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“Indiens des plaines” article 1298
au musée du quai Branly, Paris

du 8 avril au 20 juillet 2014



www.quaibranly.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 7 avril 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Coiffe, 19e siècle, Dakota. Grande coiffe en plumes d'aigle et feutre rouge. Décor de perles sur le front. Laine, perles, plumes d'aigle, fourrure.183 x 70 x 19 cm, 771 g. © musée du quai Branly, photo Claude Germain.
2/  Quilled and painted robe, début 19e siècle. Peau peinte racontant les exploits d'un chef sioux ou mandan lors de guerres entre Arikara, Sioux et Mandan. Peau de bison, piquants de porc-épic. Peinture, application. 247 x 111 x 0,5 cm, 2565 g 224 x 148 cm. © musée du quai Branly, photo Patrick Gries/Valérie Torre.
3/  Bouclier, vers 1850. Arikara, North Dakota. Buffalo rawhide, native tanned leather, pigment. Diamètre : 20 in (50.8 cm). © The Nelson-Atkins Museum of Art, Purchase: the Donald D. Jones Fund for American Indian Art.

 


1298_Indiens-des-plaines audio
Interview de Joëlle Rostkowski, conseillère scientifique de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 avril 2014, durée 6'32". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire :
Gaylord Torrence, Fred and Virginia Merrill Senior Curator of American Indian Art, The Nelson-Atkins Museum of Arts, Kansas City, Missouri, Etats-Unis
Collaboration scientifique : Joëlle Rostkowski, ethnohistorienne, docteur




Ils se nomment Cheyenne, Sioux, Blackfoot, Comanche ou Pawnee. Des noms de tribus ancrés dans notre imaginaire, véhiculés par les récits d’aventuriers et les westerns. Au-delà des stéréotypes, l’exposition offre, à travers une présentation d’oeuvres inédites, une plongée au coeur de la vie et des traditions de ces tribus dont les histoires, incarnées notamment au cinéma par Dustin Hoffman (Little Big Man), Kevin Costner (Danse avec les loups) ou encore Mathieu Amalric (Jimmy P.), ont passionné des générations.Dans une scénographie de Jean-Michel Wilmotte, les coiffes et parures de plumes, peaux de bison peintes, peintures et dessins, vêtements de haute valeur symbolique richement ornés d’épines de porc-épic et de perles de verre, objets cérémoniels et sculpturaux faits de pierre, de bois, d’andouillers et de coquillages illustrent toutes les traditions esthétiques des Indiens des Plaines du 16e au 20e siècle.

L’exposition est l’occasion d’aborder la vie quotidienne dans les réserves, la religion, le rôle des hommes et des femmes dans la société, l’impact des contacts avec les Européens puis les Américains ; mais aussi la relation avec la Nature de ces peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines d’Amérique du Nord ; ce vaste territoire qui s’étend du bassin du Mississipi aux Rocheuses de l’Ouest, et du Rio Grande dans le Texas du sud à la branche supérieure de la rivière Saskatchewan, dans le centre de l’Alberta.

Il s’agit également de révéler, avec cet ensemble exceptionnel, le continuum de l’expression artistique des Plaines avec ses formes qui émergent, se poursuivent, évoluent, disparaissent puis renaissent sur fond de transformations culturelles incessantes, jusqu’aux créations contemporaines qui réinvestissent aujourd’hui l’iconographie des Indiens des Plaines.

À mi-parcours de l’exposition est proposée une salle de cinéma, qui propose des extraits de films sélectionnés par Michel Ciment, critique et historien du cinéma. Ce montage montre les différents stéréotypes récurrents (attaques de diligences, danses, chasse au bison, calumet de la paix, négociation de traités, chefs indiens…) véhiculés par le cinéma hollywoodien, à différentes époques, sur les Indiens des Plaines.


