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“Alberto García-Alix” de faux horizons
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 22 octobre 2014 au 25 janvier 2015



www.mep-fr.org

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 21 octobre 2014.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Alberto García-Alix, Autoportrait à Formentera, 2010. © Alberto García-Alix. Courtesy the artist, kamel mennour, Paris and galería Juana de Aizpuru, Madrid.
2/  Alberto García-Alix, Témoin d’un crime, 2010. © Alberto García-Alix. Courtesy the artist, kamel mennour, Paris and galería Juana de Aizpuru, Madrid.
3/  Alberto García-Alix, Caché dans ma peur, 2009. © Alberto García-Alix. Courtesy the artist, kamel mennour, Paris and galería Juana de Aizpuru, Madrid.

 


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Interview de Nicolas Combarro, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 octobre 2014, durée 8'13". © FranceFineArt.

 


texte de Clémentine Randon-Tabas, rédactrice pour FranceFineArt.

 

La représentation photographique en question
Il s’agit de la première exposition à Paris de cet artiste espagnol internationalement reconnu. Elle est constituée essentiellement de travaux effectués dans l’année qui vient de s’écouler, reflétant les préoccupations de l’artiste les plus actuelles. On retrouve les thèmes qu’il a déjà exploré préalablement la moto, les portraits, la ville. Les légendes de ses images révèlent déjà l’écrivain de talent et de possibles histoires qui se dérouleraient hors champs. Son utilisation du flou, de la contre plongée et ses cadrages inattendus chamboulent nos habitudes visuelles induisant un certain déséquilibre. Ses images découvrent autant qu’elles ne cachent. Plus on s’éloigne du référent plus la poésie prend place. Que peut représenter la photographie ? La réalité est-elle saisissable et maîtrisable ? La force du travail d’Alberto Garcia-Alix, est de questionner tout autant les différents médiums qu’il utilise que de nous faire entrer dans son intériorité et remettre en question toute possibilité d’un ordre tangible, d’un horizon vrai.

Passages
Il n’y a pas que des photographies dans cette exposition mais aussi une vidéo qui est présentée comme le leitmotiv de l’ensemble. Elle est composée des images déjà présentes sous formes de tirages. La voix de l’artiste les accompagne. Narrateur à la première personne, il lie un texte d’une grande force poétique. Il ne s’agit pas réellement d’un récit mais d’un discours, une manière pour l’artiste de nous faire partager l’intimité de ses pensées. On est troublé lorsque l’on découvre que certaines images prennent toute leur ampleur dans la vidéo alors que d’autres ont une plus forte présence sur le papier. Tout n’est ici que question de devenir, de passage. Passage du tirage accroché au mur à la vidéo, passage de l’existence, passage entre intérieur et extérieur. L’artiste a une conscience aigue de la fragilité de l’existence et la vidéo dévoile non sans mélancolie ses interrogations sur la vie, la mort. Le narrateur nous parle de malaise, de suffocation, de l’oppression d’une ville déshumanisée, d’une société dont les exigences laissent beaucoup en marge et d’autres remplis d’un sentiment sourd d’inadaptation. S’ouvre à nous un monde dans lequel on évoluerait sans cesse sur le fil du rasoir entre réel et fiction. La ville, jouet, maquette, se révèle le théâtre voir parfois le cirque grotesque d’une existence bien courte et éphémère. C’est un travail d’une grande poésie dont la profondeur et la sincérité ne peuvent laisser indifférent.

Clémentine Randon-Tabas

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire de l’exposition : Nicolas Combarro
chargée d’exposition pour la mep : Laurie Hurwitz




De faux horizons est le nouveau récit visuel de Alberto García-Alix pour la Maison Européenne de la Photographie.

Alberto García-Alix déconstruit la réalité par la photographie. Un voyage émotionnel à travers sa propre imagination : paysages urbains, natures mortes, portraits, autoportraits. Une large sélection des meilleures images inédites de son dernier ouvrage. De faux horizons, que l’artiste exprime ainsi : «Un monde de présences modifiées prises dans un moment de silence éternel. Le visible est ici une métaphore de vous-même ou d’une pensée. Une pensée, une révélation prise dans un monologue, qui se tendrait sur l’horizon. Un faux horizon ...»

Alberto García-Alix
Né en 1956 à León en Espagne, Alberto García-Alix figure parmi les noms les plus importants de la photographie européenne contemporaine. Son travail, chargé d’une grande intensité et d’une poésie profonde, ainsi que son univers propre et complexe, ont stupéfié le monde des arts visuels. Ses portraits reflètent l’esprit d’une génération. 
Photographe, écrivain et artiste vidéo, Alberto García-Alix a présenté de nombreuses expositions depuis 1981, dont sa première rétrospective au festival Photoespaña (1998), au Musée espagnol d’art contemporain (2002), lors des Rencontres Internationales de Arles (2007) ou encore au Musée national espagnol Centre d’Art Reina Sophia (2008). Récemment, ses photographies ont voyagé dans les plus grands centres d’art de Pékin, de México DF, de Moscou et de Londres.
Alberto García-Alix a été distingué de plusieurs prix prestigieux tels que le Prix National Photographie Espagnole, et son travail est hébergé au sein de grandes collections comme la Deutsche Börse en Allemagne (Il est en lice pour le Prix DB 2014).