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“Mémoires Vives” article 1337
à la Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris

du 10 mai au 21 septembre 2014



www.fondation.cartier.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 9 mai 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Ron Mueck, In Bed, 2005, matériaux divers, 162 x 650 x 395 cm, A/P, collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (acq. 2006), vue de l'exposition Ron Mueck, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 2005. © Ron Mueck. Photo © Patrick Gries.
2/  Cai Guo-Qiang, The Earth Has a Black Hole, Too, 1993, poudre à canon sur papier, 304 x 406 cm, collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (acq. 1997). © Cai Guo-Qiang. Photo © Florian Kleinefenn.
3/  Vue de l'exposition MOEBIUS-TRANSE-FORME, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 2010-2011. © Moebius Productions. Photo © Olivier Ouadah.

 


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Interview de Isabelle Gaudefroy,
directrice de la programmation artistique de la Fondation Cartier et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mai 2014, durée 13'00". © FranceFineArt.

 


texte de Sylvain Silleran, rédacteur pour FranceFineArt.

 

La Fondation Cartier pour l'art contemporain fête ses 30 ans de mécénat. C'est l'occasion de déguster une sélection artistique variée et dynamique qui évoluera au fil du temps et d'assister à des projections, concerts et performances. Le bâtiment, tout en transparence, permet à la lumière estivale de laisser s'exprimer les œuvres présentées dans une orchestration ludique.

Des œuvres conceptuelles s'opposent à des travaux vernaculaires. L'avion fictif Kelvin 40 de Marc Newson, objet ultra-designé tout en courbes hi-tech d'aluminium côtoie deux sculptures de l'artiste brésilien Véio: des figures animales réalisées à partir de bois mort. Une peinture minimaliste, du noir, du blanc et du rouge sur un assemblage de formes organiques trouvées fait naître un bestiaire joyeux et enfantin, une innocence fragile nous rappelant celle que nous avons perdue. Face à l'écran de projection, des dessins d'artistes indigènes paraguayens évoquent une nature riche et généreuse. Des rivières débordant de poissons aux rives peuplées d'une multitude d'oiseaux et d'animaux sont dessinées dans un langage que sa simplicité rend universel. Cet espéranto visuel nous parle d'une culture qui refuse de mourir, du souvenir d'une terre-mère nourricière, force est de constater à quel point ce questionnement est actuel.

Difficile de ne pas se laisser gagner par l'enthousiasme devant la démonstration que l'art contemporain sait aussi se rendre accessible. Ainsi la peinture joyeuse et colorée de Chéri Samba évoque affiches de films ou panneaux publicitaires. Pourtant ces paillettes brillantes donnent à réfléchir : La vraie carte du monde, en renversant la planisphère, montre une Afrique se libérant de nos préjugés. Bodys Isek Kingelez, avec Projet pour le Kinshasa du troisième millénaire construit le projet d'une ville utopique. La maquette de papier, de carton et de celluloïd représente une cité au futurisme triomphant, luxueuse et extravagante, une ville-dandy à l'élégance fraîche et insolente. En y regardant de plus près, ses fondations laissent apparaître les boîtes de sodas, d'alcool ou les paquets de cigarettes qui en forment la structure. Le mirage d'un avenir radieux ne semble pas pouvoir s'affranchir du vice.

Au sous-sol, Dennis Oppenheim met en scène Table piece. Des deux extrémités d'une table interminable, deux petits personnages sont lancés dans un dialogue sonore absurde. Répétant inlassablement les mêmes mots, s'entrecoupant la parole au point de la rendre inintelligible, ils s'engluent dans une incompréhension sans issue.

Cai Guo-Qiang peint avec de la poudre explosive. Les déflagrations et brûlures tracent planètes et constellations sur le papier. L'énergie brutale de ses tableaux, si elle s'oppose radicalement à un travail très différent, comme celui de Jangarh Singh Shyam, finit par le rejoindre. Cette peinture très graphique, tribale, plantes et animaux composés de mille points colorés, évoque l'art aborigène. Il s'agit de la même explosion de vie, de la même représentation de la nature et de sa force mouvante.

A l'image de la végétation entourant la fondation Cartier, l'art qui y est exposé s'affiche dans une luxuriance sauvage et réconfortante, invitant à la promenade comme un jardin familier.

Sylvain Silleran

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Isabelle Gaudefroy, Directrice de la programmation artistique de la Fondation Cartier
Grazia Quaroni, conservatrice à la Fondation Cartier
Leanne Sacramone, conservatrice à la Fondation Cartier
Thomas Delamarre, conservateur à la Fondation Cartier
Hélène Kelmachter, conservatrice à la Fondation Cartier.




Le 20 octobre 1984, Cartier inaugure la Fondation Cartier pour l’art contemporain, une initiative pionnière en faveur de la création contemporaine. À Paris, dans le bâtiment de verre et d’acier de l’architecte Jean Nouvel, la Fondation Cartier pour l’art contemporain expose et donne la parole à des artistes du monde entier.

En 30 ans d’engagement et de dialogue ininterrompu avec les artistes, avec plus de 100 expositions et 800 oeuvres créées à son initiative, la Fondation Cartier affirme un style fait d’audace et de liberté.

Pendant un an, à partir du 10 mai 2014, la Fondation Cartier pour l’art contemporain vous invite à célébrer avec elle 30 ans de mécénat libre et généreux fait d’engagement et de singularité, de dialogue ininterrompu avec des créateurs de tous horizons et de toutes disciplines.

Du 10 mai au 21 septembre 2014, l’exposition Mémoires Vives, premier volet de cette année exceptionnelle, inaugure les célébrations du trentième anniversaire de la Fondation Cartier pour l’art contemporain et invite le public à découvrir la communauté des artistes avec lesquels la Fondation Cartier a construit l’histoire d’un mécénat pionnier. Mémoires Vives est accompagnée de concerts et d’événements, et réserve une place essentielle à des œuvres parmi les plus emblématiques de la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, des œuvres qui sont toutes des temps forts de son histoire.

Photographies, sculptures, films et peintures se succèdent pendant cinq mois dans une présentation en mouvement perpétuel, riche de surprises. De Raymond Hains à James Lee Byars, de Nan Goldin à David Lynch, de Mœbius à Ron Mueck, l’exposition Mémoires Vives présente des œuvres d’artistes magnifiques, à découvrir ou à redécouvrir.

L’exposition Mémoires Vives s’articule autour d’œuvres que la Fondation Cartier a collectionnées depuis 1984 ; une collection vivante dont le sens s’enrichit d’expositions en commandes et qui est le signe des liens noués avec les artistes. Comme le souligne Hervé Chandès, Directeur Général de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, « si elle est d’abord une réunion d’œuvres, la collection de la Fondation Cartier est aussi une collection d’expositions et de relations avec les artistes. C’est ce qui constitue son identité : rassembler les œuvres, les auteurs des œuvres, les relations entre la Fondation et les artistes, entre les œuvres et le lieu. C’est pourquoi la collection sera au centre de l’anniversaire de la Fondation Cartier en 2014. »