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“Hokusai” (1760-1849)
au Grand Palais, Paris

du 1er octobre 2014 au 18 janvier 2015



www.grandpalais.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 30 septembre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Katsushika Hokusai (1760 -1849), « Kajikazawa dans la province de Kōshū », Série : Trente-six vues du mont Fuji, Fugaku Sanjūrokkei Kōshū Kajikazawa, Début de l’ère Tempō (vers 1830-1834). Estampe nishiki-e, format ōban. 24,7 x 36,7 cm. Signature : Saki no Hokusai Iitsu hitsu. Éditeur : Nishimura-ya Yohachi. Tokyo, Sumida City.
2/  Katsushika Hokusai (1760 -1849), Cent vues du mont Fuji, Fugaku Hyakkei. Premier volume : ère Tempō, an V, 3e mois (1834).Deuxième volume : ère Tempō, an VI, 3e mois (1835). Troisième volume : année de publication inconnue. Carnets ehon, format hanshibon. 3 volumes. Signature : premier volume : Nanajūgo rei saki no. Hokusai Iitsu aratame Gakyō Rōjin Manji hitsu. Sceau en forme de mont Fuji. Deuxième volume : Nanajūroku rei saki no. Hokusai Iitsu aratame Gakyō Rōjin Manji hitsu. Sceau en forme de mont Fuji. Troisième volume : non signé. Éditeur : premier et deuxième volume : Nishimura-ya Yūzō. Troisième volume : Eiraku-ya Tōshirō. Tsuwano, Katsushika Hokusai Museum of Art. © Katsushika Hokusai Museum of Art.
3/  Katsushika Hokusai (1760 -1849), Une oïran et ses deux shinzō admirant les cerisiers en fleur à Nakanochō, Nakanochō Sakura to Oiran Zu, Milieu de l’ère Kansei (1793-1797), Surimono. 47,8 x 65 cm. Signature : Hokusai Sōri ga. Paris, Musée national des arts asiatiques-Guimet. © Rmn-Grand Palais (musée Guimet, Paris) / Thierry Ollivier.

 


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Interview de Laure Dalon, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 30 septembre 2014, durée 9'45". © FranceFineArt.

 


Le film Visite à Hokusai de Jean-Pierre Limosin


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Pochette du dvd Visite à Hokusai de Jean-Pierre Limosin, 2014, 52 min, Arte Éditions

À l’occasion de l’exposition Hokusai, Arte Éditions présente dans sa collection “Art” le film Visite à Hokusai de Jean-Pierre Limosin avec les commentaires lus par Fabrice Luchini – Arte France / Zadig productions

Disponible en dvd le 21 octobre 2014, diffusé sur Arte en décembre 2014. http://boutique.arte.tv/f9937-visite_hokusai
À voir également sur Arte Creative, la collection Fréquence Hokusai dirigée et réalisée par Jean-Pierre Limosin :
http://creative.arte.tv/fr/hokusai-revisite

Jean-Pierre Limosin
Cinéaste et réalisateur de documentaire, il était en 1989 le Lauréat de la Villa Médicis, Fondation Leonardo da Vinci. Il a signé de nombreux courts et longs métrages, dont la fiction TOKYO EYES en 1998, ainsi que de nombreux documentaires dont YOUNG YAKUZ en 2008, TAKESHI KITANO, l'imprévisible en 1999 et VOYAGES, VOYAGES TOKYO sur le thème du Japon.


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Interview de Jean-Pierre Limosin, réalisateur,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 octobre 2014, durée 16'45". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Seiji Nagata, spécialiste de Hokusai, Directeur du Katsushika Hokusai Museum of Art.
En collaboration avec Laure Dalon, conservateur du patrimoine,
adjointe du directeur scientifique de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais.
Scénographie : agence DGT Dorell.Ghotmeh.Tane / Architects



Un artiste emblématique

Grâce à la série des Trente-six vues du Mont Fuji et en particulier à la Grande Vague, Katsushika Hokusai (1760 – 1849) est sans doute aujourd’hui l’artiste japonais le plus célèbre dans le monde. S’il a déjà eu les faveurs de nombreuses expositions, c’est néanmoins une monographie d’une ampleur tout à fait inédite que propose le Grand Palais.

Hokusai et la France
De Félix Bracquemond à Émile Gallé, en passant par Edmond de Goncourt, les artistes et écrivains français jouèrent un rôle déterminant dans la redécouverte de l’art de Hokusai à la fin du XIXe siècle ; leur intérêt pour cet artiste alors peu considéré dans son Japon natal contribua fortement à la diffusion du japonisme dans les arts européens. Nombreux furent notamment les artistes qui puisèrent des motifs dans les 15 volumes de Hokusai Manga, ainsi qu’en témoignent de nombreux dessins, estampes et objets d’art.

Hokusai Manga
OEuvre-phare dans le travail de Hokusai, cette anthologie de croquis fera l’objet d’une présentation inédite et tout à fait exceptionnelle, à l’occasion du bicentenaire de la publication du premier de ses quinze volumes. Conçus comme des manuels à l’usage des jeunes artistes, ces mangas constituent une sorte d’encyclopédie du vivant et de la vie quotidienne du Japon de l’époque d’Edo.

