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“Lili Reynaud Dewar” Prix Fondation d’entreprise Ricard 2013
au Centre Pompidou, Paris

du 2 juillet au 31 décembre 2014



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, installation de "I’m intact and I don’t care" de Lili Reynaud Dewar, le 3 juillet 2014.

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1/ 2/ 3/  Lili Reynaud-Dewar, I am intact and I don't care, 2013, Prix Fondation d’entreprise Ricard 2013 - 3 vidéos HD (couleur et noir&blanc). © Lili Reynaud Dewar.

 


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Interview de Lili Reynaud Dewar, lauréate du Prix Fondation d’entreprise Ricard 2013,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, au Centre Pompidou, le 3 juillet 2014, durée 11'16". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Emma Lavigne, conservatrice au musée national d’art moderne, service Création contemporaine et prospective




La série de trois vidéos intitulée I’m intact and I don’t care (2013) de Lili Reynaud Dewar, Prix Fondation d’entreprise Ricard 2013, entre dans la collection du Centre Pompidou et sera présentée au public dans le cadre du nouvel accrochage contemporain des collections, Une Histoire. Art, architecture et design, de 1980 à nos jours, à partir du 2 juillet 2014.

Depuis 2000, le Centre Pompidou accueille, chaque année, le Prix Fondation d’entreprise Ricard qui récompense un artiste émergent de la jeune scène française. Les oeuvres des lauréats, offertes par la Fondation d’entreprise Ricard au Centre Pompidou, enrichissent ainsi singulièrement les collections. I’m intact and I don’t care (2013) de Lili Reynaud Dewar rejoint les œuvres des lauréats du Prix entre 1999 et 2012 : Didier Marcel, Natacha Lesueur, Tatiana Trouvé, Boris Achour, Matthieu Laurette, Mircea Cantor, Loris Gréaud, Vincent Lamouroux, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Raphaël Zarka, Ida Tursic et Wilfried Mille, Isabelle Cornaro et Benoît Maire, Adrien Missika et Katinka Bock.

En 2009, le Centre Pompidou avait fait l’acquisition d’une des sculptures de l’artiste, Les garçons sauvages (2008), qui lui fut inspirée par le roman éponyme de William Burroughs et fut présentée lors de l’exposition Elles centrepompidou en 2009/2010.



Biographie de l’artiste

Formée à la danse classique pendant son enfance et son adolescence, Lili Reynaud Dewar obtient une maîtrise de droit public et théorie de l’état en 1997. Après un passage par l’école des Beaux-arts de Nantes, elle suit le master de la Glasgow School of Arts de 2001 à 2003. À son retour d’Écosse, elle développe, aux côtés de son travail plastique, une activité de critique qui se prolonge à travers la création de Pétunia en 2009. Co-dirigée avec Dorothée Dupuis et Valérie Chartrain, Pétunia est une revue féministe d’art contemporain et de divertissement. En 2011, elle fonde BABA, une école alternative temporaire, avec Karina Bisch et Nicolas Chardon, Daniel Dewar, Stéphane Barbier-Bouvet. Elle enseigne aujourd’hui à la haute école d’art et de design de Genève (HEAD). De nombreuses institutions nationales et internationales lui ont dédié des expositions personnelles telles que la Kunsthalle Basel (2010), le Magasin de Grenoble (2011) ou le 21er Haus au Belvédère à Vienne (2013).

À son travail de sculpture, Lili Reynaud Dewar a rapidement adjoint l’intervention de performers, souvent choisis parmi ses amis proches ou sa famille. C’est en filmant ces performances que son travail a évolué vers la vidéo, qui est une part importante de son oeuvre. Elle met ainsi en place aujourd’hui des dispositifs hybrides, qu’elle utilise pour rendre compte de l’histoire de figures iconiques du vingtième siècle telles Sun Ra, Joséphine Baker où encore Guillaume Dustan. Elle se confronte à ces positions radicales en mettant en jeu sa propre biographie (notamment en collaborant régulièrement avec sa mère ou sa grand-mère) voire son propre corps, dans ses oeuvres.

À l’occasion de Ceci est ma maison / This is my place au Magasin à Grenoble en 2012, l’artiste compare les lieux dans lesquels elle montre son travail à des lieux d’habitation et le temps des expositions à des baux précaires. Elle développe une réflexion sur la dissolution des limites entres espaces publics et privés. Elle poursuit cette logique avec la série d’oeuvres I’m intact and I don’t care (2013), des chambres à coucher dont les lits sont pourvus d’une fontaine remplie d’encre noire et les murs décorés de textiles aux motifs de fruits et de fleurs délavés. Des variations de ce dispositif ont notamment été présentées à la dernière Biennale de Lyon (2013) et au sein de l’exposition La vie matérielle à la Fondation d’entreprise Ricard en 2013 (Commissaire Yann Chateigné) dont le titre a été emprunté au livre éponyme de Marguerite Duras comportant des textes sur la vie domestique.

Lili Reynaud Dewar réalise depuis 2011 une série de vidéos dans lesquelles elle danse, nue et le corps maquillée de couleur sombre, dans les institutions qui l’invitent à exposer. Elle y reprend en silence des chorégraphies de Joséphine Baker, danseuse afro-américaine installée en France, résistante et figure de l’activisme contre le racisme. Les trois vidéos également intitulées I’m intact and I don’t care (2013) la montrent ainsi, à Vienne, au Belvédère et dans la résidence Augarten, à Dijon au Consortium et dans son atelier de Grenoble. Ces vidéos, qui la montrent non seulement dansant mais rangeant son atelier, y faisant des bouquets de fleurs, lisant ou fumant, documentent la circulation de son travail d’artiste et d’une partie de sa vie intime, mais aussi l’histoire des institutions qu’elle traverse et auxquelles elles se confronte physiquement.