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“Renaud Auguste-Dormeuil” INCLUDE ME OUT
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 26 octobre 2013 au 19 janvier 2014



www.macval.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 24 octobre 2013 (dans l'ordre des expositions Renaud Auguste-Dormeuil, Mary Sibande, Mikhael Subotzky)

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Légendes de gauche à droite :
1/  Mikhael Subotzky, Self-portrait (with the help of optometrist) L, 2012. Courtesy Goodman Gallery, Johannesburg.
2/  Renaud Auguste-Dormeuil, I was there, Power Blackout, January 30, 2009, Paris, 48°53’02.94’’ N_02°14’55.25’’E’’, 2009, tirage Lambda sous Diasec monté sur aluminium, 109 x 203 cm, courtesy in situ, fabienne leclerc, Paris, crédit photo ; ADGAP pour Renaud Auguste-Dormeuil, Réalisé dans le cadre de la résidence d’artistes d’Eurogroup 2009.
3/  Mary Sibande, Silent Symphony, 2010. Impression numérique, 90 x 60 cm. Courtesy Gallery Momo, Johannesburg.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Frank Lamy



Cet automne, le Musée d’art contemporain du Val-de-Marne présente la première exposition monographique de Renaud Auguste-Dormeuil dans un musée français. L’exposition « INCLUDE ME OUT » se construit à partir d’une question simple et néanmoins essentielle : est-ce le Temps qui nous traverse - ou est-ce nous qui traversons le Temps ? Si le Temps est calculable, il est par essence irregardable. Comment traduire cette expérience de l’élasticité du Temps ? L’exposition se déroule comme un parcours initiatique réunissant productions récentes et œuvres clefs. Dès l’entrée, nous sommes invités à abandonner nos certitudes pour entrer dans une zone de doute : le territoire de l’art. De l’obscurité à la lumière, aller/retour, il est question d’aveuglement. Que voyons-nous ? Comment voyons-nous ? Comment donner à voir l’irreprésentable ? Les oeuvres jalonnent ce parcours dans les territoires du suspens comme autant d’outils d’analyse. Elles sont des supports plastiques à réflexion et mise en question de notre relation au réel. Paradoxalement, Renaud Auguste-Dormeuil réalise des images « d’absence d’images », des images arrêtées. Ancrées dans des faits historiques, des légendes urbaines, les oeuvres constituent alors autant d’embrayeurs et de tremplins à histoires. Interrogé sur le titre « INCLUDE ME OUT », Renaud Auguste-Dormeuil explique : « Dans Le Mépris de Jean-Luc Godard, lorsque le producteur invite Fritz Lang à venir boire un verre, celui-ci répond laconiquement : Include me out. Avec une insolente élégance, Godard restitue toute la complexité paradoxale de la posture de Fritz Lang. Au-delà, cet "Include me out" est pour moi une manière forte d'exprimer une idée simple dont nous faisons tous l’expérience : ce n'est pas parce que je vis dans cette société que j'y adhère, ce n'est pas parce que je regarde la télévision que j'y adhère... et ainsi de suite pour tant d'autres choses… »


Parallèlement, la Fondation d’entreprise Ricard consacrera une exposition à Renaud Auguste-Dormeuil, « Il serait temps » du 17 décembre 2013 au 25 janvier 2014.


Né en 1968, Renaud Auguste-Dormeuil travaille, depuis le milieu des années 1990, au dévoilement des structures invisibles qui informent notre relation à un réel toujours déjà médiatisé. Artiste aux aguets, il questionne sans relâche la fabrique de l’image envisagée dans son espace politique. Visibilité/invisibilité, luminosité/obscurité, mémoire/oubli, ce que l’on sait/ce que l’on croit savoir, évoquer sans montrer, dire sans narrer… sont autant de balises pour appréhender ses oeuvres qui mettent en formes les codes qui organisent le flux des images. Si les premières préoccupations de l’artiste étaient essentiellement tournées vers les nouvelles cartographies et les obsessions sécuritaires des systèmes d’information et de surveillance, de contrôle social du domaine public, son oeuvre, depuis quelques années, prend un tour plus métaphorique.



