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“Niki de Saint Phalle” article 1425
au Grand Palais, Paris

du 17 septembre 2014 au 2 février 2015



www.grandpalais.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 16 septembre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Niki de Saint Phalle en train de viser, 1972, photographie en noir et blanc rehaussée de couleur extraite du film Daddy. © Peter Whitehead.
2/  Niki de Saint Phalle, La Mort du Patriarche, 1972. 251 x 160 x 40 cm, peinture et objets divers sur panneau. Sprengel Museum, Hanovre, donation de l’artiste en 2000. © 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo : Laurent Condominas.
3/  Niki de Saint Phalle, Autoportrait, vers 1958-1959. 141 x 141 x 10 cm, peinture et objets divers sur bois. Sprengel Museum, Hanovre, Hanovre (dépôt). Owner Niki charitable Art Foundation, Santee, USA. © 2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved / Photo Laurent Condominas.

 

extrait du communiqué de presse :

 

commissariat général :
Camille Morineau, conservateur du patrimoine
et Lucia Pesapane, assistante de conservation




Niki de Saint Phalle (1930-2002) est l’une des artistes les plus populaires du milieu du XXe siècle mais paradoxalement la richesse et la complexité de son oeuvre restent à découvrir. Elle compte parmi les premières artistes femmes à acquérir de son vivant une reconnaissance internationale et à jouer de sa personnalité médiatique. Niki est d’ailleurs l’une des premières – au même moment que Warhol – à utiliser la presse et les media pour contrôler ou orienter la réception de son travail.

Autodidacte, Niki de Saint Phalle s’inspire de Gaudi, Dubuffet et Pollock pour mettre en place, dès la fin des années 50, un univers singulier, en dehors de toute tendance et mouvement. Son parcours biographique y est sublimé par la création de grands thèmes et de mythes qui articuleront ensuite toute son oeuvre. On en connaît le caractère joyeux et coloré, mais on en a oublié la violence, l’engagement et la radicalité. Qu’il s’agisse de l’audace de ses performances, du contenu politique et féministe de son travail ou de l’ambition de ses réalisations dans l’espace public.

Cette rétrospective, première grande exposition consacrée à Niki de Saint Phalle depuis vingt ans, présente toutes les facettes de l’artiste qui fut à la fois peintre, assemblagiste, sculpteure, graveuse, performeuse et cinéaste expérimentale, et renouvelle profondément le regard posé sur son travail. Plus de 200 oeuvres et archives, dont beaucoup sont inédites, émaillent un parcours de 2000 m² à la fois chronologique et thématique, ponctués d’écrans montrant l’artiste commentant son travail. Des maquettes de projets architecturaux et une sculpture-fontaine (L‘Arbre Serpents Fontaine) devant l’entrée du Grand Palais, permettront d’évoquer l’ampleur et la diversité de son oeuvre publique.


La première artiste féministe
Articuler une vie de femme avec une vie d’artiste, renouveler la représentation du corps féminin et de l’érotisme, réinterpréter les grandes figures mythiques, interroger le rôle de la femme dans la société et en proposer un autre sont autant de thèmes contenus dans son travail dès la fin des années 50 et qui seront récurrents jusqu’à la fin de sa vie. Fille, épouse, mère, guerrière, sorcière et déesse, pour n’en citer que quelques-unes, sont autant de facettes ou d’interprétations possibles des fameuses « Nanas » qui sont autant d’autoportraits, à la fois réels et fantasmés, de l’artiste et de la femme contemporaine. De fait, les séries successives des Mariées, Accouchements, Déesses puis après les Nanas, des Mères dévorantes, recréent une véritable mythologie féminine. S’y ajoutent les performances, les textes et les déclarations de l’artiste, le contenu des longs métrages : autant de preuves pour réhabiliter Niki de Saint Phalle comme la première grande artiste féministe du XXe siècle.


Une artiste engagée
Le féminisme n’est qu’un élément de sa lutte précoce et constante contre les conventions et les carcans de la pensée. Chacune de ses oeuvres comporte plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation dont on a souvent omis le caractère politique au profit d’une lecture décorative et superficielle de son travail. Aller au-delà, c’est reconnaître par exemple aux « Tirs » toute leur puissance subversive. Ces performances, où des tableaux étaient détruits à la carabine par l’artiste ou le public invité, furent à la fois fondatrices dans l’histoire du happening et particulièrement scandaleuses car orchestrées par une femme. Dirigés contre une vision de l’art, une idée de la religion, une société patriarcale, une situation politique où guerre froide et guerre d’Algérie s’entremêlent, un pays – les États-Unis – où le port d’arme est légalisé, les Tirs sont à l’image de son oeuvre ultérieure, qui se nourrit presque toujours de questionnements sociétaux. Niki de Saint Phalle fut l’une des premières artistes à aborder la question raciale et à défendre les droits civiques puis un multiculturalisme américain ; une des premières aussi à utiliser l’art pour sensibiliser le grand public aux ravages du sida.


A l’avant-garde d’un art public
Première femme à s’imposer dans l’espace public à l’échelle mondiale, Niki de Saint Phalle a eu le souci très tôt de s’adresser à tous, bien au-delà du seul public des musées. Le choix d’un art public est à voir comme un choix politique ; il est précoce puisqu’elle en fait une direction essentielle de ses recherches dès le milieu des années 60. Projets architecturaux et sculptures monumentales se suivent ensuite tout au long de sa carrière : fontaines, parcs pour enfants, jardins ésotériques et maisons habitables sont parmi ses plus importantes réalisations. Central et majestueux, le Jardin des Tarots est son oeuvre majeure, qu’elle a entièrement financé elle-même, en partie grâce au développement d’éditions ; un parfum, du mobilier, des bijoux, des estampes, des livres d’artistes.

Dans le prolongement de l’exposition, la RMN-Grand Palais et le CENTQUATRE-PARIS présentent la Cabeza du 17 septembre 2014 au 1er février 2015.

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais avec l’aimable participation de la Niki Charitable Art Foundation et co-organisée avec le Guggenheim Museum de Bilbao. Elle bénéficie de prêts exceptionnels du Sprengel Museum de Hanovre et du Mamac de Nice, qui ont reçu d’importantes donations de l’artiste. Elle sera présentée au musée Guggenheim de Bilbao du 27 février au 7 juin 2015.