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“Anders Petersen” [photographies]
à la BnF Richelieu, Paris

du 13 novembre 2013 au 2 février 2014



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 12 novembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Anders Petersen, From Back Home. 2009. © Anders Petersen. Courtesy Galerie VU’. BnF, Estampes et photographie.
2/  Anders Petersen, Close Distance. 2002. © Anders Petersen. Courtesy Galerie VU’. BnF, Estampes et photographie.
3/  Anders Petersen, Paris. 2006. © Anders Petersen. Courtesy Galerie VU’. BnF, Estampes et photographie.

 


1163_Anders-Petersen audio
Interview de Anne Biroleau, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 novembre 2013, durée 13'17". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Anne Biroleau, conservateur général au département des Estampes et de la photographie, BnF


Pour la première fois à Paris, une grande exposition monographique est consacrée à Anders Petersen à la Bibliothèque nationale de France. Les trois cent trente photographies présentées ne se veulent pas une rétrospective mais une magnifique et fulgurante traversée de l’oeuvre élaborée pendant un demi-siècle par le grand photographe suédois. De l’univers clos de ses débuts à l’ouverture vers le monde, c’est un itinéraire personnel et la vigueur d’un style intuitif et sensuel qui se donnent à voir.

En juin 1974, une acquisition accompagnée d’une généreuse donation fit entrer à la Bibliothèque Nationale 25 tirages de Café Lehmitz, toute première et célèbre série de photographies du jeune Anders Petersen. Son univers, déjà présent dans ses premières images, s’est depuis déployé, amplifié, son écriture s’est affirmée.

« C’est aujourd’hui un photographe mondialement reconnu et célébré que la BnF a le privilège d’accueillir sur les cimaises de la Galerie Mansart », déclare Bruno Racine, président de la Bibliothèque.

Petersen, élève de Christer Strömholm, partage avec lui son approche du monde et sa pratique, celle d’une photographie en noir et blanc, vibrante, dynamique, percutante, proche du snapshot. Ni brutalité, ni voyeurisme, ni complaisance ne viennent entacher la qualité des rencontres, l’absolue sincérité du photographe dans sa relation à autrui. C’est un surgissement de la chair des êtres et des animaux rencontrés au fil des voyages, une émergence des objets du monde, de ses beautés et de ses singularités. Ces scènes saisies dans la rue, portraits, détails du quotidien extravagant ou banal prennent leur relief grâce à une pratique presque hérétique du cadrage.

« […] Je ne crois pas avoir un style particulier, mais en revanche j’ai certainement une approche particulière. J’aime les gens. On peut voir le fil rouge qui lie mes premières photos et ce que je fais maintenant […] cependant, il ne s’agit pas tellement d’anecdotes et d’atmosphères, il s’agit de lumière et d’ombre. Ce qui m’intéresse c’est une attaque distincte, coupante, qui n’explique rien, qui n’apporte pas de réponses, mais pose des questions. Et plus je trouve de questions et de désirs dans le cadre, plus c’est réussi » écrit Anders Petersen.


L’exposition entend montrer la superbe plasticité de l’oeuvre de Petersen, qui envisage la photographie sous tous les aspects que permet sa nature de multiple. Les tirages analogiques d’époque voisinent harmonieusement avec les impressions numériques, les livres et les planches contact. Par la grâce d’agencements audacieux, libres, variables, parfois proches de l’installation, ces images nous présentent non seulement une conception mais une reconstruction du visible, une manière d’ordonner le chaos du monde.




Présentation


L’exposition que la Bibliothèque nationale de France consacre à Anders Petersen présente des oeuvres issues de toute la carrière du photographe. Sans répondre à la définition canonique d’une « rétrospective », le projet consiste à rendre sensible le « fil rouge », le fil conducteur qui lie les différentes phases de son travail. Plus de 300 photographies sont ainsi exposées, allant des tirages d’époque de Café Lehmitz (1970) aux très récentes séries Soho (2011) et Roma (2012).

