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“Hamish Fulton” En marchant
au Centre régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète

du 30 octobre 2013 au 2 février 2014



crac.languedocroussillon.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 30 octobre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Hamish Fulton, 32 Walks Map 1971-2012, 1971-2012 (Europe). Texte mural, vinyle sur peinture. 506,7 cm x 546 cm x 1,5 mm. Courtesy de l’artiste et TORRI, Paris.
2/  Hamish Fulton, Boulder, 2012 (Pyrénées). Photographie et texte (pièce encadrée). 91 x 79 x 3 cm. Courtesy de l’artiste et TORRI, Paris.
3/  Hamish Fulton, Mètre, 2012. Édition en couleur (15 ex.). Papier Canson Baryta 310 g. 153 x 105 cm. Courtesy Bernard Chauveau Éditeur / Le Néant Éditeur.

 


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Interview de Noëlle Tissier et Muriel Enjalran,
par Anne-Frédérique Fer, Sète, le 30 octobre 2013, durée 7'26". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Noëlle Tissier, Directrice du Centre régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon
Commissaire invitée : Muriel Enjalran

 

Du 30 octobre 2013 au 2 février 2014, le CRAC Languedoc-Roussillon présente une exposition exceptionnelle de l’artiste britannique Hamish Fulton, qui marque son grand retour en France. Intitulée En marchant, cette exposition monographique rassemble de nouvelles productions ! : photographies et wall paintings. Elle ouvre une nouvelle perspective sur le travail de ce “walking artist” historique représenté dans de nombreuses collections institutionnelles et privées, françaises et étrangères, et présent sur la scène internationale depuis plus de quarante ans.

Assimilé à la famille des artistes conceptuels de la 1ère génération, Hamish Fulton, né en Angleterre en 1946, parcourt le monde à pied depuis les années 70, s’adonnant à des marches artistiques (“artistic walks”) qu’il vit comme des performances solitaires. Issu de la célèbre Saint Martin’s School de Londres, l’artiste convient très tôt que le fait artistique ne saurait être cantonné à un travail d’atelier. Avec son ami Richard Long, il décide alors, au début de ces années, de puiser dans de longues marches la matière propice à l’élaboration d’une oeuvre.

Pour lui, “marcher transforme”. L’expérience intime de ces centaines de marches et milliers de kilomètres parcourus est restituée à travers des photographies, wall paintings et sculptures. Ce passage de la sphère privée à la sphère publique fonde sa démarche. Cet artiste conceptuel fut également l’un des premiers avec ceux du Land Art à avoir imposé la photographie dite documentaire dans le champ de l’art contemporain dans les années 70. Ces pérégrinations (Tibet, Népal, Mont Blanc, Canada, Espagne, pour n’en citer que quelques-unes) fonctionnent en échos à d’autres et s’articulent autour de repères géographiques et de systèmes de mesures auxquels il se confronte. Il pénètre littéralement le paysage, démultipliant les points de vue par cette pratique physique qui engage le corps tout entier. Ces marches ont en effet une dimension fortement performative et bousculent voire renouvellent ainsi la conception de la présence de l’art dans l’espace public. Son corps devient sculpture évoluant dans le paysage. Qu’elles aient lieu dans un environnement naturel ou urbain, l’artiste entre en interaction avec lui et ses habitants, inaugurant de nouveaux rapports et de nouvelles trajectoires piétonnières. La marche devient un espace d’énonciation qui fait oeuvre ! : “No walk, no work”. Elles donnent lieu à une série de pièces réalisées avec une grande économie de moyens, qui, bien que rassemblées dans un accrochage minimaliste, permettent au spectateur de revivre de manière allégorique des moments précis de ses voyages.

Pour son projet au CRAC Languedoc-Roussillon, Hamish Fulton a réalisé une marche solitaire de 23 jours à travers les Pyrénées au cours de laquelle il a relié Hendaye à Llançà en suivant en partie le GR 11 espagnol. Les wall paintings et photographies résultant de cette nouvelle expérience particulière entrent ici en résonance avec d’autres wall paintings, nous proposant ainsi une grande traversée au fil des cours d’eau et côtes qu’il a longées, des routes et sentiers parcourus et des massifs traversés depuis des années à travers le monde.

Les salles monumentales du CRAC Languedoc-Roussillon permettent de rejouer les rapports d’échelle du corps aux espaces naturels qu’il a pratiqué. Il offre ainsi au spectateur, à travers ses déplacements, une expérience physique et mentale inédite ! : nous entrons dans le paysage, nous l’éprouvons avec un parcours qui bouscule les unités de temps et d’espace que nous croyions maîtriser en entrant dans le centre d’art.

Une sélection de livres et de catalogues de l’artiste présentée à l’étage prolonge l’exposition et cette plongée dans l’oeuvre où le livre occupe justement une place centrale, tout comme le texte et le langage. Le texte permet en effet à l’artiste de mettre à distance son expérience intime et les points de vue qu’il offre sur ces espaces, pour mieux les partager et les restituer de façon objective voire universelle, en faisant souvent passer des messages écologiques et politiques.