Hokusai, le « fou de dessin »
Dépassant les clichés et les images les plus emblématiques, l’exposition met en lumière la vie et l’oeuvre de cet artiste extrêmement prolifique, qui changea d’identité artistique à de multiples reprises au cours de sa longue carrière. Peintre, dessinateur, graveur, Hokusai produit durant sa longue vie des milliers d’oeuvres dont la qualité n’a d’égale que la diversité : portraits de courtisanes ou d’acteurs de kabuki, scènes de la vie quotidienne, cartes de voeux raffinées, illustrations de récits et de mythes populaires… C’est néanmoins avec la publication de ses grandes séries de paysages qu’il marque le plus profondément l’art de l’estampe japonaise : il réalise alors une synthèse originale entre les principes traditionnels de l’art japonais et l’assimilation des influences occidentales pour composer des paysages d’une beauté saisissante.

Hokusai au Grand Palais
Les six périodes de la vie de Hokusai sont traversées, illustrées par des séries d’estampes (dont les prêts exceptionnels de la collection des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles), des livres, mais aussi de nombreuses peintures pour partie inédites, ainsi que de précieux dessins préparatoires. Au total plus de 500 pièces exceptionnelles sont présentées.




extrait du catalogue de l’exposition :
Hokusai et la France : Les Manga, «source féconde d’idées nouvelles» par Laure Dalon

[...] Le choc culturel que constitua pour les Occidentaux la découverte de l’art japonais fut maintes fois relaté. Il en résulta, à la fin des années 1850, un formidable engouement pour l’art du Japon en Europe, et tout particulièrement en France. Quantité d’analyses ont été livrées, dès cette période et jusqu’à aujourd’hui, sur ce phénomène durable et fécond que fut le japonisme – du nom que lui donna le critique Philippe Burty. Des noms exotiques qui émaillent les récits des amateurs de la première heure comme ceux des décennies suivantes émergent ceux d’Utamaro et Hiroshige, et, surtout, celui de Hokusai, volontiers décrit comme l’incarnation la plus complète de ces artistes de l’Ukiyo-e qui fascinèrent tant les japonisants du dernier tiers du XIXe siècle. Au milieu des cargaisons hétéroclites qui arrivaient régulièrement sur le marché parisien en provenance directe du pays du Soleil-Levant, ce sont, plus que les objets, les livres illustrés et les estampes, ces fameuses images du monde flottant qui retinrent l’attention des collectionneurs les plus éclairés. Parmi les livres attachés au nom de Hokusai, les Manga, recueil de dessins publié en quinze volumes entre 1814 et 1878, furent la découverte la plus saisissante pour les artistes français : plus encore que dans la série des Trente-six vues du mont Fuji, elle aussi rapidement célèbre, peintres et dessinateurs trouvèrent là un vocabulaire nouveau à étudier, à copier, à transposer dans leurs propres réalisations. Les milliers de pages de cette somme colossale invitèrent les créateurs occidentaux à interroger leur propre rapport à la nature, et, s’il fallut quelques décennies pour que les leçons de l’art japonais fussent pleinement tirées et que l’on passât de la copie à l’interprétation, la réutilisation de motifs, elle, fut quasiment immédiate.

[...] À une époque où une profonde remise en question des formules héritées de la tradition académique se faisait jour, les Manga offraient « un vaste champ d’études à l’usage de toute personne désireuse de savoir jusqu’à quelle limite [pouvaient] être poussées, dans le rendu des êtres et des choses, la vérité de l’attitude, l’expression de vie et de mouvement unies à la souplesse et à la vigueur du pinceau » : les pages des Manga furent parcourues avec fièvre, étudiées et copiées par des artistes aussi différents que Gustave Moreau ou Eugène Grasset. Au début des années 1880, disposant grâce à l’entremise d’un passionné d’art japonais de la collection complète des albums des Manga, Gustave Moreau réalisa ainsi des calques d’après les volumes 5, 7 et 10, privilégiant les personnages avec leurs costumes – on peut imaginer qu’il pensait s’inspirer ensuite de ces croquis, et ainsi mêler cette source à ses références habituelles. Sans avoir directement copié les pages des Manga, Edgar Degas s’en inspira beaucoup pour étudier les positions possibles de ses personnages. Véritable « sténographe de la nature », Hokusai était également particulièrement apprécié des peintres en quête de modernité pour l’économie de moyens avec laquelle il s’exprimait – « […] il cherche à signifier la forme de la manière la plus directe et la plus concise » –, qui inspira par exemple Édouard Manet dans certaines de ses gravures. On voit par ailleurs avec l’exemple de Toulouse-Lautrec que, sans que l’on puisse affirmer retrouver un motif précis, la connaissance de l’oeuvre de Hokusai était manifeste dans des oeuvres comme les cartons de reliure destinés à L’Art impressionniste de Georges Lecomte et réalisés en 1893-1894 ; elle fut soulignée – peut-être à l’excès – par les contemporains de l’artiste soucieux de lui adresser le plus vibrant des compliments en le comparant au maître japonais.
[...]



Une exposition avec rotation d’œuvres, elle sera fermée entre le 21 et le 30 novembre 2014
L’exposition sera découpée en deux volets afin de garantir la bonne conservation des oeuvres les plus fragiles. Le propos général et le parcours scénographique resteront les mêmes, mais une centaine d’oeuvres sera remplacée en cours d’exposition : les estampes seront remplacées par des estampes équivalentes, souvent issues de la même série ; les peintures sur soie et sur papier seront interverties avec des oeuvres de nature et de qualité comparables. Cette opération nécessitera 10 jours de relâche entre le 21 et le 30 novembre 2014.