En parallèle : Résidences d’artistes au MAC/VAL, 
présentation des oeuvres de Mary Sibande et de Mikhael Subotzky

Commissariat : Valérie Labayle

Dans le cadre des saisons croisées France/Afrique du Sud, le MAC/VAL a invité Mary Sibande et Mikhael Subotzky pour une résidence cet été, à l’issue de laquelle leurs productions seront présentées à partir du 26 octobre 2013. Le travail de ces deux jeunes artistes, lauréats consécutifs du prix pour les arts visuels de la Standard Bank est l’occasion de découvrir deux aspects de la scène artistique sud-africaine.

Mary Sibande est née en 1982 à Barberton au Mpumalanga. Elle vit et travaille à Johannesburg. À travers son oeuvre, elle explore la construction de l’identité dans le contexte post-apartheid de la société sud-africaine et les représentations stéréotypées de la femme. Ses sculptures évoquent le personnage de Sophie, son « alter ego », vêtue d’un vêtement hybride (une grande robe victorienne de couleur bleue surmontée d’un tablier blanc, accessoire des employées de maison), les yeux fermés, rêvant à d’autres possibles : chef d’orchestre, cavalière à cheval… Mary Sibande crée aussi des images numériques dans lesquelles différents scénarios impliquent ce personnage de Sophie. D’immenses bâches représentant ses sculptures et ses photographies ont été exposées dans l’espace public, comme à Johannesburg pendant la Coupe du Monde de football en 2010. Son travail a été montré lors de la Biennale de Venise en 2011. Son exposition personnelle « The purple shall govern », actuellement au National Arts Festival à Grahamstown, sera également présentée dans les principales villes d’Afrique du Sud, dans le cadre de l'itinérance du prix jeune artiste de la Standard Bank. Sa réflexion sur l’identité et le progrès social s’inscrivent parfaitement dans le projet du MAC/VAL sur son territoire. Au MAC/VAL, elle réalise une sculpture de son double, donnant vie à une armée de créatures surmontant une prolifération de racines – une métaphore sur la nécessité de dominer ses angoisses face à la vie et à la maternité.

Mikhael Subotzky est né en 1981 au Cap. Il vit et travaille à Johannesburg. Durant ses années d’étude, il développe déjà un travail photographique avec des détenus, faisant de lui un « militant visuel ». L’ouvrage Beaufort West qui rend compte de son travail à l’intérieur et à l’extérieur d’une prison située sur un rond-point au centre de l’agglomération, met en évidence les importantes disparités sociales de son pays. En collaboration avec Patrick Waterhouse, il réalise un travail d’une grande cohérence autour de l’immeuble de Ponte City à Johannesburg, avec une très forte implication personnelle dans l’échange avec les locataires. Résidant dans cet immeuble, il photographie des habitants successivement dans l’ascenseur, sur leur palier de porte, chez eux, puis photographie la ville de Johannesburg depuis leurs fenêtres. À l’occasion de son exposition itinérante organisée en Afrique du Sud par la Standard Bank, il publie l’ouvrage Retinal Shift, proposant une réflexion sur son travail de photographe et l’acte même de voir et d’être vu, qu’il inscrit dans l’évolution de la société sud-africaine. Le regard sans concession qu’i porte sur le monde qui l’entoure explore les modes de narration de la photographie humaniste. Poursuivant sa réflexion sur le processus de la vision, il présente au MAC/VAL une installation vidéo. Le Val-de-Marne est un territoire qui s’est engagé pendant de nombreuses années dans la lutte contre l’apartheid. Jacqueline Derens, militante antiapartheid depuis 1975, participe en 1986 à la création de l’association RNCA (Rencontre Nationale Contre l’Apartheid), à Arcueil avec Marcel Trigon. Le Département dispose d’importantes archives sur cette association, de films sur la venue de Nelson Mandela en France et le service des Relations Internationales du Département a un accord de coopération avec la Ville de Johannesburg depuis 1999, à la suite des échanges initiés dès 1996 dans le cadre de la nouvelle société sud-africaine émergente.

Ces deux résidences d’artistes au MAC/VAL ainsi qu’un focus sur la scène vidéo sud-africaine visent à montrer la vitalité de la scène artistique sud-africaine. Ces évènements s’inscrivent dans la politique culturelle départementale du Val-de-Marne, qui entretient des relations privilégiées avec l’Afrique du Sud depuis des décennies.