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“David Favrod” Hikari
à la Galerie Voies Off, Arles

du 7 juillet au 21 septembre 2014



voies-off.com

www.davidfavrod.com

 

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Entrée de la galerie, © FrancefineArt


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Légendes de gauche à droite :
1/  © David Favrod
2/  © David Favrod
3/  © David Favrod

 


texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Nouveaux visages ou noms à l’affiche des festivals mettant à l’honneur la jeune photographie, la Galerie Voies Off soutient depuis 1996, en parallèle mais en dehors des sentiers battus, le travail des photographes émergents. Cet été, ce sont les photographies de David Favrod, dont le travail Gaijin – étranger – commence à faire le tour du monde, qui y sont exposées.

Il suffit d’un pas, d’un regard, pour que le spectateur soit happé, comme hypnotisé par ce drapeau strié, détourné, entre impérialisme militaire et disque solaire. Le ton est donné. Ici rien ne sera ce qu’il semble être, tout est équivoque, ambigu. Un peu à l’image du photographe dont la quête d’une identité multiculturelle guidera la démarche.

Privé de la nationalité du pays qui l’a vu naître, c’est en Suisse – terre paternelle – que David Favrod se construit son propre Japon. Un pays de papier. « C’est le Japon, comme il peut être perçu par un européen au travers de la culture populaire nippone qui atteint l’occident. » Schizophrènes, ses photographies transcendent les barrières linguistiques et culturelles. Elles nous transportent d’un continent à un autre, nous perdent dans les méandres de l’Histoire. « Avec mes grands-parents, nous n’avons parlé qu’une seule fois de la guerre au Japon. Une nuit. Je me demande souvent comment créer de la guerre dans un pays qui est neutre. » Alors, à coup de crayons, il dessine sur fond de paysage helvétique les raids de B39, parle d’Hiroshima en parsemant de grues en origami le bord de la rivière, se portraiture en kamikaze aux ailes éphémères.

En photographie comme ailleurs, l’Identité ne cesse d’être questionnée. Hikari – lumière – n’y échappe pas. Cette série la dépeint multiple, dédoublée et pourtant singulière ; une identité qui se transmet de génération en génération, s’effrite, se reconstruit. Si les photographies exposées révèlent l’extranéité du photographe, Hikari dépasse de loin la réflexion du jeune homme sur sa propre identité. Actualisation de souvenirs depuis longtemps enfouis, c’est, au travers de l’héritage familial, le récit d’une nation toute entière.

Julie-Marie Duro

 


extrait du communiqué de presse :

 

« Hikari est un mot japonais qui signifie «la lumière». Ce travail représente mon obstination à bâtir et à façonner ma propre mémoire. Pour reconstituer certains faits que je n’ai pas connu moi-même, mais qui m’ont inconsciemment influencé en grandissant. Mes grands-parents ont assisté à la guerre; survivants finalement décédés et dont la mémoire fera bientôt partie de l’Histoire. Quelque part, je dirais que j’ai emprunté leurs souvenirs. J’utilise leurs histoires comme source d’inspiration pour mon propre témoignage. »
David Favrod