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“Avec motifs apparents” article 1274
au Centquatre, Paris

du 22 mars au 10 août 2014



www.104.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 21 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jérémy Gobé, Résident, 2012. © Jérémy Gobé.
2/  Prune Nourry, Terracotta Daughters, Xi'an, China, 2013. © Zachary Bako. Courtesy Madga Danysz Gallery.
3/  Pascale Marthine Tayou, Favelas, 2012. © Pascale Marthine Tayou. Courtesy Galleria Continua (San Gimignano/Beijing/Les Moulins).

 


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Interview de Prune Nourry, artiste présentant l’œuvre Terracotta Daughters,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mars 2014, durée 5'06". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

direction artistique José-Manuel Gonçalvès
une exposition collective avec Prune Nourry, Pascale Marthine Tayou, Jérémy Gobé, Xavier Juillot, et Alice Mulliez




Avec motifs apparents est d’abord une invitation faite à six artistes de créer ou de recréer in situ une oeuvre monumentale, emblématique de leur travail. S’appuyant sur l’architecture, conçues pour des espaces particuliers, elles débordent souvent la surface utilisée pour interpeller les visiteurs. Leur motif est clairement apparent : il s’agit de séduire pour attirer l’attention, et de créer la tension entre le « charme » plastique de ce qui est montré et la réalité du sujet traité. Sans heurts, à peine cachées sous des oeuvres d’apparat, elles nous posent néanmoins certaines questions de façon impérieuse : la régulation de la natalité dans le cadre d’une société masculinisée ; l’addiction morbide pour la douceur la plus utilisée dans nos aliments ; l’envahissement par des populations pauvres à la périphérie de tout ; l’édification stigmatisée par l’air vicié du temps ; les savoir-faire oubliés avec ceux qui les ont créés ; et, enfin, l’ingénieuse Afrique à l’imagination durable et au développement pourtant toujours relégué.




Prune Nourry, Terracotta Daughters

Directement inspirée par la célèbre armée de Xi’an, l’artiste française montante Prune Nourry présente sa propre armée de Terracotta Daughters. A la suite de son projet Holy Daughters en Inde, Prune Nourry s’intéresse aujourd’hui au déséquilibre démographique en Chine. Elle infiltre la culture locale et s’inspire des fameux Soldats de Terre Cuite, si symboliques, pour créer une armée de plus d’une centaine de Terracotta Daughters, grandeur nature. Après avoir été présentée dans sa totalité à Shanghai à la Galerie Magda Danysz cette oeuvre monumentale réalisée au cours d’une année passée en Chine investit la halle principale du CENTQUATRE-PARIS.

En atelier 5, un film d’introduction au projet Terracota Daughters sera projeté. Réalisé par l’artiste, il permet de mieux comprendre le projet dans son ensemble, de son aspect sociologique à la collaboration avec les artisans et à l'implication des petites filles, modèles des sculptures.



Pascale Marthine Tayou, Empty Gift / Favelas et Court-Circuit

Depuis le début des années 1990 et sa participation à Documenta 11 (2002) à Kassel et à la Biennale de Venise (2005 et 2009), Pascale Marthine Tayou est connu d’un large public international.

Son oeuvre se caractérise par sa variabilité, vu qu’il ne se limite pas dans son travail artistique à un support ou à un ensemble particulier de questions. Ses thèmes varient, mais utilisent tous l’artiste lui-même en tant que personne comme point de départ. Dès le tout début de sa carrière, Pascale Marthine Tayou a ajouté un « e » à son premier et deuxième prénom pour leur donner une terminaison féminine, en se distanciant avec ironie de l’importance de la paternité artistique et de l’orientation homme/femme.

Ceci est également valable pour toute réduction à une origine géographie ou culturelle spécifique. Ses oeuvres non seulement s’interposent en ce sens entre les cultures, ou exposent les relations ambivalentes entre l’homme et la nature, mais sont également produites en reconnaissant leur caractère de constructions sociales, culturelles ou politiques. Son travail est délibérément mobile, hétérogène, et se dérobe à tout schéma préétabli. Il est toujours étroitement lié à l’idée du voyage et de l’entrée en contact avec ce qui est étranger au soi ; son oeuvre est si spontanée qu’elle semble presque désinvolte. Les objets, sculptures, installations, dessins et vidéos produits par Tayou possèdent une caractéristique récurrente commune : ils réfléchissent sur un individu se déplaçant à travers le monde et explorant la question du village global.

