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“Sublimes matières” À travers 5 000 ans de création en chine
au Musée Guimet, Paris

du 26 mars au 9 juin 2014



www.guimet.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 25 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Coupe à décor imitant le bois Chine, fours de Jingdezhen (province du Jiangxi), 18e siècle. Porcelaine, émaux polychromes sur couverte. MNAAG, Paris – Collection Grandidier ; G 2169 © D.R.
2/  Disque bi. Chine du Nord-Ouest, Culture de Qijia (2300 - 1700 av. J.-C.). Jade. MNAAG, Paris, Don du Dr Gieseler. MG 18358 © D.R.
3/  Verseuse double gourde à décor de pivoines Chine, fours de Ding (province du Hebei), Dynastie Song du Nord, 10e-11e siècles. Grès porcelaineux blanc à décor champlevé. MNAAG, Paris – Collection Grandidier ; G 5700 © D.R.

 


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Interview de Hélène Gascuel, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 mars 2014, durée 7'45". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat de l’exposition :
Hélène Gascuel, conservateur section Chine




« Sublimes matières, à travers 5 000 ans de création en Chine », retrace l’itinéraire d’un siècle de collections nationales d’art chinois constituées au musée national des arts asiatiques – Guimet, depuis sa fondation en 1889. L’exposition propose une exploration poétique célébrant 5 000 ans de création à travers les matières emblématiques que sont la soie, le jade, le bronze, le laque, l’encre et la porcelaine. L’exposition est présentée à l’occasion du cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises. (Rotonde du 2e étage et salles des collections « Chine »).



Un monde de formes et de matières
L’exposition suit une progression chronologique permettant d’admirer l’évolution artistique et culturelle de la Chine à travers les âges, et le recours récurrent à des matériaux qui en sont la quintessence. Elle évoquera les divers voyages en Chine du fondateur du musée, Émile Guimet, et la formation progressive des collections d’art chinois. Le visiteur sera ainsi transporté au cœur d’une civilisation qui aura su bouleverser le cours de l’Histoire humaine et celui de l’art par ses nombreuses découvertes telles que la porcelaine, le jade, le bronze, la soie, le laque, ainsi que l’encre et le papier... Ce sont 5 000 ans de créations qui se déclinent ainsi par le recours répété aux mêmes matériaux, à travers un répertoire de formes variées.

« Sublimes matières » soulignera plus particulièrement l’approche originale des artistes chinois à travers le travail spécifique de ces matériaux chers à l’esthétique chinoise, symboles de sa créativité artistique. Une sélection d’oeuvres permettra, en outre, d’aborder l’histoire des techniques, d’approfondir certaines thématiques propres à l’art chinois et sans cesse perpétuées. L’écriture, élément fondateur et central de la civilisation chinoise, apparaît sur les bronzes archaïques, avant de donner les grandes créations calligraphiques sur papier. L’art du pinceau et de l’encre engendre, à côté des calligraphies, les plus grands chefs-d’oeuvre de la peinture chinoise. Les teintes nuancées du jade, matériau recherché depuis la plus haute antiquité chinoise, suscitent au 12e siècle des imitations en céramique, les « céladons », où les collectionneurs de l’époque Song (960-1279) recherchent l’aspect doux et chaleureux, la transparence du jade. Ce jeu d’échos entre les matières, ces constantes citations de formes et de motifs forment un fil conducteur de l’exposition, celui de toute l’histoire du céleste empire.

Exploration-parcours à travers la Chine, « Sublimes matières » invitera le public à découvrir ou à redécouvrir sous un angle nouveau, un ensemble de chefs-d’oeuvre inégalés conservés dans les collections nationales.

Une présentation de photographies anciennes des missions Chavannes (1907) et Segalen (1909 et 1914) relatera, en outre, les prémices du regard occidental sur la Chine et introduira à l’exposition et la figure du fondateur du musée, Émile Guimet (1836-1918). Dans ce cadre sera exposée une exceptionnelle paire de vases en porcelaine qui lui fut offerte par l’impératrice Cixi en 1877.



