Commissaires Jonas Storsve, conservateur, Cabinet d’art graphique Quentin Bajac, conservateur, Cabinet de la photographie Michel Gauthier, conservateur, Collections contemporaines Françoise Guichon, conservateur, Design Valérie Guillaume, conservateur, Prospective industrielle Emma Lavigne, conservateur, Création contemporaine et prospective pour la séquence « Environnement polychrome » : Aurélien Lemonier, conservateur, Architecture et Cloé Pitiot, conservateur, Design et pour les salles nouveaux médias, Christine van Assche
À partir du 6 avril 2011, le Centre Pompidou dévoile le nouvel accrochage de ses collections contemporaines, qui se déploie sur tout le niveau 4 du Musée. Cette nouvelle présentation des collections qui succède à elles@centrepompidou, un accrochage thématique présenté de mai 2009 à avril 2011, qui a remis les créatrices au centre de l’histoire de l’art moderne et contemporain, retrace une période très féconde de l’histoire de l’art des XXe et XXIe siècles, des années 1960 jusqu’à nos jours. L’accrochage, qui regroupe une sélection de près de 600 oeuvres de 200 créateurs met l’accent sur les acquisitions récentes du Centre Pompidou dans les champs des arts plastiques, de l’architecture et du design, de la photographie et des nouveaux médias. Un nombre significatif d’entre elles sont montrées pour la première fois au public.
Le parcours chronologique, émaillé de présentations thématiques, s’appuie sur les figures marquantes de l’art contemporain à partir des années 1960 : Joseph Beuys, Christian Boltanski, Louise Bourgeois, Simon Hantaï, Carla Accardi, Joan Mitchell, Pierre Soulages, Cy Twombly, Andy Warhol… Les grands mouvements d’art contemporain sont aussi traversés : Minimalisme (Robert Ryman, Brice Marden, Agnes Martin), Arte Povera (Mario Merz, Gilberto Zorio), Supports-Surface (Claude Viallat), Fluxus (George Brecht, Robert Filliou)…
Des oeuvres importantes entrées récemment dans la collection sont présentées pour la première fois au Musée. Parmi celles-ci : Rearrangeable Panels (1957-1959) d’Allan Kaprow, pièce historique qui fait le lien entre l’Expressionnisme abstrait et le Happening ; un tableau mi-op mi-psychédélique d’André Cadere de 1969, l’un des derniers qu’il ait peints avant de réaliser les barres de bois rond ; Emma Dance, 1977, une sculpture métallique de l’un des grands sculpteurs modernistes, Anthony Caro ; une oeuvre, Plastische Rede, 1983, de Franz Erhard Walther, l’un des tout premiers expérimentateurs de l’interactivité ; une importante série de 60 photographies de Sherrie Levine, After Atget, 1997, l’une des figures cardinales du postmodernisme ; une guirlande de lumière, 1993, de Felix Gonzalez-Torres, l’un des artistes majeurs de sa génération ; une vaste installation sonore associant le son à des miroirs mobiles de Cerith Wyn Evans, 2008.
Des oeuvres appartenant depuis plus longtemps à la collection du Musée sont montrées ici pour la première fois, comme Auction at Christie’s, 1989, de Jiri Georg Dokoupil…
Imaginée comme une promenade chronologique à travers la collection, la galerie centrale du musée expose des oeuvres choisies comme autant de jalons de cette remontée des années 1960 à aujourd’hui : Andy Warhol, Ten Lizes, 1963, Pierre Soulages, Peinture 14 mai 1968, Robert Rauschenberg, Hoarfrost, 1974, Gérard Garouste, Orion le Classique, Orion l’Indien, 1981, Julian Schnabel, Portrait of J.S. in Hakodate, 1983, Gerhard Richter, Juni n° 527, 1987, Peter Doig, 100 Years Ago, 2001, Jean-Marc Bustamante, photographies de la série des « Cyprès », 1990-1991, Thomas Hirschhorn, Outgrowth, 2005, Bernard Frize, Oma, 2007, Katharina Grosse, Sans titre, 2006, Jeff Wall, Knife Throw, 2008, Fabrice Hyber, Peinturehoméopathique n°26, 2008... Le parcours s’achève sur une spectaculaire et très récente acquisition, la sculpture monumentale Giant Triple Mushroom, 2010, de Carsten Höller, don de la Société des Amis du Musée national d’art moderne.
