contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Jours de guerre 1914-1918” 120 Photographies du journal Excelsior
à l’Orangerie du Sénat, Jardin du Luxembourg, Paris

du 21 mai au 22 juin 2014



www.senat.fr

www.parisenimages.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, ouverture de l’exposition, le 21 mai 2014.

1348_Jours-de-guerre1348_Jours-de-guerre1348_Jours-de-guerre

Légendes de gauche à droite :
1/  Guerre 1914-1918. "La fabrication des casques et l'une des plus typiques industries de la guerre". Soudure des bandes tenant la coiffe et des anneaux de la jugulaire. Photographie parue dans le journal "Excelsior" du samedi 29 janvier 1916. © Wackernie / Excelsior – L'Équipe / Roger-Viollet.
2/  Guerre 1914-1918. Mise à jour de la carte du front, offerte par "Excelsior" aux Parisiens, boulevard des Italiens. Paris (IXème arr.), fin août 1917. © Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet.
3/  Guerre 1914-1918. Cinquième journée de mobilisation à Paris. Départ du 5ème régiment d'infanterie de ligne, l'un des plus anciens de l'armée française (créé en 1558). A la mobilisation, il prendra le nom du 205e régiment d'infanterie. Soldats portant leur médaille d'identité, 6 août 1914. © Caudrilliers / Excelsior – L'Équipe / Roger-Viollet.

 


1348_Jours-de-guerre audio
Interview de Delphine Desveaux, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mai 2014, durée 7'55". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Delphine Desveaux, directrice des Collections Roger-Viollet & des Projets culturels, Parisienne de Photographie
avec la collaboration de Perrine Latrive et Dominique Danne.




Du 21 mai au 22 juin 2014, la Parisienne de Photographie présente à l'Orangerie du Luxembourg une exposition exceptionnelle qui retrace en 120 photographies grand format la vie des Français durant la Première guerre mondiale. Ce projet, tout comme le livre Jours de guerre 1914-1918 (éditions Les Arènes 2013) dont il est le prolongement, a vu le jour grâce à la numérisation récente du fonds photographique d’Excelsior, quotidien parisien édité entre 1910 et 1940. L'exposition, qui dévoile des images pour la plupart inédites depuis leur première publication dans les pages du journal est présentée dans le cadre des manifestations de L'été du Sénat. Elle est réalisée avec le soutien de la Mairie de Paris, de la Fédération Nationale des Caisses d'Épargne, de la Caisse d'Épargne Île-de-France et de la Mission du Centenaire, en partenariat avec L'Équipe et Le Parisien magazine. Les photographies du fonds Excelsior sont diffusées en exclusivité par l'Agence Roger-Viollet.

Exposition en entrée libre du mardi au dimanche de 10h à 19h, Orangerie du Sénat Jardin du Luxembourg – Allée Delacroix 75006 Paris - Accès porte Férou – 19 bis rue de Vaugirard



L’exposition

"Les chercheurs d'or éprouvent une émotion forte lorsque surgit devant eux le gisement longtemps rêvé. Telle fut la nôtre au moment de découvrir celui sur lequel ce livre est fondé, puis d'y pénétrer ardemment". Ainsi s'exprime l'historien Jean-Noël Jeanneney en introduction du livre Jours de Guerre 1914-1918 à propos d'un fonds photographique d'exception : celui du journal Excelsior.

Créé en 1910 par Pierre Lafitte, Excelsior est un des premiers quotidiens français à utiliser abondamment la photographie dans ses pages. De la mobilisation à l'armistice, des opérations militaires à la vie à l'arrière, son équipe de photoreporters, tient le journal de la Grande Guerre, un journal en images d'une extraordinaire vivacité, qui met l'humain au tout premier plan.

Jours de Guerre, l'exposition, propose un parcours chronologique en 120 photographies très grand format (100x120 cm) réalisées de 1914 à 1919 et pour la plupart inédites depuis leur publication initiale. Les images sont issues des négatifs originaux sur plaque de verre en excellent état de conservation. Leur numérisation en haute résolution permet d'obtenir des agrandissements de grande qualité, qui rendent hommage au talent des photographes comme à la puissance documentaire des images, auxquelles sont associées quinze immenses fac-similés sur bâches représentant les Unes du journal.

