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“Living Rooms” Le Louvre invite Robert Wilson
au Louvre, Paris

du 14 novembre 2013 au 17 février 2014



www.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, le 15 novembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Portrait d’Albert Einstein, © The Watermill Center Collection.
2/  Chaise « Shaker », Enfield (New Hampshire, Etats Unis), XIXe siècle, © The Watermill Center Collection.
3/  Paire d’escarpins de Marlène Dietrich, Massaro © The Watermill Center Collection.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Robert Wilson et Philippe Malgouyres, conservateur au département des Objets d’art du musée du Louvre.
Avec la participation de Noah Khoshbin, conservateur de The Watermill Collection.
Production exécutive : Change Performing Arts.



Quelque quarante années après sa fulgurante apparition en France avec Le Regard du sourd, Robert Wilson est le grand invité du Louvre. Loin de toute commémoration, cet événement organise la rencontre entre le musée par excellence et celui qui, selon Louis Aragon, « révolutionna notre regard ».

Pour son intervention au Louvre, Robert Wilson a choisi le titre Living Rooms car il transpose, au coeur du musée, le lieu où il vit, travaille, conserve et partage avec artistes et public ses archives à Watermill aux États-Unis. L’exposition qu’il présente salle de la Chapelle rend visible ses processus de création en réunissant une sélection d’objets qui constitue la matière première de son inspiration artistique. Dans la salle de la Maquette et dans le salon Denon, Robert Wilson dévoile une nouvelle série de Video Portraits créée spécialement pour le Louvre avec Lady Gaga. La pop star la plus en vue du moment incarne quelques figures emblématiques choisies parmi les collections du musée.

À l’auditorium du Louvre, des performances, des rencontres et des projections proposées en sa présence dévoilent la part intime d’un artiste qui se plaît à déjouer les représentations toutes faites qu’on a de lui. Ce programme est l’occasion de retrouver Robert Wilson lui même et quelques personnalités de sa constellation artistique comme Christopher Knowles et CocoRosie.

Le programme des performances, archives filmées, rencontres, conférences :
http://www.louvre.fr/progtems/le-louvre-invite-robert-wilson-living-rooms/agenda


L’exposition
En investissant un ancien bâtiment de la Western Union, à deux heures de New York, Robert Wilson a conçu un lieu qui lui ressemble pour conserver une collection d’art, ses archives (The Robert Wilson Archives) et expérimenter, sans contrainte, en invitant chaque été de jeunes artistes en résidence. Les éléments qui constituent The Watermill Collection sont fascinants par leur rôle dans son processus créateur. Les oeuvres d’art océaniennes y côtoient les céramiques chinoises archaïques, les photographies contemporaines et les objets trouvés. Toutes ces choses hétéroclites forment la matière première, brute, que l’artiste distille ensuite. Dans l’esprit des collections surréalistes et plus particulièrement d’André Breton, cet assemblage nous parle moins des objets que du regard de l’artiste qui les a choisis et associés. La scénographie de l’exposition, conçue par Robert Wilson, évoquera la manière dont ces oeuvres l’entourent dans sa vie quotidienne et sont une permanente source d’inspiration.

Le parcours
Robert Wilson investit trois espaces du musée du Louvre. Dans la salle de la Chapelle, il présente avec the Watermill Collection, le lieu où il vit, travaille et partage avec artistes et public, ses archives. La salle de la Maquette et le salon Denon accueillent une nouvelle série de ses Video Portraits, spécialement créée pour le Louvre, avec Lady Gaga, à partir de figures emblématiques choisies parmi les collections du musée.

Salle de la Chapelle : sélection d’œuvres
Depuis la fin du XVIIIe siècle, l’un des rôles du musée fut de mettre des oeuvres d’art à la disposition des artistes. Ceux-ci réunissaient souvent dans leur atelier des collections, qui trouvèrent parfois le chemin du musée. Aujourd’hui encore, les créateurs sentent la nécessité de s’entourer d’objets qui les inspirent. C’est le cas de Robert Wilson, qui a constitué une importante collection, au milieu de laquelle il vit, entre son appartement de New York et le Watermill Center dans les Hamptons, sur Long Island. D’une foisonnante variété, elle accompagne son travail et l’entoure dans sa vie quotidienne. C’est de cette manière qu’il a choisi de la présenter ici.

