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“Ali Kazma” Book
à la Galerie Magda Danysz, Paris

du 16 novembre au 30 décembre 2013



www.magda-gallery.com

 

© Anne-Frédérique Fer, le 16 novembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Ali Kazma, Book 3, 2011.
2/  Ali Kazma, Book 6, 2011.
3/  Ali Kazma, Book 4, 2011.

 

extrait du communiqué de presse :

 

Curator : Regis Durand



Ali Kazma aime les livres. Ils sont pour lui objets de chair et d’os, citations de l’humanité, essentiels. Dans le fil de cette passion, les Editions Take 5, en 2011, ont initié avec l’artiste un projet qui aura conduit à plus de 7000 photographies de livres, de manuscrits anciens et récents, de bibliothèques, des acteurs et des instruments de tous les métiers liés à la fabrication des livres. Un projet qui se poursuit, et qui est aussi, d’une certaine manière, un projet de vie. Dans la foulée de la publication de Recto-Verso, livre d’artiste publié par Take 5, Ali Kazma présente cet automne 2013, sous l’égide de Régis Durand, commissaire particulièrement attentif au travail de l’artiste, trois expositions de ses photographies, à Istanbul, à la galerie Nev ; à Paris, à la galerie Magda Danysz, en collaboration avec Analix Forever ; et à Genève, à la galerie Analix Forever.

Selon Régis Durand, « c’est en archéologue qu’Ali Kazma plonge dans les riches strates des bibliothèques et y prélève quelques spécimens. Ce prélèvement photographique paraît parfaitement adéquat à son objet -- la photographie elle-même, dans son mode de fonctionnement, s’apparentant à une collecte de fragments, sans que jamais ce soit ça : jamais l’objet perdu ne sera retrouvé, jamais la rencontre ne se fera, et il faudra donc sans cesse recommencer ou continuer. La photographie est interminable. »

« Ali Kazma ne cède ni à la vaine tentation de l’exhaustivité, ni à la mélancolie de l’impossible. Il procède comme l’archéologue, par explorations minutieuses mais localisées, ou comme le géologue, par carottages. Chaque coup de sonde, chaque périmètre de fouille ramène des échantillons qui sont soigneusement photographiés. Pas plus que l’archéologue, il ne prétend illustrer, encore moins reconstituer, une histoire particulière, seulement quelques bribes d’un ensemble – autant d’hypothèses sur des ensembles insaisissables, constitués par le lent dépôt des ouvrages et du temps. »

L’archive considérable d’ores et déjà recueillie par Ali Kazma ne peut pas – pas encore – être montrée dans sa totalité ; deux cents photographies sont montrées à la galerie Nev ; davantage encore chez Magda Danysz ; à Genève la galerie elle-même devient bibliothèque, lieu de lecture de livres sélectionnés par l’artiste, selon son désir. Les livres comme les photographies qu’il en a réalisées tout à la fois font masse et système et témoignant de la plus intime des individualités.

A la galerie Magda Danysz, l’espace lui-même guide la sélection des photographies à montrer – cet espace en trois parties, suggérant l’approfondissement par paliers, indiquant au spectateur un chemin, une « ligne de lecture » permettant de suivre le regard d’Ali Kazma sur cet univers du livre et de se plonger non seulement dans les objets liés à la facture des livres, dans leur matérialité, les outils, la matière même du papier, les gestes – mais aussi de pénétrer dans l’univers de pensée que le livre matérialise, telle, (selon Emerson) une immense citation de l’humanité entière, de chair et de pensée.