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“Été 14” Les derniers jours de l’ancien monde
à la BnF François-Mitterrand, Paris

du 25 mars au 3 août 2014



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 24 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  « Assassinat de l’archiduc héritier d’Autriche et de la duchesse sa femme à Sarajevo » Le Petit journal, supplément illustré, journal du 12 juillet 1914. BnF, dpt. Philosophie, histoire, sciences de l’homme.
2/  2 août 1914, mobilisation : la foule lisant les affiches. Photographie de presse, agence Rol. BnF, dpt. des Estampes et de la photographie.
3/  La revue du 14 juillet : en équilibre sur deux bicyclettes. Photographie de presse, agence Meurisse. BnF, dpt. des Estampes et de la photographie.

 


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Interview de Guillaume Lebailly, commissaire associé de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 24 mars 2014, durée 6'03". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat
Commissaires généraux :
Frédéric Manfrin, chef du service Histoire, département Philosophie, histoire, sciences de l’homme, BnF
Laurent Veyssière, chef de la Délégation des patrimoines culturels, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, ministère de la Défense

Commissaires associés :
Thomas Cazentre, département des Estampes et de la photographie, BnF
François Lagrange, Musée de l’Armée
Jean-Philippe Lamy, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, ministère de la Défense
Guillaume Lebailly, département des Cartes et plans, BnF
Michèle le Pavec, département des Manuscrits, BnF




Pour commémorer la Première Guerre mondiale, le ministère de la Défense et la Bibliothèque nationale de France ont choisi une approche originale en se concentrant sur le déclenchement du conflit. Pourquoi, comment l’Europe s’embrase -t- elle en quelques semaines après l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ? Se penchant sur l’enchaînement des décisions qui aboutissent à la déclaration de guerre, l’exposition dresse le portrait de l’Europe de 1914 et met en lumière les origines d’un conflit inédit dans l’histoire de l’humanité, tant par le nombre effroyable de victimes - environ 10 millions de morts et 21 millions de blessés - que par les bouleversements qu’il a entraîné s dans le monde entier.

28 juin 1914 : l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche est assassiné à Sarajevo par un nationaliste serbe de Bosnie. Encore un assassinat politique comme l’Europe en a tant connu les années précédentes, particulièrement aux confins de l’Autriche-Hongrie. Un simple coup de tonnerre dans un ciel clair… Ce fait divers tragique n’empêche pas l’été de suivre son cours habituel. Les paysans travaillent dans les champs, les ouvriers à l’usine. Les enfants attendent avec impatience la fin de l’année scolaire. Quelques rares privilégiés s’offrent des vacances à Deauville ou sur la Riviera.

Le 23 juillet pourtant, l’Autriche adresse un ultimatum à la Serbie. Les hommes politiques, les diplomates et les opinions publiques ne sont guère inquiets : c’est une crise régionale, qui doit se régler comme les nombreuses tensions précédentes par une conférence de paix. À Paris, les journaux s’intéressent davantage à l’affaire Caillaux. Le Kaiser participe à des régates en mer. Cependant, certains esprits clairvoyants s’alarment : Jean Jaurès parle « d’oscillation au bord de l’abîme ». Les nouvelles s’enchaînent, de plus en plus inquiétantes…

Le 30 juillet, une semaine plus tard, la Russie mobilise. La machine de la guerre s’ébranle, il ne sera plus possible de l’arrêter. Le jeu des alliances entraîne l’Europe dans une guerre que l’on imagine dure, certes, mais brève… Commence alors « l’ivresse des cris de joie en marchant à l’abattoir » selon les mots de Stefan Zweig, même si la volonté d’en découdre ne caractérise pas toutes les populations, plutôt graves et résignées. Dès le mois d’août, la réalité du conflit apparaît dans sa violence extrême : l’Europe découvre sur son sol la guerre industrielle.

Le parcours de l’exposition s’organise autour de la chronologie resserrée des évènements du 23 juillet au 4 août 1914 et l’enchaînement des décisions diplomatiques, politiques et militaires qui conduisent à la conflagration générale.

Sept séquences thématiques approfondissent la chronologie, permettant au public de mieux comprendre le fonctionnement des sociétés et les mentalités des hommes et des femmes à la veille du conflit. L’exposition commence par une vue d’ensemble des états et de leurs principaux dirigeants politiques. L’Europe vient de connaître une longue période de paix, qui a permis un essor économique sans précédent, une première mondialisation. Jeux Olympiques, Prix Nobel et Expositions universelles forment autant de symboles du cosmopolitisme culturel des années 1900. Toutefois, des tensions persistantes aussi bien en Europe (Alsace- Lorraine, Balkans…) que dans les colonies (crises marocaines…) montrent la fragilité de l’équilibre diplomatique. Parmi les intellectuels, les partisans de la paix, socialistes, chrétiens ou juristes, s’opposent aux nationalistes exacerbés, aux partisans de la guerre régénératrice. La question ne se pose pas aussi nettement dans les populations : les militaires sont très présents dans la vie de tous les jours, et la conscription est une obligation. Le soldat est une figure populaire et appréciée. Dans leurs bureaux, les états-majors se préparent, au cas où une guerre se présenterait : il faut être prêt, en termes de stratégie bien sûr, mais aussi d’armement, de logistique et de formation des officiers ! Les mobilisations en août 1914 montrent à quel point cette préparation a été efficace.

Une dizaine de figures célèbres, parmi lesquelles Marie Curie, Stefan Zweig ou Albert Einstein, permet d’évoquer les répercussions de la crise dans ses dimensions individuelles : si certains sentent monter les périls, d’autres comme J.R. Tolkien restent très indifférents…

La fin de l’exposition traite du choc et de la surprise que constituent, au front comme à l’arrière, les premiers effets concrets de la guerre : l’Europe sombre d’un coup dans un monde d’une violence inouïe, avec dès le mois d’août des milliers de victimes, civiles comme militaires.

L’ensemble du parcours s’appuie sur des documents - journaux, lettres, livres, archives photographiques, estampes et objets - issus des départements de la BnF mais aussi des collections du ministère de la Défense, co-producteur de l’exposition, ainsi que du Musée de la Grande Guerre de Meaux, de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et de pièces issues des collections de plus d’une trentaine de prêteurs.