Une série ne succède pas à une autre à la manière des chapitres d’un livre ou des articles d’une encyclopédie. En revanche les thèmes se font écho et le vocabulaire plastique – même s’il évolue considérablement entre Café Lehmitz et les images récentes – demeure cohérent et aisément reconnaissable, ce que rend extrêmement visible le parti pris d’une présentation non chronologique.

Rendre compte de la vibration, du dynamisme et de l’émotion propres à la vision du monde d’Anders Petersen, rendre perceptible l’effet d’univers qu’engendre l’ensemble de l’oeuvre, montrer l’invention et l’évolution d’une écriture, telle est la ligne qui est proposée.

Si Petersen réalise ses prises de vues en analogique, les épreuves présentées font cependant voisiner des épreuves aux sels d’argent, y compris des tirages d’époque et des impressions numériques de grands formats. L’impression numérique convient d’ailleurs parfaitement aux oeuvres récentes de Petersen de par les vastes dimensions de tirage qu’elle permet.

Le département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque a acquis en juin 1974 vingt-cinq épreuves de la série Café Lehmitz.
Les photographies présentées lors de cette exposition appartiennent toutes à la collection de l’auteur.




L’auteur et son œuvre

Un photographe de l’épopée intime
Né à Solna (Suède) en 1944, Anders Petersen pratique la photographie depuis plus de 40 ans. A l’âge de 18 ans, encore adolescent, il rompt avec son éducation plutôt traditionnelle et part à l’étranger. C’est ainsi qu’il parvient à Hambourg, ville portuaire riche en bars et cafés où se mêlent les milieux et les êtres les plus disparates. Il y passe trois mois et se lie d’amitié avec les ouvriers, les prostituées, les souteneurs, les travestis, les personnes en marge de la société, en somme tous les personnages de la vie nocturne ou de la contre-culture de l’époque. Le café Lehmitz devient pour lui une seconde famille et, au fil des soirées, il s’intègre parfaitement parmi les habitués : « J’y découvris quantité de bizarreries, des choses et des moeurs qui ne se voyaient nulle part ailleurs. Je suis tombé amoureux de Vanja, une prostituée qui n’avait qu’un an de moins que moi. Je n’étais pas exactement un enfant de choeur, mais un adolescent qui vivait seul à Hambourg. Nous faisions partie d’un groupe et on nous prenait certainement pour un gang de gamins venus du monde entier. Vanja et moi avons traîné pendant au moins six mois, et j’en ai pas mal appris sur ce que signifie le fait de vivre sans privilèges, d’être vulnérable, de lutter durement pour survivre sans pour autant renoncer à ce que l’on croit. C’est une expérience qui, plus que tout autre, m’a construit. » Cette déclaration résume la perception du monde de Petersen : généreuse et âpre. Petersen prendra plus tard, en ce même lieu, ses premières photographies. La série Café Lehmitz lui vaudra alors une reconnaissance immédiate.

Influences
Une rencontre s’avère capitale dans l’évolution et les choix de Petersen. À son retour à Stockholm, il fait la connaissance de Christer Strömholm (1918-2002), le plus grand photographe suédois de l’époque, qui remarque son travail. Petersen connaissait de longue date les photographies de Strömholm, et fut en particulier marqué par l’une d’entre elles prise à Paris (Cimetière sous la neige). L’une de ses propres photographies est d’ailleurs clairement un hommage à cette image. Il est évident, à rapprocher leurs oeuvres, qu’ils partagent une même approche du monde et une même forme d’esthétique : essentiellement celle d’une photographie en noir et blanc ayant l’acuité et le dynamisme du snapshot. Mais également un respect et un souci de l’autre, d’Autrui au sens philosophique. Le respect, l’absolue sincérité, la qualité de la rencontre, sont fondamentaux dès lors qu’il s’agit du portrait, autre grand thème commun aux deux photographes. De 1966 à 1968, Petersen devient l’élève de Strömholm à l’école de photographie de l’université de Stockholm, où ce dernier forma quantité d’étudiants. Parallèlement à ses études, il fonde en 1967 avec Kenneth Gustavsson le groupe photographique Saftra qui produit, dans les années 70, des reportages socialement engagés et critiques sur la société. À l’issue de cette période de formation, Petersen revient à Hambourg, où il photographie à plusieurs reprises le décor et les habitués du Café Lehmitz. En 1970, il y expose 350 photographies prises sur les lieux mêmes, offrant les tirages aux modèles. Le livre Café Lehmitz paraîtra en 1978, après que la série a été présentée à Arles en 1977. Le livre deviendra emblématique du travail de Petersen. Rapidement épuisé, cet ouvrage est recherché des collectionneurs et a été réédité à plusieurs reprises. Ce n’est cependant pas le premier livre du photographe, puisque Gröna Lund, consacré au public d’un parc de loisirs, est paru en 1973. Cette période révèle à la fois la voie et la vocation du photographe, et elle introduit véritablement Petersen sur la scène photographique européenne, puis mondiale. Il n’a pas cessé depuis de faire évoluer subtilement son style, sans renier le contenu et le mode d’approche de ses premières photographies, ni leur ancrage dans l’intime et l’émotion personnelle. Petersen appartient non à une « école », mais à une tendance, un champ où se déploient également les oeuvres d’Ed van der Elsken, Daido Moriyama, Robert Frank...