Et c’est dans ce contexte que Tayou négocie ses origines africaines – il est né à Nkongsamba, au Cameroun, en 1966 – et ses attentes en découlant.



Xavier Juillot, Déprime passagère

Xavier Juillot réalise des interventions urbaines et paysagères. Il conçoit des utopies urbaines en recourant à des expérimentations de matières et de techniques et ce qu’il appelle des traitements de circonstance. Ce plasticien remet en jeu l’espace et les bâtiments existants. Sous prétexte de conservation, Xavier Juillot a ainsi investi des sites classés au patrimoine mondial de l’Architecture comme la Saline royale d’Arc-et-Senans (1978-1990), des sites à l’identité visuelle très forte comme la baie de Sydney (1997) ou très marqués par leur fonction comme la Cité des sciences de Paris-Villette (1991). En intervenant par la mise sous vide du château d’eau du CENTQUATRE, l’enveloppe protectrice révèle une nouvelle consistance de masse, tel un édifice à consommer, mêlant ainsi deux mondes : un univers onirique et une inquiétude réelle donc palpable, comme une invitation à toucher.



Jérémy Gobé

Dès le début du développement de sa pratique artistique, Jérémy Gobé se pose la question du travail, et du geste répété. Mais il se pose aussi la question des usines abandonnées qui laissent des ouvriers sans ouvrages et des matières sans ouvriers, des objets sans usage et des ouvrages non façonnés. En 2011, il est lauréat du prix Bullukian 2011, du Prix Pierre Gautier-Delaye 2011, ENSAD / Cité Internationale des Arts et du Prix du festival « Ici et Demain » de la Ville de Paris. Il participe à différentes expositions collectives : Corail Restauration, vitrine du Ministère de la Culture (Paris), Demeures à la Cité Internationale des Arts (Paris), L’envers et l’endroit, au CENTQUATRE-PARIS ; Der Korridor à la galerie J2System (Berlin-Tempelho), Meltem au Palais de Tokyo, co-réalisation ENSAD (Paris) et enfin Etats Limites dans le cadre du festival TEMPS D’IMAGES 2013 au CENTQUATRE-PARIS. Il organise en parallèle ses propres expositions.



Alice Mulliez, Vestiges

L’oeuvre Vestiges d’Alice Mulliez prend la forme d’une immense installation faite de plusieurs tonnes de sucre cristal. Sous cette nappe de sucre déversée, apparait quelques rosaces, vestiges des temps bourgeois. Mais aussi des briques, parpaings, tout autant d’éléments architecturaux. On ne sait finalement pas si ces éléments réapparaissent ou s’ils s’enlisent pour disparaître à tout jamais. Il est ici question de décadence, d’épuisement, de gâchis, d’un cycle qui ne trouve plus les ressources pour se renouveler. Tout autant de problématiques contemporaines qui sont au coeur de nos sociétés. Ses oeuvres oscillent délibérément entre objets de consommation et oeuvres d’art. Le choix de l’artiste, d’utiliser la nourriture comme matériau premier, a été déterminé par l’envie et le plaisir du partage. Elle offre un terrain simple et commun pour traiter de questions esthétiques et plastiques.

Rien de naïf et d’anodin à ces assemblages gourmands qui empruntent les formes d’objets issus du quotidien. Les partages de repas qu’elle propose sous forme de performances cherchent à mettre en valeur la transformation de la matière alimentaire. Pour y parvenir, l’ensemble des composantes symboliques du repas est sollicité, de la recette à la consommation, de l’appétit à l’interdit, de la distinction sociale à l’appartenance culturelle, du rituel établi à l’invention d’une nouvelle forme. Tantôt révélant une fragilité par sa condition éphémère, tantôt puisant sa force dans les symboles historiques et les codes sociaux. Élaborée pour déployer toute sa beauté, la matière alimentaire, intemporel objet de plaisir est nécessaire à la vie comme réponse à une société où tout s’avale et se digère de plus en plus vite.



Le temps des expositions :
Prune Nourry - 22 mars > 01 juin
Pascale Marthine Tayou - 22 mars > 10 août
Jérémy Gobé - 22 mars > 10 août
Xavier Juillot - 22 mars > 10 août

Alice Mulliez - 05 juin > 10 août