De grandes installations emblématiques sont de nouveau exposées, comme le Jardin d’Hiver, 1968-1970 de Jean Dubuffet, le Salon Agam, Palais de l’Elysée, 1972-1974 ou Plight, 1985, de Joseph Beuys.
Des salles thématiques, souvent inédites, sont consacrées au design, à l’architecture, à la photographie, aux nouveaux médias. Pour souligner le rôle de la photographie dans la diffusion du design, une salle présente le design photographié par Carol-Marc Lavrillier (1950-1975). Autour du thème « l’origine de l’objet », les objets sélectionnés de Maarten Van Severen, Jasper Morrison ou Martin Szekely, donnent à voir ce qui est à l’origine de leur forme. Une installation singulière, Amateur workshop, 2009, métaphore d’un espace communautaire, rend visible le processus de fabrication d’une oeuvre toujours en mouvement.
Pour rendre compte -dans le domaine de l’architecture et du design- de la création dans l’immédiat après-guerre et jusqu’aux années 1970, une salle intitulée « environnements polychromes » montre l’avènement de la couleur comme un outil spécifique et autonome de construction de l’environnement. Entre design et architecture prospectifs, deux salles dévoilent aussi les problématiques numériques et environnementales contemporaines explorées par les artistes : l’installation monumentale y* Struc/ Surf, 2010 de l’architecte Marc Fornes (fondateur de THEVERYMANY, agence d’architecture) ou bien la maquette du pavillon britannique de l’exposition universelle de Shangaï en 2010, conçu par le studio Heatherwick.
Enfin, montrée tout au long du parcours, la photographie est aussi exposée par grands ensembles et séries photographiques, récemment acquises pour la plupart : une série du photographe italien Ugo Mulas, présentée dans la salle Expérimentations italiennes des années 1970 ; le travail photographique de l’artiste américain Robert Gober, 1978-2000 ; dans la salle consacrée aux portraits du Moyen-Orient, les oeuvres de l’artiste libanais Akram Zaatari…
La Collection Nouveaux Médias, en plus de la présentation des multiples vidéos dans l’Espace Nouveaux Médias, propose deux acquisitions récentes Cuentos Patrioticos, 1997, de Francis Alÿs et Weeping Women, Tate Liverpool, de Rineke Dijkstra, en relation avec la vidéo France tour détour deux enfants (Pouvoir/ musique), 1980, de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville.
COLLECTIONS MODERNES, DE 1905 AUX ANNÉES 1960
Francis Picabia, Dresseur d’animaux, 1923
Hans J. Wegner, Chaise longue Dolphin, 1950
extrait du communiqué de presse
commissaires Jean-Paul Ameline, chef du service des collections modernes Brigitte Léal, directrice adjointe en charge des collections Jean-Michel Bouhours, conservateur, collections modernes Christian Briend, conservateur, cabinet d’art graphique Olivier Cinqualbre, conservateur, collections architecture-design Clément Chéroux, conservateur, cabinet de la photographie Valérie Guillaume, conservateur, chef du service Prospective industrielle Angela Lampe, conservatrice, collections modernes Philippe-Alain Michaud, conservateur, chargé de la collection des films du Mnam Didier Schulmann, conservateur, chef de service, Bibliothèque Kandinsky Bénédicte Ajac, attachée de conservation, collections modernes
Le Musée national d’art moderne dévoile, sur tout le niveau 5, la nouvelle présentation de ses collections de 1905 aux années 1960: elle est entièrement consacrée aux artistes, aux mouvements et aux thèmes fondateurs de l’histoire de l’art moderne du XXème siècle qui sont autant de repères pour le visiteur et éclairent son cheminement à travers tout un siècle de création. Le Centre Pompidou propose sur plus de 7000 m2 un parcours à la fois thématique et chronologique où sont mis en lumière les correspondances, les dialogues et analogies entre des oeuvres emblématiques de toutes disciplines: arts plastiques, photographie, architecture, design ou encore films.
