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“Monumenta 2014” L’étrange cité de Ilya et Emilia Kabakov
au Grand Palais, Paris

du 10 mai au 22 juin 2014



www.grandpalais.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 7 mai 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Ilya et Emilia Kabakov, Etude pour Le Musée vide. Aquarelle. Monumenta 2014. © Ilya et Emilia Kabakov / ADAGP, Paris 2014.
2/  Ilya et Emilia Kabakov, Etude pour Manas. Dessin. Monumenta 2014. © Ilya et Emilia Kabakov / ADAGP, Paris 2014.

 


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Ambiance sonore dans "Le Musée vide" de L’étrange cité de Ilya et Emilia Kabakov
extrait de "Passacaille" pour orgue de Bach, au Grand Palais, le 7 mai 2014.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaires :
Jean-Hubert Martin, directeur honoraire du Musée national d’art moderne, Paris - Réunion des musées nationaux, Grand Palais.
Olga Sviblova, directrice du MAMM - Multimedia Art Museum de Moscou.
architecte : Sylvie Jodar




Depuis 2007, Monumenta invite un artiste d’envergure internationale à se confronter à la Nef du Grand Palais, une immense verrière de 13 500 m2 et 35 mètres de hauteur. Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor et Daniel Buren se sont succédés pour relever ce défi. Pour la sixième édition, Ilya et Emilia Kabakov, artistes d’origine russe, proposent au public de se perdre dans le dédale d’une ville utopique, L’étrange cité.

Emilia Kabakov la présente en ces termes : « Il y a plusieurs années, quelqu’un nous a demandé si nous pensions que l’art pouvait influencer la politique. Nous avons répondu que non, nous ne le pensions pas. Nous avons toujours la même opinion, mais durant toutes ces années, nous avons travaillé avec des idées, autour de l’imaginaire et de l’utopie. Et nous croyons vraiment que l’art, qui tient une grande place dans notre culture, peut changer la façon dont nous pensons, rêvons, agissons, réfléchissons. Il peut changer notre façon de vivre. Cette fois nous voudrions construire plus qu’une installation, nous souhaitons réaliser quelque chose de différent : ériger L’étrange cité, c’est insister sur l’expérience plutôt que sur la forme du projet, en vous demandant de ralentir votre course dans la vie réelle, et de faire appel à vos émotions, vos sens, vos souvenirs. Nous vous invitons à venir au Grand Palais pour entrer dans L’étrange cité, un espace onirique issu de l’imaginaire collectif, à penser et à réfléchir sur l’art, la culture, la vie quotidienne, notre présent et notre futur. »

L’étrange cité conçue pour la Nef du Grand Palais puise ses références dans la Renaissance, le romantisme et la science moderne. Elle se compose de huit grandes constructions. En déambulant au détour de ces édifices à l’atmosphère recueillie, le visiteur appréhende de façon sensible et concrète autant de mondes singuliers. Dans la partie nord de la Nef, une vaste coupole projette ses variations de couleurs et de lumières vers une entrée que le public doit d’abord franchir. Il atteint alors un espace labyrinthique, entouré d’une double enceinte circulaire. À l’intérieur apparaissent cinq édifices distincts aux noms mystérieux : « Le Musée vide », « Manas », « Le Centre de l’énergie cosmique », « Comment rencontrer un ange ? » et « Les Portails ». À l’extérieur se dressent encore deux constructions. « La Chapelle blanche » alterne les tableaux avec de grandes surfaces blanches et lumineuses, laissant la place à l’imaginaire, tandis que la « La Chapelle sombre » révèle de gigantesques peintures sur fond noir, mêlant références baroques et souvenirs personnels.

Dans cette étrange cité sont installées des oeuvres des Kabakov, peintures, objets et maquettes insolites. Ils offrent un panorama des sujets essentiels abordés dans leur création.

Jean-Hubert Martin, commissaire de la manifestation, explique : « Avec ses ambiances spectaculaires et mystérieuses, le parcours initiatique de L’étrange cité crée un grand récit humaniste proche de l’épopée. La cité utopique dans laquelle nous sommes conviés traite des aspirations de l’homme, de sa quête d’un au-delà, d’une métaphysique. Cette métaphore de la vie et de son mystère se transmet par les sens et non par le langage. »

Ilya et Emilya Kabakov évoquent ces grandes visions du progrès, de la science et de l’évolution de l’homme, qui ont pu conduire au désastre. À travers des installations spectaculaires, imprégnées d’humour et de poésie, ils ont dressé au fil des années une sorte de catalogue des idéaux, où l’on voit l’être humain s’affairer avec compétence et ténacité à des réalisations plus ou moins vaines. À l’image de ce personnage qui, ayant construit un gigantesque amoncellement d’échelles pour s’approcher d’un ange et se jeter dans ses bras, l’oeuvre des Kabakov montre l’homme dans son acharnement à se dépasser.

Figure majeure de la scène artistique mondiale, Ilya Kabakov, est né en 1933 à Dnipropetrovsk (ex URSS). Au début des années 1980, il entame un travail d’installations qui évoquent la vie quotidienne en Russie. La réception de cette oeuvre trouvera une forte résonance avec la fin de l’ère soviétique. Depuis, les installations, sculptures et peintures de Kabakov ont été exposées dans le monde entier. En 2004, le gouvernement russe a honoré Ilya et son épouse et collaboratrice Emilia en organisant leur première exposition officielle au musée de l’Ermitage. Née elle aussi à Dnipropetrovsk, en 1945, Emilia Kabakov est diplômée de la Faculté de Musique en tant que pianiste classique et a étudié la littérature espagnole à l’Université de Moscou. Elle a émigré en Israël en 1973 et vit à New York depuis 38 ans. Ilya et Emilia Kabakov travaillent ensemble depuis 1989. Ils vivent tous deux à Long Island, New York.



à l’intérieur de L’étrange cité

1. La Coupole.
Dans la partie nord de la Nef du Grand Palais, une vaste coupole projette ses variations de couleurs et de lumières vers L’entrée dans la cité que le public doit d’abord franchir.

2. Le Musée vide se présente comme un musée classique. Pourtant, à la place de tableaux, le visiteur découvre des tâches de lumière sur les murs bordeaux, sur un fond musical de Passacaille de Bach. La pénombre, les dorures, les sièges confortables forment un ensemble étrange et majestueux, comme un temple.

3. Manas présente une grande maquette de Manas, une ville merveilleuse qui fonctionne sur deux niveaux, « céleste » en haut et « terrestre » en bas.

4. Le Centre de l’énergie cosmique est une tentative utopique d’extraire l’énergie cosmique et d’établir une communication avec la noosphère. Conservatoire de toutes les découvertes de l’esprit humain, elle pourrait, selon le chercheur russe D. Vernadski, servir de source permanente à toute créativité.

5. Comment rencontrer un ange ? propose un moyen spectaculaire de rencontrer un ange et pose la question de savoir dans quelles circonstances il peut venir à notre secours.

6. Les Portails dévoilent un projet mystérieux. Douze tableaux et une structure déclinent sous différentes versions l’image de portails se trouvant à l’horizon et analysent le passage symbolique d’ici à l’au-delà.

7. La Chapelle blanche est un grand espace blanc, dont les murs sont entièrement recouverts de 79 toiles. Ces fragments donnent l’impression d’une réalité qui se dissout dans une lumière blanche et, en même temps, de silence et d’apaisement. La chapelle fait partie de « l’espace de l’artiste » et s’inscrit dans la lignée des chapelles de Giotto et Rothko.

8. La Chapelle sombre laisse passer la lumière par son plafond. Six grands tableaux sont accrochés aux murs.