“Camille Claudel” article 1098
au Musée Rodin, Paris

du 1er au 20 octobre 2013          (prolongée jusqu'au 5 janvier 2014)



www.musee-rodin.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 1er octobre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  La petite châtelaine, Camille CLAUDEL/ADAGP, 1893, marbre, 34,3x28,4x22 cm. Photo Christian Baraja, Musée Rodin, Paris.
2/  Portrait de Camille Claude, CESAR, vers 1884, papier albuminé, 15,5x10,3 cm, Musée Rodin, Paris.
3/  Jeune fille à la gerbe, Camille CLAUDEL/ADAGP, 1887, terre cuite, 35,6x18,5x20,7 cm, photo Christian Baraja, Musée Rodin, Paris.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Pour le 70e anniversaire de sa mort, le musée Rodin rend hommage à Camille Claudel, en présentant toutes les oeuvres de l’artiste en sa possession. Données par son frère le poète Paul Claudel ou achetées par le musée, une vingtaine d’oeuvres remarquables par leur qualité et leur rareté sont exposées au musée Rodin.


Itinéraire d’une femme sculpteur : Camille Claudel (1864-1943), élève, collaboratrice, maîtresse et muse… d’Auguste Rodin 

« Tout ce qui m’est arrivé est plus qu’un roman c’est une épopée, l’Iliade et l’Odyssé et il faudrait un Homère pour la raconter. Je ne l’entreprendrai pas aujourd’hui et je ne veux pas vous attrister. Je suis dans un gouffre. Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar. » Camille Claudel à Eugène Blot, Asile de Montdevergues


Une jeunesse prometteuse 

Fille aînée d'une famille bourgeoise de trois enfants, Camille Claudel nait le 8 décembre 1864, dans un petit village près de Soissons. Sa vocation artistique s’affirme très tôt. Volontaire et tenace, elle poursuit sa vocation en s’installant à Paris pour suivre les cours de l'Académie Colarossi. A dix huit ans déjà, la jeune fille bénéficie des conseils du sculpteur Alfred Boucher qui la présente à Rodin. Très tôt, l’entourage de la jeune fille, son frère, le poète Paul Claudel, témoignent de son tempérament fougueux, volontiers despotique, de son esprit mordant, et plus tard de l’effroyable violence de son caractère, provocateur, excentrique et original.

Rencontre avec Auguste Rodin 

De 1882, date de leur première rencontre à 1892, date de la rupture, Camille Claudel et Auguste Rodin sont comdamnés à ne jamais partager le repos et la stabilité. La sculpture qui occupe une place centrale de leur histoire ne se passe pas toujours sereinement : apprentissage, frustrations, recherche de l’expression, du modelé… mais source d’une connivence incontournable et profonde de leurs esprits… Après dix années de passion amoureuse, de travail, de malentendus et de déceptions réciproques, Camille Claudel tire un trait qu’elle sait définitif sur leur histoire et entend désormais se consacrer exclusivement à sa carrière.

Seule et à l’apogée de son art 

Une fois la relation amoureuse rompue, Camille Claudel s’émancipe de la tutelle de son maître. Dans un souci d’affirmer sa propre identité créatrice, elle privilégie alors des recherches opposées, en expérimentant de nouvelle scènes intimistes. Dans ses nouveaux sujets, dont les Causeuses s’illustrent parmi ses plus fameuses compositions, elle capte et restitue de brefs moments de la vie ordinaire. A l’apogée de son art, elle affirme une nouvelle fois son originalité en réalisant dans la veine de l’Art nouveau La Vague, sous l'influence directe d'Hokusai et du Japonisme. Dans les deux cas, le traitement particulier et complexe des chevelures, l’utilisation de matériaux difficiles comme le marbre-onyx, l’usage sophistiqué de la polychromie et l’audace des compositions… nourrissent son goût affirmé de la performance.

Vers l’issue tragique de 30 années d’exil 

Malgré les troubles qui commencent à se manifester, Camille Claudel poursuit son oeuvre et expose jusqu'en 1905. Elle cumule cependant les difficultés matérielles et de graves ennuis financiers alors qu’une persécution latente lui éprouve les nerfs. Sa rancune envers Rodin nourrit son irrémédiable démence, la laissant progressivement dans l’incapacité de se renouveler. Elle frôle la cinquantaine et de sa légendaire beauté il ne reste plus rien. Une semaine après la mort de son père, elle est internée, à la demande de sa famille, le 10 mars 1913, à Ville-Evrard, dans l'Aisne, puis à l'asile de Montdevergues, près de Villeneuve-les-Avignon. Sans même tenter de combattre le refoulement et l’oubli, elle cesse définitivement de sculpter. Elle s'éteint dans la solitude de ses trente années d’exil, le 19 octobre 1943, à l'âge de 79 ans.