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“Moi, Auguste, empereur de Rome…” article 1272
au Grand Palais, Paris

du 19 mars au 13 juillet 2014



www.grandpalais.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 18 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Auguste, Camée ‘Blacas’, Vers 14-20 ap. J.-C. ,Sardonyx, H. 12,8 x l. 9,3 cm. Londres, The British Museum. © The British Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / The Trustees of the British Museum.
2/  Livie en Cérès ou en Fortuna, 1er siècle après J.-C. , marbre, H. 220 cm. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek . © Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague.
3/  Auguste. Marbre, H. 50 cm, diam 30 cm, 30 kg. Musée Archéologique de Saintes. Photo © J. B. Forgit.

 


1272_Auguste audio
Interview de Cécile Giroire et Daniel Roger, commissaires de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2014, durée 9'19". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaires :
Cécile Giroire et Daniel Roger,
conservateurs au Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre,
Eugenio La Rocca et Annalisa Lo Monaco, Università degli Studi di Roma « La Sapienza »,
Claudio Parisi-Presicce, Sovrintendente Capitolino ai Beni Culturali.




Fils adoptif de Jules César, Auguste (63 av J.-C. – 14 ap J.-C.) est le premier empereur romain de l’Histoire. Son nom est indissociable de la grandeur et de la gloire de l’empire qu’il contribua à pacifier et dont il réforma les institutions. Dans la politique habile qu’il mène, l’art occupe une place essentielle. Ses portraits diffusés dans tout l’empire véhiculent partout une image originale de l’homme d’État. Cette mise en scène du pouvoir prend place dans un urbanisme renouvelé auquel Auguste accorde toute son attention. Rome, qu’il se vanta d’avoir trouvé de briques et laissée de marbre, vit un véritable âge d’or. Son long règne (plus de 40 ans) est marqué par une effervescence artistique exceptionnelle : le « siècle d’Auguste » ainsi que le nom de « Mécène » (Maecenas), proche de l’empereur et protecteur de Virgile, Properce et Horace, sont devenus des références culturelles mythiques.

D’Octave à Auguste. Caius Octavius est né à Rome dans une famille issue de l’ordre équestre, importante mais peu connue et récemment entrée dans l’ordre sénatorial. Sa mère est la nièce de Jules César, qui, sans descendance légitime, adopte Octave dans son testament. Après l’assassinat de César, Octave revendique son héritage et s’oppose notamment à Antoine. En 43 est instauré le second triumvirat – 17 ans après celui de César, Pompée et Crassus –, où Octave, Lépide et Antoine vont se partager le pouvoir pendant dix ans, jusqu’à la célèbre bataille navale d’Actium. Le 2 septembre 31 av. J.-C., Octave, aidé de son ami Agrippa bat la flotte égyptienne commandée par Antoine. Lorsque le Sénat lui reconnaît la qualité d’Augustus (vénérable, consacré) en 27, il devient alors le premier empereur romain. La première partie de l’exposition rappelle d’abord ce cadre historique en présentant des effigies des protagonistes des 2 triumvirats et en évoquant la bataille d’Actium et l’iconographie de la victoire qui y est associée. Auguste entre alors en scène, seul à travers de nombreux portraits qui témoignent d’une image parfaitement maîtrisée, et en famille entouré de ses proches qui forment déjà une famille « recomposée ».

L’âge d’or. Auguste incarne désormais un message de paix, fondateur d’une nouvelle ère, inaugurant un nouvel âge d’or après des décennies de guerres civiles. Foisonnants et raffinés, les rinceaux végétaux se multiplient sur tous les types de supports : frises des monuments publics, plaques en terre cuite architecturales, tables de marbre et vaisselle en argent. Le langage artistique ré-interprète les pratiques de la grande tradition grecque : la décoration sculptée des principaux monuments romains est en effet confiée à des artistes, venus des grands centres culturels de l’Orient et qui élaborent des formes originales. Les Cariatides du Forum d’Auguste sont ainsi une citation renouvelée des Cariatides de l’Erechthéion d’Athènes, tandis que la statue d’Auguste du type Prima Porta détourne celle du Doryphore de Polyclète. Parallèlement, de véritables originaux grecs sont importés, réadaptés et exposés à Rome dans les monuments publics, comme les temples, ou pour décorer habitations et jardins. Des copies romaines s’en inspirent, pour représenter les divinités (Vénus génitrix des collections des rois de France, Diane archaïsante du Musée national romain, Charis du Palatin…) et les héros (groupes d’Oreste et Pylade du Louvre, et d’Oreste et Electre du musée de Naples). Le parcours évoque également l’adhésion des habitants de l’empire – aristocratie romaine et provinciale, affranchis, plébéiens – au nouveau régime politique, à travers des oeuvres de prestige qui se multiplient et véhiculent l’image du princeps. Celle-ci apparaît sur des gemmes d’une qualité remarquable, tels le camée d’Auguste du trésor de Saint-Denis (Cabinet des médailles), celui de l’ancienne collection Blacas (British Museum), ou celui de la collection Malborough (Metropolitan Museum).

L’Empire. La section consacrée à Auguste et les Provinces permet d’élargir le propos à l’ensemble de l’Empire, avec des prêts exceptionnels, comme la statue équestre en bronze d’Athènes, et le portrait de Méroé conservé au British Museum, évoquant respectivement les provinces de Grèce et d’Egypte. La Gaule est naturellement bien représentée grâce à des mobiliers funéraires qui témoignent du phénomène de romanisation (Arras, Antran), à des éléments de trophée (Glanum, La Turbie) et des portraits (Glanum, Saintes).

Mort et apothéose. Enfin vient la célébration d’Auguste après son décès : l’empereur apparaît désormais tel un dieu, en nudité héroïque (statue colossale du théâtre d’Arles). Livie devient la première prêtresse du culte impérial (statue de Livie en orante), tandis que l’image d’Auguste est inlassablement répétée par ses successeurs, qui en font aussi bien un modèle que le fondement de leur légitimité (skyphoi historiés de Boscoreale).