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“Saison d’été au Mac/Val” Valérie Jouve et Halida Boughriet
au MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 14 juin 2014 au 5 janvier 2015



www.macval.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 11 juin 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Halida Boughriet, Série « Corps de masse », 2013. Tirage Lambda contrecollé sur Dibond, 120x180 cm.
Production MAC/VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2014.
2/  Sans titre, 2013. Photogramme de l’exposition « Cinq femmes du pays de la lune » / Valérie Jouve. Tirage chromogène. Production MAC/VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2014. Photo © Suha Y.M Abusharar.
3/  Sans titre, 2013 Photogramme de l’exposition « Cinq femmes du pays de la lune » / Valérie Jouve. Tirage chromogène, 40 x 50 cm. Production MAC/VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, 2014. Photo © Valérie Jouve. © Adagp, Paris 2014.

 


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Interview de Valérie Jouve,
par Anne-Frédérique Fer, au MacVal, le 11 juin 2014, durée 8'01". © FranceFineArt.

 


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Interview de Halida Boughriet,
par Anne-Frédérique Fer, au MacVal, le 11 juin 2014, durée 4'21". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

« Cinq femmes du pays de la lune » de Valérie Jouve avec quatre femmes de Jéricho
du 14 juin 2014 au 5 janvier 2015
Commissariat : Ingrid Jurzak et Julien Blanpied




Pour sa programmation estivale, le MAC/VAL invite Valérie Jouve à entrer en résonance avec l’exposition des oeuvres de la collection du musée « Avec et sans peinture ». L’artiste dévoile pendant tout l’été le travail de collaboration qu’elle mène depuis trois ans à Jéricho avec quatre femmes palestiniennes. Sous l’intitulé « Cinq femmes du pays de la lune », l’exposition regroupe le travail de fabrique de l’image de cinq femmes, traduisant leur respect mutuel et leur rapport respectif à ce territoire en guise de portrait indirect d’elles-mêmes. Elle réunit 435 photographies et un film, dans un corpus dévoilant une signature collective et un regard singulier, que le sensible infuse en permanence. Elle fait écho à l’autre invitée du MAC/VAL pendant l’été 2014, Halida Boughriet ; avec pour dénominateur commun la maîtrise des deux médiums photo et vidéo.

Valérie Jouve présente pour la première fois un travail collectif qu’elle mène depuis trois ans à Jéricho avec Rana M.S Abukharabish, Suha Y.M Abusharar, Yasmin M.M. Abu et Jamila I.M Thalja. 435 images et un film sont présentés dans la grande nef du musée, pour brosser le portrait d’un territoire au travers des lieux qui sont chers à ces femmes ; soit, en creux, autant de façon de parler d’elles-mêmes.

De par sa formation d’anthropologue, Valérie Jouve aborde ici avec ces femmes, le sujet de leur présence au monde, de leur inscription dans le paysage, voire de leur identité ; avec justesse et sans point de vue préconçu. Comme dans un journal de bord, Valérie Jouve et quatre femmes amies rencontrées à Jéricho se penchent sur le paysage comme on se penche sur un visage.


