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“Jules Itier” Premières photographies de la Chine, 1844
au Domaine de Chamarande, Essonne

du 27 novembre au 22 décembre 2013



chamarande.essonne.fr/
www.museedelaphoto.fr/

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 30 novembre 2013.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jules Itier, Groupe pris dans une rue de Canton, daguerréotypie, novembre 1844. © Conseil général de l'Essonne - Musée français de la Photographie, Benoit Chain.
2/  Jules Itier, Porte de la Grande Pagode de la ville chinoise à Macao, daguerréotypie, novembre 1844. © Conseil général de l'Essonne - Musée français de la Photographie, Benoit Chain.
3/  Jules Itier, Grands mandarins de Canton, daguerréotypie, 21 novembre 1844. © Conseil général de l'Essonne - Musée français de la Photographie, Benoit Chain.

 


1186_Jules-Itier audio
Interview de Julie Corteville, conservateur en chef et directrice du musée français de la photographie,
par Anne-Frédérique Fer, au Domaine de Chamarande, le 30 novembre 2013, durée 8'57". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat de l’exposition : Rémi Calzada, Julie Corteville, Wu Gang

Commissariat associé : Valérie Perlès




En 1844, Jules Itier, fonctionnaire des douanes passionné par une toute nouvelle technique, la daguerréotypie, réalise le premier “reportage photographique” connu sur la Chine. Présentée à Paris puis en Chine (à Pékin, Lishui et Wuhan) avant de revenir en Essonne, l’exposition est centrée sur l’oeuvre de cet étonnant précurseur.

La première partie est une mise en contexte de l’oeuvre de Jules Itier. On y évoque la technique du daguerréotype, procédé photographique présenté en 1839, complexe et difficile à maîtriser, particulièrement en extérieur avec des lumières aléatoires et des températures non stabilisées. Sont ensuite montrés les sujets de prédilection qui dominent les débuts de la photographie : très majoritairement le portrait, rigide et codifié dans des postures sociales qui empruntent encore aux conventions de la peinture, ainsi que la “découverte du monde” qui va de pair avec l’expansion coloniale et la production de stéréotypes exotiques sur les cultures indigènes.

La deuxième partie est consacrée à l’oeuvre de Jules Itier. Elle reprend les thématiques structurantes de son exploration photographique dont l’originalité tient à ce que Jules Itier ne recherche pas une vision “folkloriste” de la Chine, mais livre des portraits d’une grande spontanéité et des paysages très cadrés.

La troisième est une confrontation des images de Jules Itier avec des photographies postérieures comme celles des Archives de la Planète d’Albert Kahn, réalisées 70 ans après le voyage d’Itier, ou les oeuvres contemporaines de Patrick Bailly-Maître-Grand ou Corinne Vionnet (2007).

Avec son mobilier, la scénographie, mise en scène de l’exposition, évoque le voyage au XIXe siècle. C’est une mise en ambiance replongeant le visiteur dans un contexte historique et culturel précis. Dans son journal, Itier fait référence aux malles qui l’accompagnent et contiennent notamment son matériel de daguerréotypie. Elles permettent à l’époque aux Occidentaux aisés de retrouver en voyage tout le confort domestique. Sur le modèle de la bagagerie française de luxe, les malles sont traitées ici en détail, jusqu’aux poignées en cuir, cornières et tiroirs ou aux motifs, retrouvés dans des cahiers d’art décoratif chinois du XIXe siècle, rappelant ceux d’un fabricant connu. Le rouge laqué renvoie à la culture chinoise ; l’aspect brillant à la surface miroitante des daguerréotypes. Cette scénographie, assurant la convergence entre le contenu et la forme, a enfin des fonctions pratiques : conserver la cohérence de la présentation et protéger les objets et les images lors des différentes étapes de l’itinérance de l’exposition.