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“1925” quand l’Art Déco séduit le monde
à la Cité de l’architecture & du patrimoine, Paris

du 16 octobre 2013 au 17 février 2014



www.citechaillot.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 14 octobre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Tamara de Lempicka, Portrait de Suzy Solidor, 1933. Château-musée de Cagnes-sur-Mer. © 2013 Tamara Art Heritage/Licensed by Museum Masters NYC.
2/  Jacques-Emile Ruhlmann (forme), Sarah Stern Lalique, dit Suzanne (décor). Vase Ruhlmann n°2, 1927 Sèvres, Céramique / 50,5x37,5 cm. Sèvres, Cité de la céramique. © RMN-Grand Palais (Sèvres, Cité de la céramique) – © Martine Beck-Coppola.
3/  Henri Sauvage, Immeuble d’habitation “Studio building”, rue de La Fontaine et rue des Perchamps, Paris16e, vue de la façade au coin de la rue du Général-Largeau et de la rue des Perchamps en fin de chantier (cliché anonyme), 1926-1927. © Fonds Henri Sauvage, SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’artitecture du XXe siècle.

 


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Interview de Emmanuel Bréon, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 octobre 2013, durée 5'16". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat de l’exposition :

Emmanuel Bréon, conservateur en chef du patrimoine, chef du département des peintures murales et des vitraux du musée des Monuments français à la Cité de l’architecture & du patrimoine.

Philippe Rivoirard, architecte DPLG, historien de l’architecture des années 30

Formes géométriques, pures et dynamiques, le style Art Déco (1919-1940) se caractérise par son attractivité et sa vivacité. Né de l’impulsion des créateurs français tels que les architectes Henri Sauvage, Robert Mallet-Stevens, Roger-Henri Expert, Pierre Patout, les décorateurs André Véra, Louis Süe, André Mare et Jacques-Émile Ruhlmann, les couturiers Paul Poiret et Jean Patou ou encore les sculpteurs Martel, Janniot, Sarrabezolles…, il est le fruit d’une vision commune émanant de champs artistiques variés.

La Cité de l’architecture & du patrimoine, installée dans le Palais de Chaillot, dernier chef-d’œuvre de l’architecture Art Déco, présente la première grande rétrospective française rendant hommage à une esthétique qui a su unir des créateurs du monde entier et acquérir une popularité pérenne et dont l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de 1925 à Paris a signé l’apogée. Les singularités du style Art Déco seront mises en lumière au travers de mobilier, maquettes et dessins d’architecture mais aussi sculptures, peintures et objets d’art, et présentées sur une étendue de 1100 m2.


L’exposition

L’exposition s’organise selon une suite de séquences thématiques qui s’attachent à démontrer les clés du succès international du style Art Déco et ses influences dans les différents domaines artistiques. Après la comparaison et distinction avec l’Art Nouveau, notamment au travers des plans, maquettes et photographies de la Villa Majorelle de Henri Sauvage à Nancy et de la Villa Cavrois par Robert Mallet-Stevens, l’exposition présente les grandes figures de la création française dont les réalisations des années 1910 portent, déjà, les caractéristiques de l’Art Déco : les architectes Henri Sauvage et Auguste Perret, le décorateur André Véra, le couturier Paul Poiret ou le créateur Jacques-Emile Ruhlmann.

À partir des années 1920, le style Art Déco se développe dans un contexte marqué par les avancées technologiques et la modernité (aviation, automobile, radio, cinéma muet). Mouvement et vitesse inspirent artistes et architectes : les premiers cinémas Art Déco voient le jour comme le Louxor en 1921 (Henri Zipcy) ou le Grand Rex en 1932 (Auguste Bluysen). Les mentalités évoluent et des personnalités comme la peintre Tamara de Lempicka, Charlotte Perriand, Kiki de Montparnasse, Louise Brooks, Coco Chanel, Joséphine Baker ou Habib Benglia (premier acteur africain du cinéma français) contribuent à cette ouverture d’esprit et véhiculent ce style.

Le parcours se poursuit avec une large séquence consacrée à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels de 1925, qui fit émerger la dénomination d’«Art Déco». Implantée sur l’esplanade des Invalides à Paris, l’exposition de 1925 est marquée par les pavillons de l’Ambassade française et de la Manufacture de Sèvres, par ceux dédiés aux enseignes des Grands Magasins, ainsi que par le Pavillon du tourisme de Robert Mallet-Stevens et le Pavillon du collectionneur de Jacques Émile Ruhlmann, construit par Pierre Patout et aménagé en collaboration avec les sculpteurs Joseph Bernard et Alfred Janniot ou le peintre Jean Dupas. Suivront la reconstruction de l’après-guerre 1914/18 et le développement de l’architecture Art Déco en France, notamment dans le domaine public (aéroports, gares, hôpitaux, lycées) mais aussi villas privées, magasins : Samaritaine à Paris (Henri Sauvage, 1933), Bibliothèque Carnegie à Reims (Max Sainsaulieu, 1928), Hôtel Plazza à Biarritz (Louis-Hippolyte Boileau, 1928), Gare de Lens (Urbain Cassan, 1926), La Piscine à Roubaix (Albert Baert, 1932) ou la Bourse du travail à Bordeaux (Jacques D’Welles, 1938).

Les paquebots construits dans l’entre-deux guerres, tels l’Ile - de- France (1926) et le Normandie (1932), seront les véritables ambassadeurs du goût pour le style Art Déco. Un espace reconstitué d’après le Normandie cherchera de faire renaître leur magie par des photographies, portfolios et dessins.

Une dernière section importante est dédiée à la résonance mondiale de ce mouvement esthétique. Après le succès retentissant de l’exposition de 1925 à Paris, architectes, artistes et décorateurs français sont appelés dans les grandes villes du monde pour exercer leurs talents. À New York, Alfred Janniot réalise les portes du Rockefeller Center construit par Wallace Harrison, qui avait fait ses études aux Beaux-Arts de Paris. À Madrid, Bruxelles, Porto, Belgrade, Rio de Janeiro, São Paulo, Shanghai, Saïgon, Tokyo, Chicago, les artistes français influencent leurs homologues étrangers qui déclineront ainsi le style Art Déco en lui insufflant souvent un esprit local. L’Art Déco est adopté, et devient ainsi le premier style vraiment international.