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“Wilfrid Almendra” Between the tree and seeing it
les églises, centre d’art contemporain, Chelles

du 23 mars au 11 mai 2014



leseglises.chelles.fr/

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 22 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Wilfrid Almendra, Wahiawa, 2004. Bois, carrelage, feutre, céramique,105 x 230 x 110 cm. © Frédéric Delpeche. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Bugada & Cargnel, Paris.
2/  Wilfrid Almendra, Model Home (Sonata IX), 2013. Acier, verre, silicone, ciment, miroir, 37 x 80 x 12 cm. © Aurélien Mole. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Bugada & Cargnel, Paris.
3/  Wilfrid Almendra, L’intranquillité, (détail), 2013. Verre, terre, philodendron. © Nicolas Ollier. Courtesy de l'artiste et de la Galerie Bugada & Cargnel, Paris.

 


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Interview de Wilfrid Almendra,
par Anne-Frédérique Fer, aux Églises de Chelles, le 22 mars 2014, durée 9'09". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire : Eric Degoutte, directeur du centre d'art



À travers une installation résolument radicale et poétique développée pour le centre d’art contemporain de la Ville de Chelles, les églises, Wilfrid Almendra déploie des stratégies de mise en présence et de perception qui questionnent les régimes d’apparition d’éléments situés au seuil de la visibilité, qu’elle soit physique, sociale ou politique. Dans l’exposition « Between the Tree and Seeing it », un ensemble minimal de constructions poreuses et précaires donnent à imaginer l’espace communautaire d’un jardin ouvrier, cristallisant depuis de nombreuses années les préoccupations de l’artiste sur les architectures pavillonnaires et périurbaines. Il ne s’agit pas de confronter une esthétique de la précarité à une architecture noble. Bien au contraire, dans une suggestion latente, une présence presque fantomatique, Almendra compose une atmosphère fluide et intuitive, constituée de sons, de végétaux, d’insectes, et de matériaux voués à l’invisibilité, à la destruction ou à l’oubli. Il les révèle pour leurs qualités propres, sans totémisme ni symbolisme.

Donner à voir ce qui est enseveli ou disqualifié, c’est tout le travail d’Almendra : pour lui, rien ne doit être discrédité, il donne sa chance à chaque chose en l’inscrivant dans une mémoire locale, une poétique du vernaculaire et en faisant apparaître ses zones de force, sa capacité d’agir. Ainsi des plantes domestiques et banales poussent anarchiquement derrières les vitres de verre récupérées d’une serre abandonnée et épuisent la solidité précaire du matériau. Dans un jeu de transparences, leurs couleurs vertes, pourpres et rouges composent par touches troubles comme une peinture impressionniste. Cherchant à produire par le biais de dynamiques intuitives de partage et de convivialité, c’est à son ami maçon qu’il a demandé d’écrire des poèmes portugais qui sont diffusés par-delà le centre d’art depuis un émetteur radio. C’est à partir des restes d’un feu de joie avec ses amis qu’est créée une sculpture en cuivre, posée simplement sur une table de réunion familiale portant les marques du temps. « Between the Tree and Seeing it », à nous de voir ce qui se tient dans les inframinces, zones d’émergence et d’impromptus.
Texte de Flora Katz