De l’ethnologie à l’art
Titulaire d’une licence en Ethnologie, diplômée de l'École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, Valérie Jouve photographie et expose depuis le milieu des années 90, plutôt concentrée sur la question de l’Homme et de sa relation à son espace (les Passants, les Figures, les Personnages, les Arbres, les Façades, les Paysages…). À partir de 2003, l’image s’anime et Valérie Jouve filme (Grand Littoral, 2004, Le temps travaille et Time is Working Around Rotterdam, 2006, Repérages, 2009). En 2008 l’artiste découvre Israël et les territoires palestiniens, terrain de travail dont Traversée (2012) constitue un portrait, sous forme de road-movie, d’une situation géographique spécifique, entre zone urbaine très dense et zone frontalière quasidésertique, du sud au nord en commençant par Jérusalem. En 2011, elle loue une maison à Jéricho, une ville de Cisjordanie située sur la rive ouest du Jourdain qu’elle rêve d’habiter. Elle est la première ville des futurs territoires palestiniens autonomes, passés sous l'administration de l'Autorité palestinienne en 1994. Après une période de réoccupation israélienne pendant la seconde Intifada, Jéricho a été rendue à l'Autorité palestinienne en 2005. De ceterritoire paradoxal naît le projet de Valérie Jouve : un travail collectif artistique avec quatre femmes palestiniennes. Elles décident alors d’explorer, par l’image, la notion de territoire (de Jéricho à la Mer Morte) comme autoportrait et à travers leur propre relation à cet espace. La confiance dans l’image revenue, des visages photographiés apparaissent. La présence de l’occupation dans le travail a tout de suite été discutée et le collectif a estimé que cela n’avait rien à voir avec la Palestine, c’est un vocabulaire israélien, « car c’est ainsi que se construira un Etat palestinien ». Le géographe Claude Raffestin différentie Paysage et Territoire ainsi : tandis que le paysage est la structure de surface, le territoire est la structure profonde.




« Corps de masse » d’Halida Boughriet
du 14 juin au 21 septembre 2014
Commissariat : Anne-Laure Saint-Clair


Pendant tout l’été, Halida Boughriet propose aux visiteurs du musée d’art contemporain du Val-de-Marne de venir à la rencontre des habitants de Saint-Denis qu’elle a filmés et photographiés dans le cadre d’une performance chorégraphiée. Sous l’intitulé « Corps de masse », l’exposition réunit des grands tirages photographiques et une vidéo. Elle fait écho à l’autre invitée du MAC/VAL pendant l’été 2014, Valérie Jouve ; avec pour dénominateur commun la maîtrise de ces deux médiums photo et vidéo.

« Corps de masse » est un projet né d’ateliers menés au Musée d’art et d’histoire de Saint- Denis, installé dans un ancien carmel. Halida Boughriet a filmé des habitants de la ville, familles, jeunes, groupes d’amis, invités à se rassembler, s’enlacer et faire corps devant la caméra, avant de se séparer lentement. Les scènes se déroulent dans les salles du musée, autrefois cellules des religieuses, espaces exigus, contraignant l’artiste à des cadrages serrés. Les corps unis, baignés d’une lumière naturelle, reprennent inconsciemment les postures des sujets des peintures classiques exposées. Le temps de la pose, ils s’abandonnent à des gestes d’amour, d’amitié, de fraternité, puis se détachent, glissent et s’isolent en silence. Seuls les froissements des tissus, les frottements au sol sont alors perceptibles. Instants fragiles, éphémères, ces rapprochements révèlent la nature des liens humains qui font la force de chacun. Les corps, les cheveux se mêlent, se fondent, puis se séparent dans un mouvement calme, apaisant. À l’issue de cette résidence, Halida Boughriet a réalisé une vidéo et une série de photographies aujourd’hui présentées au MAC/VAL, dans le cadre d’une invitation au sein de l’actuelle exposition des oeuvres de la collection, consacré à la peinture. En effet, le cadrage, la composition et les clairs obscurs des images de « Corps de masse » confèrent une qualité picturale indéniable à cette série. Avec une grande liberté, Halida Boughriet nous livre des scènes d’un genre nouveau, empreintes d’humanisme, de générosité, d’attention à l’autre, trait majeur de son travail.

Photographe, vidéaste, performeuse, Halida Boughriet ancre ses projets dans l’actualité du monde, pointant les conflits politiques, économiques, religieux et leurs conséquences sur les individus. Le rapport à l’autre, l’échange, l’écoute, le regard sont omniprésents dans ses créations. Elle explore, interroge les relations humaines au sein d’une société multiculturelle, où l’exil, l’immigration, la richesse et la difficulté des différences sont abordés de manière récurrente. Le corps, toujours au coeur de son langage plastique, recouvre des dimensions esthétiques, sociales, culturelles.