Après Café Lehmitz
Il convient de souligner que Petersen ne craint pas les sujets difficiles assez proches des thèmes de la photographie documentaire, des sujets demandant une totale disponibilité mentale et une immersion dans des milieux fermés, voire interdits. Il produira ainsi sa série Fängelse (1981-1983) dans une prison de haute sécurité, Rågång till kärleken (1991) montre les pensionnaires d’une maison de retraite, Ingen har sett allt / Mental Hospital (1995) est le fruit d’un travail extrêmement éprouvant au sein d’un hôpital psychiatrique. Parallèlement à ces projets spécifiquement centrés sur un sujet précis, il poursuit un travail au quotidien, journal de voyage, journal photographique qui donnera lieu à plusieurs livres : Close distance ( 2002), Du mich auch (2002), City Diary (2012). From back home publié en 2009 – livre à plusieurs regards – met en relation son oeuvre et celle de son élève, le suédois H.J. Engström. Petersen, invité en résidence à Sète, Rome ou Londres restitue à chaque fois sa vision et sa perception des lieux et des êtres qui s’y meuvent grâce à la publication de livres. Le dernier en date, City Diary, publié en 2012 aux Editions Steidl, mêle ou résume selon le point de vue que l’on adopte, à la fois sa vie personnelle, sa relation avec autrui, son approche de la réalité sociale, qu’elle soit douloureuse ou réjouissante. Ce livre a reçu le prix Paris-Photo Aperture Foundation en 2012. Pour Petersen, un des aboutissements du travail photographique se situe clairement dans le livre. Il montre ainsi que la photographie se décline sous de multiples formes, toutes légitimes à ses yeux.

Le rayonnement d’Anders Petersen
Petersen a une intense activité d’enseignement, de lectures de portfolios et de workshops. Il a influencé de manière forte et durable quantité de jeunes photographes qui, à l’instar d’Antoine d’Agata, ont su comprendre son apport sans pour autant tomber dans une plate imitation. L’univers de Petersen est «partageable», certainement pas imitable : il est unique. Si la dimension documentaire en est le socle, en particulier lorsqu’il offre la vision d’univers se situant habituellement hors de la portée de notre regard (prison, hôpital psychiatrique…), la façon personnelle et puissante qu’a le photographe de s’y plonger totalement lui permet une liberté d’expression qui s’écarte du pur document sociologique. Son approche profondément empathique évince de même les critères de jugement moral. Petersen est un photographe du documentaire subjectif. Il a développé dans toute son œuvre ce type d’approche par laquelle l’observateur fait véritablement lui-même partie de l’observation, et participe à toutes les dimensions de la représentation du monde qu’il nous propose.




