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“Drawing Now Paris, 8ème édition” Salon du dessin contemporain
au Carreau du Temple et à l’Espace Commines, Paris

du 26 au 30 mars 2014



www.drawingnowparis.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 25 mars 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jérémy Liron, Série Sur le toit 1, 2013. Encre sur papier, 65 x 50 cm. © Jérémy Liron.
2/  Cathryn Boch, Sans titre, 2013. Photographie aérienne, tirage argentique sur papier photo, couture machine au fil de coton beige, 42 x 40 cm. © Cathryn Boc.
3/  Mircea Suciu, Bullfighter's head after Manet, 2013. Fusain sur papier, 57 x 43 cm. © courtesy of Aeroplastics contemporary, Brussels.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.

 

Alan Vega (galerie Laurent Godin) griffonne furieusement au stylo-bille ou au crayon des visages sur les pages d'un carnet de croquis. Ces petits portraits évoquent ce moment où l'on s'ennuie au téléphone et dessine sans y penser. Pourtant, ils révèlent avec une puissance descriptive crue et rageuse la diversité de l'homme et de ses caractères, constituant une bruyante ménagerie, mouvante et floue. Il part ainsi de ce qui est sans doute la base essentielle du dessin : la main se libérant pour laisser vagabonder le crayon sur le papier.

Le dessin n'est plus bi-dimensionnel, il s'affirme dans de multiples espaces. Nathalie Boutté (galerie Magnin-A) dessine à l'aide de minuscules bandes de papier, ce sont des fragments de billets de banque détruits par la Banque de France qu'elle a récupérés. La palette de couleurs semble limitée mais révèle d'infinies subtilités, faisant émerger ici un profond regard. La mémoire de la monnaie et de ses échanges ouvre une dimension nouvelle à l'œuvre , la charge de mille liens. Eva Grün (galerie Röhmerapotheke) dessine sur des billets d'avion. Sur ces cartes d'embarquement on trouve des visas reproduits, des silhouettes en transit maigres de ressources mais chargées de rêves qui tentent de s'extraire de ce morceau de carton.

La pop culture se décline de la nostalgie à la plongée dans le contemporain. Laura Paperina (Mazel galerie) compose un crâne avec 289 Post-its colorés. Ce sont autant de pixels retraçant l'épopée d'une culture populaire, de Amy Winehouse à Pokémon, de Mickael Jackson à Super Mario. Son œuvre met en scène nos icônes du cinéma, de la musique ou de la peinture, passées et présentes, n'hésitant pas à les brutaliser, à les assassiner, voire à les ressusciter dans une parade festive et outrageante, cruelle et euphorique. S'immergeant dans le contemporain, Ken Solomon (Josée Bienvenu gallery) réalise des aquarelles hyperréalistes reproduisant des images satellites de Google Earth. Aéroports, cargos déchargeant leurs containers et camions montrent une vision de notre planète sans humains, devenue une machinerie géante qui semble totalement automatisée.

Nikolaus Gangsterer (galleria Marie-Laure Fleisch) trace à la craie sur des tableaux noirs de grandes cartographies de l'univers, reliant planètes, étoiles et galaxies. La fragilité du médium s'oppose à l'immensité, l'infini immuable de ce qui est dessiné. L'écriture prête à être effacée, et qui le sera, puisque c'est là la fonction d'un tableau noir, nous rappelle brusquement à notre dimension mortelle.

Le collectif Le Gun, (représenté par la galerie Suzanne Tarasiève) investit l'espace avec une installation pleine de panache : 4 renards attelés tirent une roulotte. Il s'agit d'une ambulance telle qu'elle serait reconstituée par des historiens du futur, cabinet de curiosités contenant entre autres une main à six doigts, du jus de rat, une horloge marquant la fin du monde et où le malade est sous perfusion de gin. Partant d'un dessin, les quatre artistes construisent une scène grandeur nature, toute de blanc et de noir, une vision médiévale du présent, aussi humoristique qu'effrayante. Le dessin échappé de son rectangle de papier conquiert de nouvelles dimensions, avec une audace de dandy et une ironie rafraîchissante.