Le parcours de l’exposition

En 1699, se tient la première exposition de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture au Louvre. Presque simultanément, un artiste anonyme inoka (Illinois) de la haute vallée du Mississippi, à l’est des Grandes Plaines, crée une robe peinte magnifique. Acquise par des voyageurs français qui se trouvent alors dans la région et rapportée en Europe, elle fait aujourd’hui partie de la collection du musée du quai Branly. Elle est présentée dans l’exposition INDIENS DES PLAINES, qui célèbre la créativité de 135 artistes des Grandes Plaines d’Amérique du Nord, connus ou anonymes, de la période antérieure aux premiers contacts avec les Européens – au début du 16e siècle – jusqu’à nos jours.

Dans le contexte de bouleversements culturels fondamentaux, les artistes des Plaines n’ont jamais cessé de créer des oeuvres remarquables par leur inventivité et leur qualité technique. Elles témoignent d’une relation profonde et dynamique avec la terre et le ciel, le monde naturel et l’univers spirituel. Elles transcendent les frontières culturelles et frappent par leur beauté, leur mystère et leur expressivité.

L’art des Plaines s’est nourri d’un cadre géographique exceptionnel par sa splendeur et sa rigueur. Longtemps considérées comme le grand désert américain, ces vastes plaines de l’Ouest s’étendent des provinces canadiennes du Saskatchewan jusqu’au Texas, et du bassin du Mississippi jusqu’aux Montagnes Rocheuses.

La culture des Plaines a regroupé des peuples d’origines diverses : semi-nomades vivant dans des tipis, et sédentaires pratiquant la chasse, la pêche et l’agriculture. Après l’introduction du cheval par les Espagnols, le nomadisme s’est généralisé. Du 18e siècle jusqu’aux années 1870, cette légendaire culture s’est épanouie, identifiée à ses cavaliers chasseurs de bison, archétypes de l’Indien, dont la silhouette intemporelle habite la mémoire du monde.


L’exposition est organisée en sept sections :
- Section 1. Le renouveau artistique dans la vie contemporaine, 1965-2013
- Section 2. Communautés et diaspora, 1910-1965
- Section 3. Peuples anciens, Pré-contact
- Section 4. La vie dans les Grandes Plaines, 1700-1820
- Section 5. L'épanouissement d'une culture, 1820-1860
- Section 6. La mort du bison, 1860-1880
- Section 7. Dans les vestiges des terres ancestrales, 1880-1910


Une scénographie immersive
Le projet scénographique de l'exposition est construit sous la forme d'un parcours continu, comme un voyage dans le temps. Il évoque de lointaines contrées et les traditions esthétiques fortes d'un peuple aujourd'hui en quête d'identité. Volontairement sobre et minimaliste, la scénographie vise à souligner cette richesse et créativité des lndiens des Plaines. Elle démontre, par la mise en lumière d'une tradition esthétique continue, l'existence d'une identité culturelle forte et constante. WILMOTTE & ASSOCIES S.A. a dessiné pour cette exposition de longs socles décollés du sol, qui évoquent par leur horizontalité, les paysages illimités des Grandes Plaines. Ces longs monolithes bas sont creusés, entaillés, façonnés pour s'adapter au mieux aux caractéristiques des oeuvres. Ils intègrent de larges vitrines horizontales pour les capes en peaux de bisons, mais sont aussi transpercés par des vitrines verticales qui présentent coiffes et vêtements. Délimitant certaines zones de l'exposition, un alignement de mâts enchevêtrés rappelle d'un côté les grandes forêts, de l'autre la structure des tipis indiens. L'exposition s'achève par la présentation de deux tipis modernes. L'exposition propose un système d'information textuel riche, complété par un grand mur-atlas vivant et fort visuellement : il propose plusieurs cartes géographiques et éléments iconographiques sur différentes thématiques comme l'expédition Lewis et Clark (1804-1806), les différentes utilisations du bison, les grandes traversées du territoire par les lignes de chemin de fer à partir de la fin des années 1860, etc.