De formidables précurseurs
Émile Guimet, visionnaire, voulait créer un musée d’histoire comparée des religions. S’inscrivant dans ce prolongement, les collections réunies au musée, restituent une vision scientifique de l’art chinois, fondée sur les travaux d’archéologues – parmi lesquels Segalen et Chavannes –, totalement dissociée de l’engouement pour les chinoiseries, très en vogue jusqu’au 19e siècle. En 1945 les collections asiatiques du Louvre sont versées au fonds du musée Guimet, qui se voit enrichi d’objets d’art d’une qualité exceptionnelle, dont les céramiques réunies par Ernest Grandidier. Dans le sillage de ce collectionneur, grâce à la générosité de donateurs et à une politique d’acquisition, nombre d’oeuvres intègreront sur 125 ans, le musée national des arts asiatiques – Guimet. Elles forment aujourd’hui le coeur d’une collection unique et essentielle par ses apports tant en histoire de l’art que pour l’archéologie chinoise.



Présentation de l’exposition
125 années de passion pour la Chine
L’approche de l’art chinois à travers ses matières emblématiques (la soie, le jade, le bronze, le laque, l’encre et la porcelaine) épouse l’histoire de la formation des collections du MNAAG. Elle court depuis sa fondation, en 1889 par Émile Guimet, jusqu’à nos jours. Conçu à l’origine comme un musée d’histoire comparée des religions, le MNAAG incarne une nouvelle vision de l’art chinois. L’institution tourne résolument le dos à la chinoiserie, engouement spécifique du 18e siècle. Dans la seconde moitié du 19e siècle, une approche scientifique renouvelle le regard sur la création en Chine et l’inscrit pleinement dans l’histoire universelle de l’art. Par la suite, au début du 20e siècle le travail d’archéologues tels qu’Édouard Chavannes et Victor Segalen contribue à l’enrichissement du musée ; il conserve d’ailleurs un exceptionnel ensemble de photographies réalisées aux cours de leurs missions en Chine. Amplifié en 1945 par le versement des collections asiatiques du musée du Louvre, le MNAAG dispose dès lors d’objets d’art d’une qualité exceptionnelle, à l’instar de la collection de céramiques chinoises réunie par Ernest Grandidier (1833-1912). La générosité de ses donateurs et la politique d’acquisition du musée ont contribué à en faire une des collections d’art chinois les plus insignes au monde.

Ces 125 années d’enrichissement des collections chinoises fondent l’apport majeur du MNAAG à la recherche sinologique en matière d’histoire de l’art et d’archéologie chinoises.

Le musée d’Émile Guimet
L’introduction du parcours se concentre sur l’histoire du MNAAG et la formation progressive de ses collections d’art chinois. La présentation évoque la personnalité d’Émile Guimet et son voyage en Chine, notamment à travers la paire de vases en porcelaine à décor de dragons et de phénix qui lui a été offerte par l’impératrice Cixi en 1877. Ensuite, une sélection de photographies anciennes issues des archives photographiques du musée permettra d’évoquer les missions Chavannes (1907) et Segalen (1909 et 1914).

Au coeur des matières
Le coeur de l’exposition se concentre sur une approche originale de l’art chinois par un parcours à travers les matières dont le travail est spécifique à la Chine ou intrinsèquement associé à son histoire. Ces matières chères à l’esthétique chinoise ont façonné la création et le goût du peuple chinois qui cherche à retrouver dans le céladon ou la porcelaine l’éclat, le poli et la transparence du jade.

Jade, bronze, porcelaine, soie, laque et encre, chacune de ces matières est abordée à travers une sélection d’oeuvres, choisies parmi les chefs-d’oeuvre de la collection du musée national des arts asiatiques – Guimet.

Les étapes du parcours permettent de développer l’histoire des techniques mais aussi certaines thématiques récurrentes telle l’écriture, élément fondateur et central de la civilisation chinoise, transposition des idéogrammes présents sur les bronzes archaïques ; l’art du pinceau et de l’encre qui en découle lie peinture et calligraphie.

Enfin, la persistance des formes, des motifs et des fonctions constitue un élément fondateur d’une esthétique ininterrompue qui, depuis les origines, marque de son empreinte la création chinoise. Le jeu du transfert des formes d’un matériau à l’autre est mis en valeur tout au long du parcours.

Cette présentation permet, par son approche didactique, de faire découvrir, ou redécouvrir au public certains des chefs-d’oeuvre de la collection chinoise du MNAAG, tout en lui fournissant des clés de lecture qu’il pourra mettre à profit afin d’explorer à nouveau les très riches collections du musée.