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

L’équipe Drawing Now :
Christine Phal, Fondatrice et Présidente du Salon
Carine Tissot, Directrice du Salon
Philippe Piguet, Directeur artistique du Salon



Après le nomadisme et quatre années au Carrousel du Louvre, DRAWING NOW PARIS entre dans une nouvelle ère! La 8e édition de DRAWING NOW PARIS I LE SALON DU DESSIN CONTEMPORAIN s’installe au cœur de Paris du mercredi 26 au dimanche 30 mars 2014 au Carreau du Temple et à l’Espace Commines pour FRESH, section réservée aux jeunes galeries. 87 galeries internationales sélectionnées par un comité indépendant composé de personnalités du monde de l’art participent à DRAWING NOW PARIS en 2014.

Sur les deux sites, Le Carreau du Temple et l’Espace Commines, DRAWING NOW PARIS proposera aux visiteurs de découvrir toute la diversité du dessin contemporain d’aujourd’hui et de ces 50 dernières années.

La nouvelle configuration du Carreau du Temple est un magnifique écrin pour les exposants. Les 3 000 m2 se déploient sur deux étages, le premier niveau accueille 55 galeries sous la verrière de la halle, le second présente dans deux belles salles 19 galeries qui exposent pour la première fois à DRAWING NOW PARIS dans la section INITIAL. L’Espace Commines rassemble sous sa verrière 14 jeunes galeries internationales avec un focus sur un artiste émergent.

DRAWING TALKS, INTERVIEWS, VIDÉO et DRAWING IN PROCESS viendront ponctuer le Salon afin de présenter toutes les facettes du dessin contemporain. Enfin, l’exposition culturelle présentée par Philippe Piguet fera la part belle au graffiti!

L’ambassade de Suisse à Paris, à travers son Levier Culturel, a renouvelé son partenariat avec le Salon en soutenant la participation des galeries suisses et l’exposition de Didier Rittener, lauréat du Prix DRAWING NOW 2013 qui aura lieu à!l’Observatoire du BHV MARAIS à partir du 12 mars 2014.

Pendant cinq jours, les visiteurs, collectionneurs, professionnels, amateurs d’art sont invités à découvrir la scène artistique contemporaine à travers les dessins de plus de 400 artistes.



L’exposition culturelle : Villeglé / Lek & Sowat, Le mur et le dessin
Philippe Piguet, Directeur artistique de DRAWING NOW PARIS, commissaire de l’exposition.

De la rue, il s’est approprié “les signes, les symboles, les figures que tout un chacun peut dessiner à l’aide d’un bâton dans le sable ou avec la craie contre le mur”. Cette formule, Jacques Villeglé en a fait comme un manifeste. Il l’a écrite à maintes reprises, ici et là, sur papier, sur bâche ou sur les murs. Figure majeure du Nouveau réalisme, il s’est ainsi constitué dans les années 1960 un alphabet qu’il qualifie de “sociopolitique” et qu’il emploie à la réalisation de toute une production graphique diverse et variée. De l’écriture au dessin.

Lek et Sowat, la trentaine en route, portent une admiration résolue à leur aîné. Issus d’une pratique du graffiti, ils se revendiquent comme graffeurs. Découvrant en 2009 un supermarché abandonné de plusieurs milliers de mètres carrés, ils en font un lieu de création singulier qu’il baptise “Le Mausolée”, y peignant des fresques et y invitant toute une pléiade de leurs semblables. Invités l’an passé au Palais de Tokyo, ils ont participé avec une trentaine d’artistes à envahir une partie underground du bâtiment. Entre motifs typographiques et figures abstraites, leur art en appelle à une nouvelle forme dessinée prospective.

Inviter Jacques Villeglé, Lek et Sowat à intervenir à l’Espace Commines vise à organiser la rencontre entre deux générations dont les esthétiques procèdent tant d’une sensibilité à l’espace urbain que de la création de langages plastiques inédits. Chez l’un comme chez les autres, le dessin y gagne une nouvelle dimension sans rien perdre de sa nature originelle, celle d’une inscription.