L’oeuvre : thèmes, esthétique, choix techniques : le documentaire intime

Christian Caujolle, grand connaisseur du travail de Petersen, écrit à son propos : « Il constate toujours, ne juge jamais, nous questionne sans cesse sur notre aveuglement par rapport à la norme. Il se doit, et il sait le faire de façon unique, de dépasser la surface des choses pour aller puiser l’émotion et le sens dans ces petits riens que Kertész cultivait et que l’évidence dissimule toujours. Pour cela il doit trouver la distance juste, ce qui est le plus difficile. Il résume ainsi cet enjeu central de son approche : « Pour que la photo soit bonne, il faut toujours avoir un pied dedans et un pied dehors. Mon problème est que je finis toujours avec les deux pieds dedans ! […] » On l’aura compris à la lecture de cette analyse, l’oeuvre de Petersen est totalement liée à ses prises de position personnelles et à sa sensibilité, à sa vie intime, à ses voyages et aux relations qu’il noue avec les êtres. « Je pense que la photographie documentaire est très importante. Et je dois dire que mes racines se trouvent dans la photographie documentaire. J’aime Ed van der Elsken, Christer Strömholm, etc. Mais maintenant je me situe plutôt dans le documentaire intime. Une forme d’essai. Bien sûr c’est plutôt à mon sujet. Je veux mettre en évidence que c’est ma vision personnelle, qu’une vérité totalement objective n’existe pas. Tout est subjectif, et c’est ce que je veux signifier par l’expression “documentaire intime” » déclare le photographe.

L’esthétique de Petersen est proche de celle de la photographie de rue illustrée entre autres par les grands Américains tels Walker Evans, Gary Winogrand, et par l’approche réaliste de Strömholm. Il a fait le choix du travail en noir et blanc, « parce qu’en noir et blanc vous n’êtes pas piégé par les couleurs », dit-il. Il déploie un vocabulaire plastique et une syntaxe photographique élaborés dans l’esprit du snapshot. Un instantané à la maîtrise virtuose. « J’utilise mon coeur et mes tripes, c’est ainsi que j’avance et cela me pousse encore. Je ne me sers pas tellement de ma « partie supérieure » lors des prises de vues – cela vient après, lorsque je regarde mes planches contact, alors j’essaie d’analyser les choses et de mettre de l’ordre. » Toutes les images de Petersen offrent cette évidence d’urgence et de rapidité de décision, qui n’évincent pas pour autant une précision absolue. Le cadre est tranché au rasoir, le sujet cerné de près, désigné et dessiné par des sources de lumière parfois déroutantes, l’espace est troublé, chahuté, mais exact. Il s’agit en somme d’une oeuvre axée sur la vie, le quotidien, ses ensembles et ses accidents, ses singularités et ses détails. Grâce à des agencements mobiles, libres, variables selon les livres et les expositions, ces images nous présentent un surgissement de la chair des êtres et des animaux rencontrés au fil des voyages, une émergence du monde matériel, de ses beautés et de ses laideurs. C’est une prise en compte de l’épaisseur de mystère et de silence du réel, de sa relation au vécu et au désir, et non un acquiescement à une représentation idéalisée et désincarnée qui sous-tendent ici la vision du photographe. « Je ne veux pas définir mon style. Je ne crois pas avoir un style particulier, mais en revanche j’ai certainement une approche particulière. J’aime les gens. On peut voir le fil rouge qui lie mes premières photos et ce que je fais maintenant […] cependant, il ne s’agit pas tellement d’anecdotes et d’atmosphères, il s’agit de lumière et d’ombre. Ce qui m’intéresse c’est une attaque distincte, coupante, qui n’explique rien, qui n’apporte pas de réponses, mais pose des questions. Et plus je trouve de questions et de désirs dans le cadre, plus c’est réussi. Etre curieux et patient, cela apporte beaucoup. Vous pouvez ouvrir la porte, et la clé c’est l’appareil photo. Je ne suis pas enclin à la photographie intellectuelle, la photographie fondée sur une idée, même si nous avons toujours besoin d’une idée, d’une fondation sur laquelle construire. »

