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“Bertrand Bonello” Résonances
au Centre Pompidou, Paris

du 19 septembre au 26 octobre 2014



www.centrepompidou.fr

 

© Pierre Normann Granier, présentation presse, le 16 septembre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  L’Apollonide, Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello, 2011, 125’, 35 mm, coul. © Les Films du Lendemain.
2/  Le Pornographe de Bertrand Bonello. France, 2001, 108’, 35 mm, coul. © Haut et Court.
3/  Portrait de Bertrand Bonello. Photographie © Caroline Bethuel.

 


1431_Bertrand-Bonello audio
Interview de Sylvie Pras, responsable des Cinémas du Centre Pompidou,
par Pierre Normann Granier, à Paris, le 16 septembre 2014, durée 12'21". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Sylvie Pras, Responsable des Cinémas
Judith Revault d’Allonnes, Chargée de programmation




Le Centre Pompidou a le plaisir d’accueillir Bertrand Bonello pour une rétrospective intégrale de son oeuvre cinématographique : Quelque-chose d’organique, Le Pornographe, Tiresia, Cindy the doll is mine, My new picture, De la guerre, l’Apollonide, Saint Laurent. Bertrand Bonello, Résonances investit les salles et le Forum-1 du Centre Pompidou, proposant également un dispositif innovant et créatif autour du rapport entre images et sons.

Un cycle qui s’appelle Résonances, car ce sont bien de résonances sensuelles et poétiques, d’entrechocs entre les musiques et d’effets d’échos entre les images que Bertrand Bonello expérimente depuis de nombreuses années.

Musicien de formation, avide d’expériences et ancré dans notre temps, Bertrand Bonello jongle avec les images et les sons, avec les déplacements entre cinéma et musique, tout en s’inscrivant dans la tradition du cinéma de fiction.

Autour de ces rapports restés peu explorés, Bertrand Bonello conçoit un dispositif captivant, décliné pour l’espace d’exposition et pour la salle, qui invite à percevoir et à repenser comment sons et image s’engendrent et se transforment l’un l’autre. On y découvre un remix de son travail, un ensemble de créations visuelles et sonores autour de deux films-fantômes, des commandes à des compositeurs.

Outre la rétrospective intégrale de son oeuvre pour le cinéma, Bertrand Bonello présente un essai filmique réalisé pour l’occasion, et propose projections, lectures et performances avec de nombreux invités, dont deux de ses fidèles complices, Ingrid Caven et Asia Argento.

Résonances est organisée par le Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, avec le soutien de l’IRCAM.

Programme détaillé disponible sur www.centrepompidou.fr et www.festival-automne.com



Présentation de Résonances par Bertrand Bonello

Je ne suis pas habitué à essayer d’investir d’autres lieux que celui de la salle de cinéma. Lorsque la proposition d’occuper tout un espace du Centre Pompidou autour du lien cinéma et musique est arrivée, il me semblait naturel d’essayer de l’habiter comme un cinéaste et comme un musicien, plus que comme un plasticien. Et de repenser donc la monstration des films, ainsi que le rapport entre les images et les sons. D’un côté, dans la salle, une rétrospective de mes films. De l’autre, dans l’espace, une proposition de « remixes », de renversements, de voix sans images et d’images sans voix, de redéfinitions des films, pour que chacun d’entre eux réapparaisse, renaisse.

“L’oreille va davantage vers le dedans, l’oeil vers le dehors.” Robert Bresson

Oui, l’oeil décrit de manière implacable ce qui lui est proposé, alors que l’oreille va aller chercher des choses plus difficiles à cerner, plus enfouies dans notre affect. C’est pourquoi de ces images claires, j’ai voulu troubler les sons. De cette idée de rétrospective m’est venue l’envie de montrer aussi la totalité de mes films de manière différente, en repensant les liens entre eux, en les dénudant de leur bande-son, pour en fabriquer une nouvelle, qui les unirait, tout en les faisant se répondre, comme si l’on pénétrait une antichambre aux miroirs diffractés.

Faire vivre les films d’une autre manière. Les films réalisés, mais également ceux qui n’ont pas pu se faire, qui vont trouver ici une première vie, au travers de voix et d’images fragmentées, comme des fantômes qui hanteraient les espaces.

Mais au-delà de mes propres films, l’envie aussi d’en redécouvrir d’autres de manière différente, toujours dans ce désir de bousculer le rapport sensoriel entre les images et les sons, au travers par exemple d’une programmation de films que l’on entendrait dans une salle de cinéma sans en voir les images. Films pour la plupart connus de tous, mais dont les images ne sont plus maintenant que des souvenirs face aux sons qui reviennent à nous.

Ou à l’inverse, voir réagir les images d’un film muet à des accompagnements différents. Quel film voyons-nous à chaque fois alors que les images restent les mêmes ?

Mais au-delà de toutes ces réflexions sur un travail en cours, au fond une seule chose m’intéresse. C’est qu’une émotion nouvelle naisse de ces objets connus, bien loin d’une quelconque pensée théorique, mais au plus proche d’une plongée affective. Comme le cinéma.



Filmographie
1996 : Qui je suis - d’après Pier Paolo Pasolini
1997 : Les Aventures de James et David
1998 : Quelque chose d’organique
2001 : Le Pornographe
2003 : Tiresia
2005 : Cindy, the Doll Is Mine
2007 : My New Picturev2008 : De la guerre
2010 : Where the Boys Are
2011 : L’Apollonide, souvenirs de la maison close
2012 : Ingrid Caven, musique et voix
2014 : Saint Laurent