Cet accrochage reflète la vitalité du Musée national d’art moderne en présentant à la fois des grands noms de ses collections tels que Brancusi, Delaunay, Duchamp, Kandinsky, Léger, Matisse, Miró ou Picasso et les grands mouvements fondateurs de l’art moderne (du fauvisme au Nouveau réalisme et au cinétisme), mais aussi des acquisitions récentes comme la donation Lucien Hervé, la donation de Geneviève Catti-Gherasim Luca ou la dation Jean Le Moal.
Le principe de l’accrochage est de proposer un déroulement chronologique, scandé par les principaux mouvements apparus depuis le début du siècle,mais où les regroupements monographiques jalonnent aussi le parcours. Enfin, les actualités – hommages, donations, dations, prêts ainsi que de nouvelles acquisitions ponctuent l’ensemble de l’accrochage. Le parcours chronologique proposé à travers l’histoire de l’art du XXème siècle est souligné par une nouvelle signalétique destinée à une meilleure orientation des visiteurs, les salles y sont organisées en deux parties : de 1905 à 1945 puis de 1945 aux années soixante. Pour compléter le parcours, des oeuvres, films et documents d’archives viennent en écho aux salles d’exposition : peintures et sculptures de Victor Brauner, documents d’archives, autour de Kandinsky par exemple, photographies, comme celles de Gherasim Luca ou encore des dessins comme ceux de Jasper Johns. Les salles pluridisciplinaires, monographiques ou thématiques sont l’aboutissement d’un travail collectif des conservateurs du Musée selon leur domaine. Peintures, sculptures, dessins, photographies, films, architecture, design, archives, autant de pistes pour appréhender les croisements, comprendre les regroupements et les ruptures qui forment le tissu historique des différents courants de l’art moderne.
PRÉSENTATION DES OEUVRES ILLUSTRÉES
SALLE 13 DADA À Zurich, en 1916, les poètes Hugo Ball, Richard Huelsenbeck, Tristan Tzara, les peintres Jean Arp, Marcel Janco, Sophie Taeuber se rencontrent au Cabaret Voltaire autour du terme provocateur de Dada, dont les trois principaux foyers en Europe seront Zurich, Berlin et Paris. Lors des soirées Dada, tous les moyens sont permis pour abattre l’art et toute catégorie esthétique et morale : performances, concerts bruitistes, assemblages, collages, tracts, réalisés par Hausmann, Man Ray, Picabia, Schwitters, Taeuber, etc. L’absurdité, l’aléatoire, la recherche du scandale sont affirmés comme l’expression de la liberté totale. Pour sa part, Duchamp réalise à New York en 1913 ses premiers ready-made – « objet usuel promu à la dignité d’oeuvre d’art par le simple choix de l’artiste » (André Breton) – et prône la notion d’ « anti-art ».
SALLE 42 DESIGN SCANDINAVE: LES ANNÉES 1950 La carrière de Hans J. Wegner est étroitement liée aux expositions annuelles de la Guilde des ébénistes de 1927 à 1966. Menacée par l’industrie du meuble de style, l’association avait décidé de collaborer avec le département mobilier de l’Académie royale des arts, fondée par Kaare Klint. Des binômes légendaires d’architectes et ébénistes se sont alors formés, tels Kaare Klint et Rudolf Rasmussen, Finn Juhl et Nils Vodder ou encore Hans Wegner et Johannes Hansen. Le fuselage aérodynamique évoque un dauphin.