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“Sanne Sannes, The Face of Love” Photographie de la collection du Rijksmuseum
à l'Institut Néerlandais, Paris

du 13 novembre au 15 décembre 2013



www.institutneerlandais.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 12 novembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Sanne Sannes, Sans titre, environ 1967, Tirage argentique.
2/  Sanne Sannes, Pages de la maquette du livre Dagboek van een erotomaan (Diary of an Erotomaniac), c. 1964-67, Tirage argentique montage sur papier.
3/  Sanne Sannes, Femme environ 1966, Vrouw met haar, Tirage argentique.

 


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Interview de Hans Rooseboom, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 novembre 2013, durée 6'22". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaires : Hans Rooseboom et Mattie Boom - Rijksmuseum, Amsterdam.
Organisée en étroite collaboration avec Rijksmuseum



Le Rijksmuseum d’Amsterdam, qui a récemment rouvert après une rénovation de grande envergure, fait actuellement la une dans le monde entier. A travers 8 000 objets exposés dans 80 salles, le musée raconte 800 ans d’art et d’histoire néerlandais. La grande nouveauté est la présentation de pièces du XXe siècle. Dans ce dernier ensemble, la collection internationale de photographies du XXe siècle, constituée au cours de ces dix dernières années, prend une place privilégiée. Les photos et les esquisses de livres de Sanne Sannes comptent parmi les acquisitions les plus importantes de ces derniers temps. Grâce au caractère sensuel et érotique de ces photos, le photographe, disparu très jeune, est considéré comme un représentant typique des années 1960.

Sanne Sannes est né en 1937 à Groningue. C’est dans cette même ville où il s’inscrit, après son bac, à l’Ecole des Beaux-arts Minerva. Sa passion, c’est la photographie et à cette époque, une école des beaux-arts ne pouvait lui offrir les facilités dont il avait besoin. Il quitte l’école et gagne sa vie grâce à la photographie de mode, le cinéma ainsi que la conception de jaquettes de disques. Dans son travail artistique, les femmes et l’érotisme sont un thème récurrent. Son approche non conformiste ne reste pas inaperçue et vers les années 1965 on le considère comme l’un des talents montants de la nouvelle génération. En 1964, son célèbre livre de photos Oog om Oog (L’oeil pour l’oeil) est publié, avec des études photographiques de nues ainsi que des poèmes du célèbre écrivain Hugo Claus. En 1967, Sannes meurt à l’âge de 30 ans, dans un accident de la circulation.

Deux ans après sa mort, le livre de photos typiquement « sixties » Sex à Go Go est publié, suivi par The Face of Love en 1972, deux livres qui provoquent bien des remous à l’époque. Après, son travail tombe quelque peu dans l’oubli auprès du grand public. Ce n’est que dans les années 1990, lorsque son frère décide enfin d’ouvrir l’accès à son héritage – après une longue insistance de la part d’historiens de la photo – que l’oeuvre du photographe est redécouverte. Par conséquent, le premier tome la série classique Monografieën van Nederlandse Fotografen lui sera consacré. Le Rijksmuseum fait l’acquisition de son meilleur travail, dont l’esquisse d’un livre jamais publié, Dagboek van een erotomaan (Journal d’un érotomane). Dès lors, Sanne Sannes appartient définitivement aux classiques de la photographe. Ses livres deviennent culte et son prestige est encore renforcé à l’international lorsque son travail est cité dans The Photobook: a history de Martin Parr et Gerry Badger. Il devient incontournable dans tous les autres livres sur le même sujet qui sont publiés par la suite.

En 1966, Sannes commente son travail photographique ainsi, dans un entretien avec le journal d’Amsterdam Het Parool. « Mes photos créent de l’agitation parce qu’elle partent d’un sentiment d’émotion  (…) parce que la femme ne montre pas son apparence extérieure mais son intériorité : le désir érotique, la peur, la misère et la timidité (…) Les modèles dans les magazines américains genre Playboy sont frigides. Je ne photographie pas la sexualité, je photographie l’érotisme. Ainsi, pour moi, une femme n’est que quelque chose d’infiniment beau. »