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“Festival Allers-Retours 2014” Les âmes grises, récits photographiques d’après-guerre
au musée Albert-Kahn, Boulogne-Billancourt

du 27 mai au 26 octobre 2014



albert-kahn.hauts-de-seine.net

 

© Anne-Frédérique Fer, le 28 mai 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Laetitia Tura, Ruines du camp de Rivesaltes, 2011. © Laetitia Tura.
2/  Emeric Lhuisset, Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla Kurde Iranien, 2012. © Emeric Lhuisset.
3/  Camilla de Maffei, Cheval Mont Trebevic, Sarajevo - Bosnie Herzegovine 2010. © Camilla de Maffei.

 


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Interview de Isabelle Oester, responsable du Festival Allers-Retours,
par Anne-Frédérique Fer, dans les jardins d'Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, le 28 mai 2014, durée 5'26". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Isabelle Oester-Freret, responsable des projets Art Contemporain Musée Albert-Kahn




Le Département des Hauts-de-Seine présente la 3ème édition du festival Allers-Retours - photographies contemporaines - à Albert-Kahn, musée et jardin départementaux : « Les âmes grises, récits photographiques d’après-guerre» du 27 mai au 26 octobre 2014

Pour l’édition 2014, Albert-Kahn, musée et jardin départementaux, propose une programmation relative à la thématique de l’après-guerre, en présentant des oeuvres photographiques portant sur les conflits armés récents et sur leurs conséquences, à l’occasion du Centenaire de l’éclatement de la Première Guerre Mondiale.

Le festival se déroulera du mois de mai au mois d’octobre 2014, autour de quatre expositions successives, présentant chacune les travaux de deux artistes.

Les photographes sélectionnés questionnent le processus de mise à distance de la réalité de la guerre, par une attention aux marques indélébiles laissées dans les paysages, les corps ou les mémoires. Ils abordent également la question du temps qui passe et les possibilités d’inscrire un évènement traumatique dans le cours de trajectoires individuelles ou collectives. Tous illustrent l’émergence d’un récit commun, familial ou national, et interrogent le rôle du médium photographique dans un tel processus de distanciation.

La programmation présente quatre temporalités de l’après-guerre, allant de l’émergence des récits jusqu’à leur commémoration collective, voire nationale.


Les expositions

Portraits : récits émergents
– du 27 mai au 29 juin. Avec les photographies de Jonathan Torgovnik sur le Rwanda et de Rita Leistner sur le Liban

Cette exposition aborde les conséquences très pragmatiques de l’immédiat après-guerre. Les photographies témoignent, de façon documentaire, de la lente reconstruction à travers un travail de consignation de la vie quotidienne, des portraits contextualisés par le récit des violences subies et l’inventaire précis des destructions. Ils agissent comme des catalyseurs d’un récit qui n’a pas encore pris forme.


Paysages : récits fragmentaires - 1er juillet au 10 août. Avec les photographies de Laetitia Tura sur la Retirada et de Camilla De Maffei sur le Mont Trebevic à Sarajevo

Les photographes exposés ici proposent une lecture topographique des paysages, où peut se lire la violence du conflit ou les trajectoires d’exilés. Leurs travaux sont le prétexte à la collecte de témoignages, manifestant l’émergence d’une mémoire, encore balbutiante et fragile, cherchant ses figures héroïques et ses repères.


Théâtres : récits ritualisés - 12 août au 14 septembre. Avec les photographies de Vasantha Yogananthan sur le théâtre de guerre Tamoul et d'Emeric Lhuisset sur la résistance kurde en Iran.

Cette exposition porte sur la question de la réactualisation du conflit, à travers une mise en scène dont le photographe est parfois à l’origine. Ici, le récit est partagé, les représentations collectives sont fixées, les modalités d’énonciation arrêtées. Ces reportages mettent en évidence l’expression d’une mémoire codifiée, participant d’un registre du sacré, à travers le prisme du rituel et de la construction d’icônes.


Monuments : récits nationaux - 16 septembre au 26 octobre. Avec les photographies de Patrick Tourneboeuf sur les monuments aux morts de 14-18 et de Bertrand Carrière sur le débarquement des Alliés à Dieppe en 1942.

Les photographes consignent ici les dispositifs de commémoration à travers l’érection de monuments réels ou symboliques. Il est ici question de l’incarnation d’un discours national et d’une réflexion sur ce qui reste (et ce qui est évacué) dans la temporalité de l’Histoire.



Le Festival Allers-Retours

Le festival de photographie contemporaine organisé depuis 2012 dans le jardin du musée départemental Albert-Kahn s’intitule désormais « Allers-Retours », qu’il s’agisse d’allers et retours entre l’époque des « Archives de la Planète » et le monde d’aujourd’hui, d’allers et retours entre la subjectivité du photographe et la réalité de ses sujets, ou d’allers et retours entre l’expérience artistique et sa perception par le public.

Il propose aux visiteurs un regard engagé sur le monde contemporain, dans une perspective de relecture du projet d’archivage du monde lancé par Albert Kahn au début du XXe siècle. Le festival « Allers-Retours » présente des travaux qui ne montrent pas seulement quelque chose ou quelqu’un, mais qui témoignent aussi d’un regard, voire d’un échange de regards. Cette rencontre nécessaire et assumée entre subjectivités devient fondatrice de la démarche de beaucoup de photographes actuels. À la croisée des chemins entre volonté de compréhension de l’autre et recherche de soi, les photographes choisis ici s’inscrivent dans l’affirmation d’une écriture photographique étayée par une véritable intelligence documentaire.

Chaque édition du festival donne lieu à la publication d’un catalogue, qui présente les travaux des photographes exposés et propose des textes scientifiques d’éclairage et d’analyse.

L’édition 2012, intitulée « Mongolie au fil du présent », a présenté les travaux de Lucile Chombart de Lauwe, Sophie Zénon et A Yin. Chacun des trois photographes y donne à voir la Mongolie actuelle, qui fait coexister traditions nomades et société occidentalisée. L’urbanisme galopant, les quartiers de yourtes en périphérie des grandes villes ou le retour du chamanisme y sont représentés à travers des approches plastiques fortes, reflets de différentes sensibilités.

L’édition 2013, intitulée Un arrière-goût de paradis, a présenté les travaux de Ghislain Sénéchaut, Camille Ayme, Vasantha Yogananthan, Camille Zakharia et Tiina Iktonen. Y ont été exposées des communautés qui ont choisi d’affronter un environnement où la nature est dominante et où les notions de survie, d’économie de moyens et de bricolage priment. Ces images reflètent un questionnement sur l’occupation des territoires de l’extrême, espaces interstitiels, isolés, sans repère, où le vide le dispute à la monotonie.