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“Vivre(s)” article 1352
au Domaine de Chamarande, Essonne

du 24 mai au 26 octobre 2014



chamarande.essonne.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite presse en fin de montage de l'exposition, le 22 mai 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Åsa Sonjasdoter. © droits réservés.
2/  Michel Blazy, Peinture qui mange, 2014. Photo © Alain Alquier.
3/  Cuevas Minerva. © droits réservés.

 


1352_Vivres audio
Interview de Lauranne Germond, co-commissaire de l'exposition pour COAL,
par Anne-Frédérique Fer, au Domaine de Chamarande, le 22 mai 2014, durée 5'06". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire associé COAL



Les artistes :

au château :
Maria Thereza Alves, Thierry Boutonnier, Andrea Caretto & Raffaella Spagna, Minerva Cuevas, Olivier Darné + parti poétique, FutureFarmers, Fernando Garçía-Dory, Newton & Helen Mayer Harrison, Pauline Horovitz, Suzanne Husky, Matthew Moore, Mika Rottenberg, Erik Sjödin, Åsa Sonjasdotter, Tchif, Rirkrit Tiravanija, Barthélémy Toguo, Katharina Unger

dans le parc :
Cédric Carles & Marie Boussard, Damien Chivialle, Isabelle Daëron, Safi, Élodie Doukhan & Nicolas Mussche, Les Saprophytes, Astrid Verspieren

à l’orangerie :
carte blanche à Michel Blazy

en résidence :
Paul Ardenne


Faire de Chamarande un laboratoire d’expérimentations gustatives est logique. C’est un retour aux sources pour le Domaine qui fut, jadis, une terre nourricière, dont le potager historique est aujourd’hui le témoin.



Croquer le monde

De festins en collations, d’excès en régime, de gastronomie en junk food, du cycle des courses à celui des cultures, de la recherche d’argent pour se sustenter au besoin de jeter ses déchets, l’alimentation structure la vie de quelques 7 milliards d’humains. Qu’elle symbolise une table dressée pour un banquet gargantuesque ou un estomac creusé par la faim.

La part sombre de l’alimentation prend le visage de 868 millions d’individus qui ne mangent pas à leur faim, et plus du double qui est en surpoids. La production alimentaire, quoique indispensable, reste le premier facteur de destruction de notre environnement, en ce qu’elle hypothèque la biodiversité, accélère le réchauffement climatique, décuple la pollution chimique et érode les sols. L’humanité consomme, au sens propre comme figuré, le monde.

L’alimentation est aussi un élément fondamental de chaque culture. La gastronomie française en est la plus belle illustration : depuis 2010, la pratique du repas des Français est inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco.

Question culturelle avant tout, les artistes sont donc à l’avant-garde de la révolution qui mijote dans nos marmites. Vigies indispensables, ils explorent une alimentation plus ludique et conviviale, et surtout plus locale et responsable.

Artisans de cette alimentation du futur et d’une agriculture différente, défenseurs d’un manger sain en produisant mieux, les artistes proposent des solutions, avec des oeuvres conçues comme des modules de production alternatifs à la chaîne agroalimentaire.


Goûter chamarande

Faire de Chamarande le laboratoire de ces expérimentations gustatives est logique. C’est un retour aux sources pour le Domaine qui fut, jadis, une terre nourricière, dont le potager historique est aujourd’hui le témoin.

Le Domaine de Chamarande fut un véritable village dans le village, une communauté autarcique qui se caractérisait par son autosuffisance alimentaire, même relative. Lieu de villégiature de la noblesse tout comme cité ouvrière d’Auguste Mione, le Domaine était tout à la fois réserve de chasse, volière et lieu de pêche.

Depuis son ouverture au public sous l’égide du Conseil général de l’Essonne, le Domaine a renoué avec cette tradition, avec un parc paysagé dévolu aux pique-nique familiaux.

À la manière d’un jardin d’Épicure (re)devenu fertile, c’est avec une heureuse frugalité que le public est invité à goûter les plaisirs de la culture durable où la satiété est surtout le corollaire de la qualité.


Carte blanche : Michel Blazy

Michel Blazy a créé un univers artistique fait d’absurde, de périssable, de vivant et de mutation. Lorsqu’il est venu en repérage sur le Domaine de Chamarande, l’artiste a vu l’occasion de prolonger son exposition Flore Intestinale, actuellement présentée au Parvis à Tarbes.

Michel Blazy utilise le polystyrène comme colonne vertébrale de son oeuvre. Pour Chamarande, l’artiste a imaginé une sculpture en plaques de polystyrène tartinées de peinture en chocolat, avec un réseau de tunnels dans lequel les visiteurs pourront circuler. Il se murmure même qu’une saucisse pourrait sortir d’un mur de l’orangerie…

L’artiste a pour habitude artistique d’utiliser des matériaux humbles, des matières vivantes, organiques que l’on trouve dans sa cuisine ou son jardin, donnant naissance à un art animé, mouvant et étrange.

Ses installations sont constituées de rencontres de matières qui tentent de faire perdurer – l’espace d’un moment – un instant grâce à différentes stratégies de survie.

Les oeuvres de Michel Blazy se reproduisent et se répètent. À l’artiste de trouver le bon geste, de se plier à la matière pour y parvenir. Ainsi, les choses artificielles produites vont-elles s’intégrer dans le cycle du vivant et créer une sorte de rituel contre le temps en adoptant le même comportement que le vivant.