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“L’âme a-t-elle un visage ?” L’Homme qui rit, ou les métamorphoses d’un héros
à la Maison Victor Hugo, Paris

du 17 avril au 31 août 2014



www.maisonsvictorhugo.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage, le 16 avril 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938), Gwynplaine à la chambre des lords, vers 1885-1886. Crayon de graphite, lavis et gouache sur papier.
© Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet.
2/  Jean-Pierre Estournet, Gwynplaine et Dea dans la neige. Photographie du spectacle L’Homme qui rit du Footsbarn Theatre à La Chaussée, 2007. © Jean-Pierre Estournet.
3/  André Gill dit Louis-Alexandre Gosset de Guines (1840-1885), Le nouveau livre de Victor Hugo, L’Homme qui rit, L'Eclipse, n° 66, 25 avril 1869. Lithographie coloriée sur papier imprimé. © Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet.

 


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Interview de Gérard Audinet, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 16 avril 2014, durée 9'44". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires : Gérard Audinet, directeur des Maisons de Victor Hugo assisté de Camila Souyri



Que devient un livre lorsqu’il sort des mains de son auteur ? Comment vit-il son destin ? Audelà de la lecture muette que chacun en fait et des images invisibles qu’il s’en forge, les artistes parfois s’en emparent et lui donnent une destinée autre. Audible, visible, palpable.

L’Homme qui rit, écrit de 1866 à 1868, publié au début de 1869 a vécu ce destin de façon paradoxale. Roman lui-même paradoxal dans son écriture, il le fut plus encore dans sa lecture. Demi succès, caricaturé comme livre d’un Hugo trop Hugo, il fut perçu par ses admirateurs comme l’un des livres le plus profondément et intensément hugolien, comme la fusion de son univers poétique, philosophique et politique.

Mais le roman a surtout connu un destin retardé et la fascination exercée par le visage mutilé de son héros, Gwynplaine, n’a cessé de croître avec le temps. Ce rire tailladé au couteau cristallise l’imaginaire dès les premières illustrations, avant que le théâtre, la bande dessinée et le cinéma surtout, ne s’emparent du personnage et de son histoire, jusqu’à donner ses traits au Joker de Batman.

Cette exposition nous invite à questionner cette étrange continuation du livre sorti des mains de son auteur. Il s’agit donc de suivre les métamorphoses du héros qui porte en lui l’amour – tiraillé entre la pureté et la perversion – et la révolte – déchiré entre le saltimbanque et l’aristocrate.

Partant de dessins de Victor Hugo comme de possibles brouillons de l’imaginaire, on ouvre ensuite le livre d’images, celui des illustrations liées à la publication du roman. Puis on relit, comme un conte raconté deux fois, son destin éclaté au travers des adaptations pour le théâtre, la bande dessinée et le cinéma. Chaque section s’appuie sur un point fort : le Footsbarn Theatre, les albums de Nicolas Delestret, les films de Paul Leni et de Jean-Pierre Améris.

L’exposition comporte environ 200 oeuvres et documents, dessins, manuscrits, livres, peintures, costumes, estampes, photographies et extraits de films. En hommage à Dea, l’héroïne aveugle du roman, le musée poursuit son engagement dans l’accueil du public en situation de handicap, avec un parcours spécifique pour les non-voyants.

Un catalogue avec une introduction de Gérard Audinet et des entretiens de Jean-Pierre Améris, Nicolas Delestret et Vincent Gracieux (Footsbarn Theatre) à propos de leurs adaptations de L’Homme qui rit est édité par les éditions Paris Musées.