Chaise « Shaker »,
Enfield (New Hampshire, Etats Unis), XIXe siècle
Les Protestants des Cévennes, pourchassés sous Louis XIV, trouvèrent un refuge en Angleterre, où ils reçurent le surnom de « shakers », à cause des transes et des danses qui accompagnent le culte. Ils émigrèrent à la fin du XVIIIe siècle vers les Etats-Unis. Le strict utilitarisme du mobilier shaker a produit ce type de meubles, proches du design minimaliste. La collection comprend de nombreuses chaises : les modèles dessinés par de grands artistes, tels Frank Lloyd Wright, Gerrit Rietveld ou Giò Ponti y côtoient les meubles les plus modestes, chaises de ferme du Canada ou un fauteuil rouillé du jardin du Luxembourg.

Portrait d’Albert Einstein
On ne connait pas l’auteur de cette photographie d’Albert Einstein, non dénuée d’humour. Elle montre le grand savant, ironiquement hiératique, en manches courtes et bretelles. C’est cette image qui inspira le projet d’Einstein on the beach, un opéra composé par Philip Glass et mis en scène par Robert Wilson, dont la première eut lieu au festival d’Avignon en 1976.

Philip Glass and Robert Wilson,
Robert Mapplethorpe (1946-1989)
Philip Glass préfère au terme de minimaliste qui est appliqué à ses compostions celui de « musique à structure répétitive ». Il est ici photographié au moment de sa première collaboration avec Robert Wilson, pour Einstein on the beach. Ils conçurent ensemble, quelques années plus tard, The CIVIL warS (1983-1984). Robert Mapplethorpe, qui les a saisis, commençait sa fulgurante carrière de photographe : après ses débuts au Polaroïd, il avait acquis en 1975 un appareil Hasselbald et commença à produire des portraits de son entourage et de ses amis, dont Patti Smith.

Tevau (monnaie de plume),
Iles Santa Cruz (îles Salomon)
Pour réaliser un tel rouleau, il faut plus de 50 000 plumes d’une variété de passereau au plumage écarlate, le myzomèle cardinal. Les plumes sont assemblées par des artisans spécialisés de père en fils dans cette tâche. Le rouleau sert ensuite de monnaie, pour des transactions importantes, à l’occasion d’un mariage ou de l’achat d’un bateau. C’est la rareté des plumes et le long travail de l’artisan qui lui donne sa valeur.

Bouddha debout,
Laos, XVIIIe siècle
Le geste qui se découpe dans l’espace, la figure isolée de l’homme debout, la symétrie sont autant de clés pour comprendre l’esthétique de Bob Wilson. Parmi sa collection se trouve une série de statues de Bouddha, debout, originaires pour la plupart de Birmanie, du Laos et de Thaïlande. Ici, le Bouddha élève ses deux mains dans le geste de l’absence de crainte (Abhāya mudrā).

Paire d’escarpins de Marlène Dietrich,
Massaro
Tandis que les avant-gardes revendiquaient le droit à la laideur, à l’acte destructeur et dénonçaient le formalisme, Bob Wilson se passionnait pour la froide sophistication de Marlène Dietrich. La beauté ascétique de son image en noir et blanc, la force et l’apparente simplicité de son jeu furent pour lui une source d’inspiration. Il put acquérir en vente cette paire d’escarpins de la maison Massaro, réalisée pour l’actrice. La collection comporte d’autres « empreintes » de ce type, notamment les chaussons de danse de Rudolf Noureev et George Balanchine.

Salle de la Maquette et salon Denon : GAGA Portraits
Les Video Portraits de Robert Wilson représentent la synthèse de tous les éléments qui fondent sa pratique artistique : lumière, costume, maquillage, chorégraphie, décor, texte, voix et récit. En brouillant les frontières entre la temporalité du cinéma et l’apparente fixité de l’image photographique, ses Video Portraits mettent en scène des références empruntées à la peinture, à la sculpture, au design, à l’architecture, à la danse, au théâtre, à la photographie, à la télévision, au cinéma. La luminosité et la précision saisissantes de la vidéo haute résolution révèlent le langage dramaturgique de Robert Wilson sous un nouveau jour.
Protagoniste de cette nouvelle série de Video Portraits spécialement créée pour le Louvre, la pop star la plus en vue du moment – Lady Gaga – incarne quelques figures emblématiques choisies parmi les collections du musée. Ses métamorphoses téléscopent avec virtuosité l’histoire de l’art et la culture contemporaine.

Dans la salle de la maquette, plusieurs moniteurs vidéo proposent de troublantes variations autour de La Tête de saint Jean-Baptiste, oeuvre peinte par Solario en 1507. Une projection sur grand écran recrée, en lui conférant de nouvelles dimensions, le délicat Portrait de Mademoiselle d’Ingres.

Au coeur du musée, dans le salon Denon, Robert Wilson et Lady Gaga réinterprètent à leur manière la puissance théâtrale du Marat assassiné réalisé par l’atelier de David.