contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Nolwenn Brod & Martin Bogren” article 1434
à la galerie Vu’, Paris

du 12 septembre au 25 octobre 2014



www.galerievu.com

 

© Anne-Frédérique Fer, le 19 septembre 2014.

1434_Nolwenn-Brod1434_Nolwenn-Brod1434_Nolwenn-Brod

Légendes de gauche à droite :
1/  Nolwenn Brod, Maiwenn. © Nolwenn Brod / Galerie VU’.
2/  Nolwenn Brod, Laam. © Nolwenn Brod / Galerie VU’.
3/  Nolwenn Brod, Lutte libre. © Nolwenn Brod / Galerie VU’.

 


1434_Nolwenn-Brod audio
Interview de Nolwenn Brod,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 septembre 2014, durée 10'27". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Il est question ici, en quelque sorte, de rites initiatiques. Qu’il s’agisse du Gouren (lutte traditionnelle bretonne) ou d’une bande d’adolescents trompant leur ennui en roulant à tombeau ouvert dans de vieilles voitures… Les images de Nolwenn Brod et celles de Martin Bogren se rejoignent en ce qu’elles retranscrivent l’expression d’un débordement de force brute, d’une intensité adolescente, de ce qu’on pourrait qualifier de fureur de vivre qui vient trouver son exutoire.

Chez Nolwenn Brod, les jeunes lutteurs se mettent à l’épreuve par la confrontation physique en une lente chorégraphie, corps lourds de chair, de puissance, puis de fatigue, dans un rituel immémorial d’embrassement/ embrasement de soi, de l’autre et du monde. Comme autant d’invocations païennes ou sacrées des forces telluriques, elle saisit l’affrontement des corps dans les paysages crépusculaires et hors du temps de la Bretagne.

Chez Martin Bogren, la candeur et l’insoumission des adolescents, qui jouent à ce qu’ils croient être des activités d’adultes, qu’ils ne sont pas encore, s’enivrent de vitesse au volant de voitures bricolées sur des parkings au milieu de la campagne suédoise. C’est ce passage complexe à l’âge d’homme, mélange d’enfance et de morgue virile, ces amitiés et ces mises à l’épreuve où chacun se mesure et se jauge, où chacun vient en découdre, à renfort de vitesse, de filles ou de défis.


Nolwenn Brod : Ar Gouren, et autres visions 

Diplômée de l’école des Gobelins en 2009, elle poursuit depuis un travail photographique sur le corps et l’espace, qui interroge la place de l’homme dans le paysage en tant que représentation physique de son univers mental. La série Ar Gouren, et autres visions rassemble un travail photographique et vidéo consacré à la lutte bretonne, dans sa tradition comme dans sa modernité. Le Gouren a traversé les siècles. Désormais, les limites physiques et mentales de la lutte (sportive et individuelle) sont dépassées, les systèmes de valeurs sont bouleversés, confrontés aux exigences de la modernité. Aujourd’hui, le Gouren attire de nouvelles générations et s’impose comme une forme réglementée de contrôle social de la violence physique. La lutte bretonne devient langage, une communication physique, une forme de relation humaine.

Le Gouren, ou lutte bretonne, est une lutte «debout» inspirée de la lutte gréco-romaine, les deux hommes s’affrontent face à face s’efforçant de se mettre laam, lorsque les deux épaules touchent le sol en même temps.

Depuis 2011, Nolwenn Brod s’interroge sur l’ambiguïté de l’affrontement, sur la confiance que se portent les lutteurs, les enlacements noueux, la grâce des silhouettes et des gestes, le ravissement. L’esthétisme statuaire d’un face à face en étreintes détournées, le lutteur se donne «corps et âme» et la violence dans cette nouvelle forme de lutte tend à être plus intériorisée, incorporée, symbolique.

Elle met en scène les lutteurs dans des paysages de la Bretagne, la notion de témoignage s’inscrit géographiquement dans les lieux où les combats se sont déroulés dans le passé, jusqu’à aujourd’hui. Les tournois estivaux se pratiquent sur sciure, elle s’attache alors au «vide» de l’après-combat, le portrait est frontal, tout est codifié.