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“Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé” article 1368
au Musée Carnavalet, Paris

du 11 juin 2014 au 8 février 2015



www.carnavalet.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 10 juin 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Doisneau Robert, 23 août 1944 - FFI, boulevards Saint-Michel et Saint-Germain. Photographie originale © Robert DOISNEAU / RAPHO. Reproduction : © Musée Carnavalet / Parisienne de photographie.
2/  Zuber René, La libération de Paris - Anita d'Almeda, soins aux blessés, 21 août 1944. Photographie originale : © Fonds photographique René Zuber. Reproduction : © Musée Carnavalet / Parisienne de photographie.
3/  Cohen Robert, Agence Internationale d'Illustration pour la Presse (A.G.I.P.) - 25 août « L'accueil fait aux soldats». Photographie originale : © Rue des Archives/AGIP. Reproduction : © Musée Carnavalet / Parisienne de photographie.

 


1368_Paris audio
Interview de Catherine Tambrun, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 juin 2014, durée 9'13". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Commissaire générale : Valérie Guillaume, Directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris
Commissaire : Catherine Tambrun, département photographies, musée Carnavalet – Histoire de Paris
Assistée de Cyril Colin et Alain Eymard
Conseillère scientifique : Christine Lévisse-Touzé, Directrice du musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – musée Jean Moulin, conservatrice générale.




À l’occasion du 70e anniversaire de la libération de Paris et dans le cadre du Mois de la Photographie, le musée Carnavalet présente l’exposition « Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé ».

Le 25 août 1944, Paris est libéré par la 2e Division blindée du général Leclerc et les Alliés. Deux mois et demi après, alors que la France et les Alliés se battent encore contre les nazis, le musée Carnavalet écrit déjà l’histoire en ouvrant le 11 novembre 1944 une exposition sur la Libération. En effet, dès septembre, François Boucher, conservateur du musée Carnavalet et résistant, souhaite « réunir les documents indispensables à l’historien de l’avenir ». Il lance alors un appel dans la presse afin de « constituer une documentation très complète sur les journées de la libération de Paris » et sollicite de nombreuses institutions. Cette exposition, réalisée sur le vif et portée davantage sur l’émotion que sur la véracité historique, rencontre alors un véritable succès populaire.

« Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé » revient sur l’exposition de 1944 en reprenant des photographies de Robert Doisneau, René Zuber, Jean Séeberger… que viennent enrichir et contextualiser des tirages, des films d’époque, des entretiens vidéos avec des témoins de la Libération, des livres publiés à chaud ou encore divers objets attestant de l’engagement des résistants parisiens pour leur cause… Cet ensemble inédit de témoignages variés permet de comprendre la fabrique de l’image en temps de guerre. Dans un face à face où photographies et films se répondent, le parcours montre que les mémoires individuelles et collectives se sont construites grâce aux images qui, avec le temps, font l’objet d’interprétations variées. Une installation audio-visuelle de l’artiste Stéphane Thidet illustre le lien complexe qui nous lie aux photographies et le médecin généticien Axel Kahn nous explique comment notre cerveau les mémorise.

Le musée Carnavalet propose un programme d’animations pendant toute la durée de l’exposition, disponible sur le site du musée www.carnavalet.paris.fr à partir du 1er juin.

Par ailleurs le Département des expositions de la Direction de l’Information et de la Communication, et le musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – musée Jean Moulin, présentent l’exposition « Libérer Paris, août 1944», de juin à septembre 2014 salle Saint-Jean à l’Hôtel de ville. Hors les murs, des promenades parisiennes invitent à poursuivre la découverte de l’histoire de l’Insurrection et de la libération de Paris dans la ville.



Intention de l’exposition par Catherine Tambrun, commissaire de l’exposition

Chaque commémoration est l'occasion d'une réécriture de l'Histoire. C'est une Libération glorieuse et héroïque qu'il importe de valoriser en 1944 ; cette perspective épique transparaît dans la première exposition sur la libération de Paris qui se tient au musée Carnavalet peu de temps après l'événement.

70 ans plus tard, le musée Carnavalet propose de revisiter cette exposition conçue « à chaud » avant même la fin de la guerre.

Alors que l’exposition de 1944 s'organisait autour de grandes thématiques en se focalisant sur les journées de la Libération, le parcours de l’exposition de 2014 reprend l'enchaînement des événements, de l'Occupation à l'après-guerre, pour mieux mettre en évidence la bataille des images qui s'opérait alors : les images glorieuses et festives de la Libération venaient contrebalancer quatre ans d'intense propagande. D'une manière générale, le musée Carnavalet a souhaité par cette exposition, enrichir et contextualiser le fonds photographique présenté en 1944, et analyser, à travers les textes et images animées, les conditions de production des photographies.

L'exposition «Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé » permet de s'interroger sur la restitution de la mémoire ; elle rappelle que la narration des événements peut être réactualisée en permanence. Les nombreuses citations d'historiens et de philosophes ponctuant le parcours aideront le public à questionner cette conscience de l'Histoire.

Cette présentation renouvelée met notamment l’accent sur les images absentes. Pourquoi les femmes ne sont-elles quasiment pas représentées? Où sont les étrangers des armées libératrices qui ont contribué activement à la Libération mais qui ont été éclipsés lors de la construction du récit héroïque de 1944 ? L'exposition questionne les mécanismes de la mémoire, pour mieux comprendre ses refoulements et ses surreprésentations.

Outre sa volonté de valoriser le très riche fonds photographique du musée Carnavalet, qui, pour des raisons de conservation préventive, ne peut être exposé en permanence, cette exposition et la programmation culturelle associée entendent raconter l'Histoire de façon différente. De nombreux événements seront ainsi proposés au public pendant toute la durée de l’exposition : conférences, rencontres et animations autour de thématiques variées, projections, concerts et lectures, mais aussi ateliers et trajets en bus d’époque.



Parcours

L’exposition de 1944 présentée au musée Carnavalet et intitulée « la Libération de Paris », est le fil rouge de « Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé ». Le parcours qui suit la chronologie des événements et développe également des focus sur des artistes les plus connus, permet de comprendre la succession des événements, qui conduiront du 19 au 26 août 1944 à libérer Paris. Il sert également de support à une réflexion sur la fabrique de l’histoire par la photographie.

D’emblée, le visiteur est plongé dans le quotidien des Parisiens durant l’Occupation. Suivent les germes de l’insurrection et l’enchaînement des combats de rues avec leurs barricades, qui permettront aux résistants, puis aux blindés du général Leclerc, de reprendre Paris. Les dernières salles du parcours suivent le défilé du général de Gaulle et évoquent la présence des Américains et des Alliés dans la capitale libérée. Différents dispositifs tels que des projections vidéo de témoignages de survivants ou une installation spécialement conçue pour l’exposition par l’artiste Stéphane Thidet offrent l’occasion de questionner la manière dont cette mémoire visuelle s’est constituée.