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“L’école en images” Décors parisiens des années 1930
au Petit Palais, Paris

du 22 octobre 2013 au 26 janvier 2014



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 21 octobre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Eugène Valton, La perspective, esquisse pour la salle de dessin de l’école des garçons de la rue Dombasle, 1879. Coll. Petit Palais. Cliché © Petit Palais / Roger-Viollet.
2/  Albert Harlingue, Les élèves de l’école de la rue du Général-Lassalle décorant les murs de leur salle de classe, 1923 (Paris 19e). Photographie fonds Roger-Viollet. © Albert Harlingue / Roger-Viollet.
3/  Maurice Guy-Loë, Farandole, esquisse pour l’école des filles du boulevard Davout, 1933. Coll. Petit Palais. © Droits réservés. Cliché © Petit Palais / Roger-Viollet.

 


texte de Audrey Parvais, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Avec 80 esquisses, projets de décor pour les écoles maternelles et primaires réalisés par des peintres muralistes, le Petit Palais propose de redécouvrir cette institution telle qu’elle se présentait au début des années 1930, alors qu’elle balançait entre l’héritage des lois de Jules Ferry et un nouvel élan de modernisation.

Exposition-atelier
L’exposition se construit sur la représentation des trois lieux les plus caractéristiques de l’école communale : la classe, le préau et la cour de récréation. Chaque pièce est décorée de nombreuses fresques et peintures, généralement colorées et lumineuses, tels que l’étaient alors les établissements scolaires de l’époque. Et ces images à l’exécution souvent relativement simple mais efficace évoquent des thèmes bien précis relatifs à l’enseignement dispensé dans les années 1930. Les murs du préau rappellent ainsi les notions de territoire français, distinguant dans des représentations claires et synthétiques les paysages montagneux des bords de mer et célébrant le monde rural et les valeurs paysannes. Mais l’exposition se veut surtout ludique et n’hésite pas à solliciter les sens du spectateur et même sa participation active. Elle l’invite à prendre connaissance des matières utilisées pour la confection des fresques par le biais d’échantillons à toucher et accompagnés de textes expliquant chaque procédé ; dans une salle de classe reconstituée avec bancs et tableau noirs, elle lui permet de retrouver les odeurs d’antan, telles que celles du crayon de bois ou des protège-cahiers en plastique ; le visiteur nostalgique peut même s’essayer à tracer ses majuscules sur des ardoises ou à jouer à la marelle.

Préparer le futur
À travers ces peintures et outils, l’exposition ressuscite les anciennes méthodes pédagogiques, comme l’attribution de bons ou de mauvais points, allant même jusqu’à placer dans un coin de la salle de classe le fameux bonnet d’âne, honni de tous. Les images rappellent souvent les grands événements de l’histoire française, comme l’illustre la fresque de Diogène Maillard (1879-1880) avec ses personnages glorieux comme Vercingétorix défiant César ou Jeanne d’Arc, caparaçonnée dans son armure, l’étendard brandi. Chaque outil est aussi l’occasion d’évoquer les activités intellectuelles ou sportives des élèves, activités conditionnées selon leur sexe. Ainsi les garçons n’utilisent pas le dessin de la même façon que les filles. Quand les premiers y ont recours pour assimiler des notions de géométrie, les secondes apprennent surtout à réaliser des patrons qui leur serviront ensuite à coudre. Car, à l’époque, l’école a d’abord pour mission de préparer les enfants aux rôles qu’ils occuperont plus tard dans la société, rôles cloisonnés définis par l’appartenance à un genre et à ses stéréotypes. Elle prépare les jeunes garçons à devenir artisans ou ouvriers, grâce notamment à la représentation idéalisée des différents corps de métier manuels (Édouard-Eugène Valton, 1880), et les petites filles, de parfaites épouses et mères capables de tenir convenablement un foyer. Elle insuffle l’amour de la patrie par l’apprentissage de chansons et comptines traditionnelles mais glorifie aussi le travail, alliant ces deux notions à celle d’un bonheur aux couleurs idylliques (Bonheur, paix, travail, Joseph-Marius Avy, 1932). L’exposition réveille donc le souvenir d’une école qui, avec ses méthodes ludiques alliant jeux collectifs et travaux manuels et intellectuels, se voulait certes joyeuse mais demeurait néanmoins profondément liée aux réalités économiques et sociales de l’époque.

Audrey Parvais

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Isabelle COLLET, conservateur en chef au Petit Palais
Marie MONFORT, conservateur du patrimoine, directrice de la COARC
Fabienne COUSIN, responsable du service éducatif et culturel au Petit Palais
Marc VERDURE, conservateur du patrimoine à la COARC

 

Cette exposition originale vous invite à la découverte des décors peints pour les écoles maternelles et primaires de Paris de 1880 à 1935. Les 80 esquisses inédites exposées pour la première fois au Petit Palais illustrent le rôle de ces décors dans la diffusion d’une pensée moderne appliquée à la pédagogie et à l’environnement de l’enfant.

Ces commandes furent menées à l’initiative de la Ville de Paris dans un souci de « simplicité, de gaieté et de jeunesse ». En 1932, le Conseil de Paris vote un crédit de 10 millions de francs pour lutter contre les effets de la crise économique en aidant la création et l’artisanat. Ce nouvel élan a permis d’embellir et de moderniser les écoles publiques. Diverses techniques de peinture murale, et notamment l’usage de la fresque, sont alors mises en oeuvre pour animer les murs des préaux.

Dans cette exposition participative, petits et grands vont retrouver l’univers familier de l’école communale symboliquement représentée par ses trois lieux les plus caractéristiques : le préau, la classe, la cour de récréation. Chaque espace présente des oeuvres originales, une documentation photographique et des installations pédagogiques multi sensorielles.

L’école en images est le fruit d’un partenariat entre deux institutions de la ville : le Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, et la Conservation des OEuvres d’Art Religieuses et Civiles (C.O.A.R.C), qui a pour mission de conserver et mettre en valeur le patrimoine municipal.



Le parcours de l’exposition

L’exposition renvoie au vécu d’écolier que chacun porte en soi, et s’adresse à toutes les générations, de 7 à 107 ans ! Elle fait redécouvrir un patrimoine ancré dans la vie quotidienne des parisiens.

Le visiteur découvre d’abord l’environnement architectural et les techniques de réalisation des décors. La visite se poursuit dans les trois lieux les plus caractéristiques de la vie scolaire : la classe, le préau, la cour de récréation. Dans chaque section, les esquisses peintes ou dessinées (environ 80) sont regroupées par thème.

Dans la classe, les oeuvres évoquent les apprentissages destinés d’un côté aux filles et de l’autre aux garçons. Dans le préau, sont présentés les projets de décors liés à la notion de territoire, en écho aux leçons de géographie. Dans la cour de récréation, l’on retrouve la silhouette familière d’un marronnier et l’incontournable marelle. Les esquisses évoquent la place des sports, des jeux, des comptines et des rondes dans la pédagogie des années 1930.

Pour enrichir la découverte des oeuvres originales, chaque espace de l’exposition propose des installations pédagogiques multi sensorielles, accessibles à tous de façon autonome. Autour d’un même objet, là où les connaisseurs peuvent approfondir, les plus jeunes s’adonnent à leur activité favorite : la découverte par le jeu.
Afin de rendre la visite vivante, un espace d’atelier prend place au coeur même de l’exposition. Les classes, les enfants et les familles y sont accueillis par les plasticiens du musée.