Le choix technique est la prise de vue analogique, mais si les épreuves originelles sont des tirages au sel d’argent, Petersen ne refuse l’emploi des techniques numériques ni pour ses oeuvres récentes ni pour les réinterprétations d’oeuvres plus anciennes. « Je préfère photographier avec un appareil analogique car étant un peu stupide, et naïf, et paresseux, je préfère rester sur ce que je maîtrise bien. Et je veux un appareil qui soit très simple. Un appareil d’amateur. La seule chose qui compte pour moi, c’est le contact avec les gens. Être authentique avec eux et avec moi-même. L’appareil n’a pas tellement d’importance. C’est seulement un outil. Peu importe avec quel appareil vous travaillez pour la photographie de rues (…ça peut être un IPhone), du moment que vous vous sentez à l’aise avec ses réglages et que vous n’avez pas besoin d’y réfléchir pendant la prise de vue. […] On n’est pas censé être l’esclave des mécaniques et des techniques, qui doivent juste nous aider et demeurer aussi dépourvues d’importance que possible afin de ne pas gêner le contact. C’est cela que je ressens quand je travaille. »




Parcours de l’exposition

Un effet d’univers
Le parcours commence par deux séries récentes Roma (2012) et Reggio Emilia (2012) et se clôt par la série séminale, Café Lehmitz. À l’occasion de cette exposition, Petersen a repris ses planches contact et réalisé des tirages d’images à ce jour inédites. On pourra donc découvrir de nouveaux aspects de cette série bien connue, et comprendre ce qui dans l’évolution de son travail actuel a inspiré ses nouveaux choix. On pourra ainsi mesurer la permanence et l’approfondissement d’un style qui dès le commencement répondait à une recherche personnelle fondée sur le contact humain et la liberté du regard. Un parcours fluide, non linéaire et non contraint, ponctué de vitrines présentant livres et planches contact, permet des allers et retours très libres. Le visiteur prendra conscience de la complexité du travail de Petersen, envisagera les diverses déclinaisons que peut connaître le médium photographique de par sa nature de multiple. Grâce à cette fluidité du parcours, le visiteur pourra élaborer sa perception libre et individuelle du monde de Petersen.

Photographies
Petersen déconstruit et recompose ses séries au gré des expositions qu’il présente de par le monde. L’un de ses modes privilégiés de présentation réside dans la juxtaposition étroite – proche du rendu d’une planche contact – soit qu’il s’agisse d’un effet de tapisserie (images présentées sur toute la hauteur du mur) ou de nuage (constellation d’images rapprochées et dispersées sur toute la surface du mur). Des récits, des narrations, se créent ou se défont au gré de la circulation du regard et du dialogue des formes. Une image fait signe vers une autre qui, à son tour dirige le regard vers une série plus récente ou plus ancienne. Ainsi le spectateur parcourant cet espace peut-il librement se mouvoir dans l’univers d’Anders Petersen. Les images isolées qui ponctuent l’espace sont extraites des diverses séries, et en résument l’intention.Le propos de l’exposition s’attache à rendre sensible le style et le travail de Petersen en mettant en relation des photographies couvrant la durée de sa carrière.

Séries présentées
Café Lehmitz (1967 - 1970) et, pour la première fois un second ensemble d’une quinzaine d’inédits de cette série : Barbara and Gertrud, Du mich auch (1967-1970), Gröna Lund (1973), Mental Hospital/Fängelse/Äldre Omsorg (1984-1994), From Back Home (2009), Soho (2011), City Diary (2012), Roma (2012). Un certain nombre d’images emblématiques, réalisées au cours de la carrière du photographe, scandent également les étapes de la visite.

Livres
Petersen conçoit la photographie comme un médium extrêmement flexible, pouvant être interprété en divers formats et sous plusieurs formes. Il a dès le début de sa carrière envisagé la présentation de ses photographies sous forme de livres, qui ont reçu de nombreuses récompenses. Il a ainsi obtenu le prix Paris-Photo/Aperture en 2012, par exemple, pour sa suite intitulée « City Diary ». Une partie de la vingtaine de livres qu’il a conçus sera présentée dans l’exposition, dévoilant ainsi, en contrepoint des tirages et d’un ensemble de planches contact, le regard que Petersen porte sur son propre travail, ses diverses manières d’agencer ses images et de les interpréter. On notera ainsi le parti pris de ne pas faire figurer les légendes en regard des images.

Audiovisuel
Un film réalisé par J.H. Engström, élève et ami d’Anders Petersen, montre le photographe au travail.