Les combats et les opérations militaires n'y figurent qu'en filigrane, en particulier à travers les titres du journal dont les reproductions rythment le parcours et rappellent les jalons historiques du conflit. Les images évoquent en premier lieu la prégnance du conflit dans tous les aspects de la vie des Français : la vie au front, bien sûr, les transports de troupes et le rôle des soldats étrangers et coloniaux mais aussi la vie quotidienne, le travail et l'effort de guerre, la place des femmes dans la société, les destructions, matérielles et humaines, la vie politique et la solidarité nationale. L'Excelsior, journal parisien, envoie ses reporters partout sur le territoire national pour couvrir l'événement. Si les départements de la ligne de front sont particulièrement représentés – et pour cause – les villes de France, les ports et les centres industriels sont eux aussi dépeints. Les sujets des photographies fleurent bon le début du siècle, ses voitures à chevaux, ses canotiers et ses moustaches imposantes mais les prises de vue sont, elles, modernes : ces attitudes, ces visages, ces regards touchent le spectateur d'aujourd'hui. Et, tout le long du parcours, les thèmes évoqués trouvent un écho dans nos préoccupations contemporaines.



Excelsior et son fonds photographique

Créé en 1910 par Pierre Lafitte, journaliste à L’Écho de Paris, Excelsior se démarque très vite des autres quotidiens en privilégiant l’illustration photographique dans le traitement de l’information. Les progrès techniques de l’époque permettent déjà la reproduction des photos sur le papier d'un journal sans trop en altérer la qualité. À l'époque, seuls L'Illustration et Le Miroir utilisent, mais dans une moindre mesure, la photographie en première page ; Excelsior peut ainsi apparaître comme un véritable précurseur. Quelques semaines avant le début du conflit en 1914, un pool de photoreporters est constitué avec au moins six photographes permanents (Caudrillers, Ede, Piston, Wackernie, Forbin et Cossira). Il couvre l’actualité tant sur le front – sous le contrôle du service des armées qui proscrit tout cliché de cadavre – qu’à l’arrière. Les nombreux sujets de qualité qu’il fournit permettent la publication quotidienne de 25 à 30 photographies et contribuent largement au succès du journal. En 1917, Excelsior est racheté par le groupe Dupuy. Jean Dupuy avait créé Le Petit Parisien en 1880. Son fils, Paul Dupuy, est à l’origine du magazine d’illustration photographique Le Miroir. À la mort de Paul Dupuy en 1927, Excelsior est repris par sa femme et réorganisé. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le journal tire à 132 000 exemplaires, avant de cesser de paraître en juin 1940.

À la Libération, le fonds d'Excelsior est absorbé dans le regroupement du Petit Parisien et du Miroir des sports au sein du Parisien Libéré, créé en 1944 par Émilien Amaury. Il est aujourd'hui conservé par le journal L’Équipe (groupe Amaury) : le service photo du quotidien sportif a su reconnaître la valeur exceptionnelle de ce patrimoine et en assurer la sauvegarde au gré des déménagements. Ces archives photographiques, riches de plus de 170 000 clichés, sont essentiellement constituées de plaques de verre 9x12 dont 20 000 concernent la période 1914-1919. Les photographies présentées dans l'exposition sont issues d'un long travail de numérisation, de sélection, et de documentation entrepris en 2010 par la Parisienne de Photographie et l'agence Roger-Viollet à la demande de L'Équipe.



Jours de guerre - le livre

Les photographies du fonds Excelsior ont fait l'objet d'un livre paru en octobre 2013 et dont s'inspire largement l'exposition : Jours de Guerre 1914-1918, les trésors des archives photographiques du journal Excelsior, textes de Jean-Noël Jeanneney, éditions des Arènes. Ce livre monument de plus de 500 photographies inédites, commentées par cet historien de renom, n’invite pas seulement à voir mais aussi à comprendre une période complexe de l’Histoire faite de ruptures et de lentes évolutions. (544 pages, grand format (278x328 mm), 49,90 € http://www.arenes.fr)