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“Roman d’une garde-robe” le chic d’une Parisienne de la Belle Époque aux années 30
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Légendes de gauche à droite :
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texte de Audrey Parvais, rédactrice pour FranceFineArt. Suivant l’histoire personnelle d’une élégante parisienne, Alice Alleaume, le musée Carnavalet expose 400 pièces d’habillement (de la robe aux bijoux, en passant par les souliers) d’une collection provenant en grande partie du musée de la mode, le Palais Galliera, et où sont représentées certaines des plus grandes maisons de haute-couture du début du XXe siècle. Parcours d’une élégante Pour Alice Alleaume, l’amour du beau vêtement, c’est d’abord une histoire de famille. Sa mère couturière, Adèle Dumas, puis sa sœur aînée, Hortense Dumas-Beaudron, vendeuse chez Worth, vont directement influencer sa carrière. À travers une collection impressionnante de robes, de bijoux mais aussi de lettres et de croquis leur ayant appartenu, l’on découvre le parcours de cette femme élégante, véritable incarnation du bon goût parisien. Ses premières années sont déjà marquées par le raffinement de la haute-couture : toilette en mousseline de soie rose brodée de perles et de paillettes, cape de velours rouge ou encore grands et larges chapeaux débordant de plumes …, griffée ou pas, chaque pièce se distingue par son luxe et son éclat. Vient ensuite l’évocation de son activité de première vendeuse au sein de la prestigieuse maison Chéruit, fondée au début du XXe siècle, qui constitue la section centrale et principale de l’exposition. Aux vêtements toujours aussi somptueux qui enchantent l’œil, s’ajoutent certains carnets de commandes d’Alice Alleaume où se succèdent les grands noms d’une riche clientèle cosmopolite. Tels que sur un défilé de mode, les couleurs, bleu profond et rouge soutenu, éclatent alors et les imprimés, fleuris ou plus abstraits, envahissent joyeusement le tissu, comme en témoigne cet incroyable mur d’échantillons qui démontrent le savoir-faire et l’exubérance de l’époque. La propre garde-robe de la jeune femme, où domine la maison Lanvin, occupe la dernière partie de l’exposition et confirme la sûreté de son goût. Les robes de jours en mousseline s’accompagnent de veste et de bijoux et manchettes arachnéens, tandis que les toilettes du soir à la coupe fuselée ne requièrent aucun ornement, malgré leur grande sobriété. Paris, capitale de la mode Alice Alleaume était, à tout point de vue, une femme en accord avec son temps. Aussi n’est-ce pas seulement l’évolution de son goût que l’on peut suivre ici mais aussi celle de tout un pan de l’histoire de la mode. Les robes empesées des années 1910, qui couvrent alors l’intégralité du corps féminin, laissent brusquement place à l’extravagance libératrice des années folles, et le vêtement se fait flottant et confortable mais toujours aussi flamboyant. Sur les murs, les illustrations tirées de la Gazette du bon ton, à laquelle collabore alors la maison Chéruit, évoquent un monde d’élégance et de luxe, où l’or et l’argent rivalisent avec le brun mordoré et le vert intense pour s’incarner ensuite dans des matériaux d’une incroyable diversité : soie, perles, strass ou encore taffetas. Pourtant, la frivolité et l’insouciance s’estompent peu à peu alors que se font ressentir les répercussions de la crise de 1929, le noir envahit l’espace et l’opulence devient moins ostentatoire. Les robes aux drapés froncés qui soulignent la taille, ornées de surpiqures, et manteaux courts adoptent des coupes de plus en plus modernes, parfois même déstructurées, telle cette veste en satin ciré qui allie courbes douces du haut (boutons, nœud de la ceinture et épaules au tissu bouffant) aux lignes droites et verticales de sa partie inférieures (années 1930). Joueuse, Alice Alleaume remplace bientôt les métaux précieux de ses bijoux par du plastique coloré pour contrebalancer le sérieux presque solennel de ses tenues. Et si le temps en ces années qui précèdent la guerre est à la morosité, il n’empêche pas les brusques éclairs de lumière provoqués par l’apparition d’une robe en lamé or au dos largement dégagé et à la moelleuse traîne noire. Alors, la mode comme reflet de l’état d’esprit d’une époque certes, mais aussi impérissable pourvoyeuse de rêves. Audrey Parvais
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extrait du communiqué de presse :
Commissariat
: Imaginez-vous pousser la porte de l’une des plus grandes maisons de haute couture parisiennes au début du siècle dernier… Alice Alleaume, première vendeuse de 1912 à 1923 chez Chéruit, 21, place Vendôme, vous reçoit et vous propose de réaliser vos rêves les plus fabuleux…
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